Actualités : 4e réunion du Comité interministériel de haut niveau, ce jeudi à Paris
Donner un contenu visible au partenariat d’exception


Comme de coutume, après une rencontre algéro-française de haut niveau, on a le sentiment, malgré tout, qu’une nouvelle page s’ouvre dans les relations entre les deux pays. Plus que le détour éclair de Macron à Alger, hier, l’essentiel des relations entre l’Algérie et la France se discutera ce jeudi à Paris où se tiendra le rendez-vous du Comité interministériel de haut niveau (CIHN) que président les deux Premiers ministres, Edouard Philippe et Ahmed Ouyahia.
Un rendez-vous abordé d’ailleurs dès le premier contact entre les deux chefs de gouvernement lors de l’entretien téléphonique qu’ils ont eu en septembre dernier pour préparer cette rencontre du CIHN, la quatrième du genre, et sans doute pas la moins importante de toutes eu égard à la conjoncture que traversent les deux pays ainsi que le contour pris par leurs relations économiques notamment, en parallèle à des dossiers, le Sahara occidental et le Sahel par exemple, sur lesquels les deux pays ont des points de vue presque aux antipodes les uns des autres. Les deux parties ont ainsi un instrument inespéré pour débattre les yeux dans les yeux et trouver les moyens à même de permettre de redonner un contenu visible à leurs liaisons, à la mesure des relations privilégiées qu’entretiennent, parfois plus théoriquement qu’autre chose, les deux pays.
Du côté français, les Algériens attendront que se traduisent en actes les intentions et les vœux exprimés par Emmanuel Macron à Alger en février dernier, alors en pleine campagne pour la présidentielle, lorsqu’il disait, une fois Président, qu’il irait le plus loin possible dans les relations algéro-françaises. Depuis, et après le satisfecit exprimé par Alger suite à l’accession d’Emmanuel Macron à l’Elysée, les relations entre les deux pays ont dû traverser des périodes quelque peu chargées d’incertitudes en raison, entre autres, du dossier toujours, aussi sensible, de la situation aux frontières sud de l’Algérie, sans parler de la récurrente question mémorielle que les deux pays ont du mal à plier bien que le sujet n’incommode plus autant qu’il y a encore à peine quelques années aussi bien les politiques que l’opinion en France.
On sait déjà que ce jeudi, à Paris, entre Edouard Philippe et Ahmed Ouyahia on parlera beaucoup, pour ne pas dire essentiellement, échanges économiques avec comme but de les faire évoluer de manière, pour la France, à atteindre des proportions qui lui permettront de regagner du terrain face à des «rivaux» qui l’ont délogée de son piédestal en qualité de premier partenaire économique de l’Algérie. Une position qu’ambitionnait déjà l’ex-Premier ministre français Manuel Valls de restituer à son pays, lui qui le criait haut et fort lors de la troisième réunion du CIHN, à Alger en avril de l’année dernière, alors que l’hégémonie des entreprises chinoises s’accentuait en Algérie pour ne laisser aux Français qu’à peine plus de 10% de part du marché algérien en 2016. On sait ce qu’il est advenu de ces ambitions françaises de l’ère du controversé Manuel Valls alors que les conséquences de la baisse du marché des hydrocarbures commençaient à se faire sentir en Algérie.
Au regard de ce qui se dit ici et là sur la nouvelle démarche française pour redorer son blason auprès des partenaires algériens, la partie française fera valoir des arguments économiquement avantageux pour les Algériens qui, eux, s’attendent à plus de «finesse» de la part des Français sur des dossiers éminemment plus politiques. Ceci en ayant en tête cette exigence qui veut que l’on donne du côté français un sens palpable au concept de «partenariat gagnant-gagnant».
En somme, il s’agira pour les Algériens autant que pour les Français de donner du contenu au partenariat privilégié et envié par d’autres pays amis de la France.
M. Azedine



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