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Rubrique Société

Cancer du sein «Une détection précoce pour soigner et surtout limiter les séquelles liées aux traitements»

Cancer du sein… une maladie qui est de mieux en mieux traitée. Mais le diagnostic qui fait toujours peur, tant à la patiente qu’à son entourage.
Wided, 51 ans, un cancer du sein diagnostiqué il y a trois ans, nous raconte comment elle a vécu l’annonce du mal et du traitement qu’on lui a préconisé : « Le médecin a palpé une masse au niveau de mon sein droit lors d'un examen médical de routine, avant l'apparition de signes cliniques. J’ai deviné le diagnostic, dès qu’il a fallu faire des examens complémentaires à la mammographie. Et je m'attendais au pire, avant la confirmation du diagnostic. Même si on ne retrouve par le mot cancer sur le compte-rendu je l’ai rapidement deviné. Une masse d’environ 4 cm, au contour irrégulier, j’ai imaginé que le pronostic était mauvais. La biopsie le confirme. C’était un coup de tonnerre, car je tenais beaucoup à mon intégrité corporelle. Malheureusement, mon médecin traitant m’a annoncé le processus thérapeutique sans tenir compte de ça. Et j’avais donc besoin de temps et suffisamment de force pour accepter le protocole. Aujourd’hui, je fais partie des femmes qui n’ont pas pu bénéficier de la chirurgie conservatrice en raison du stade de la maladie, et donc l’ablation du sein était inévitable. Mais disons que j’ai survécu à cette épreuve très difficile », nous déclare Wided, la gorge serrée et les larmes aux yeux.
Ouassila, 48 ans, enseignante, nous raconte comment elle vit aujourd’hui ses traitements : « Un seul objectif, rester en vie le plus longtemps possible pour voir grandir mes enfants et pour en avoir le cœur net et m'assurer de leur avenir. Mais je souhaite également pouvoir travailler le plus longtemps possible. C’est la raison pour laquelle j’ai toujours insisté auprès de mes médecins traitants pour qu’ils prennent en compte ma qualité de vie. Je vis chaque phase de traitement avec beaucoup d’observance, et à chaque fois, je veux qu’on m’explique son avantage et ses effets secondaires. Heureusement que j’ai eu la chance de tomber sur un médecin oncologue, qui m’a écoutée et aidée à accepter les différents traitements dont la chimiothérapie. Je suis persuadée que ce facteur repose sur l’intelligence du praticien, sur sa capacité à comprendre ses patientes et à établir un cadre de prise en charge en conséquence. Après chaque protocole, je consulte d’autres spécialistes pour s’assurer de mon état de santé. Et je tiens à préciser que j’ai bénéficié d’un soutien psychologique en dehors du cadre de la structure de santé publique. L’encadrement psychologique qui m’a été proposé au service était en deçà de mes attentes. J’étais donc convaincue que je devais déployer seule une force suffisante pour faire régresser le cancer.»
L’annonce du diagnostic de cancer et son impact
« L’annonce de la maladie reste très difficile à entendre et à comprendre du fait que la patiente et son entourage portent déjà un lot de préjugés sur le cancer en général », nous déclare Dr Meriem Lekhal, oncologue à l’hôpital Ibn-Zohr de Guelma.
Cette jeune praticienne fait l’autopsie de cette maladie en expliquant, dans un style très limpide, toutes les étapes de cette maladie : du traitement médical (hormonothérapie-chimiothérapie ou thérapie cible) à la mastectomie (ablation du sein) en passant par la chirurgie conservatrice.
Les choses peuvent évoluer avec les progrès de la communication autour du sujet. « Aujourd’hui, les gens ont de moins en moins peur, et ils savent qu’il y a une possibilité de traiter cette maladie, à condition de la dépister tôt », explique cette spécialiste. Et d’ajouter : « Ce sont les cancers du sein découverts à des stades tardifs qui posent énormément de problèmes. Ils se présentent généralement avec des métastases (cerveau, os, poumons…).
Concernant les facteurs de risque (hormonaux et reproductifs, antécédents familiaux), le Dr Lekhal estime qu’il y a toujours des incertitudes, « donc la stratégie de prévention la plus efficace, c’est de favoriser une détection précoce de ce cancer ». Des femmes ont accepté de nous apporter leurs témoignages sur le programme de dépistage précoce pris en charge par la Cnas.
De l’avis général, « le dépistage précoce du cancer du sein est pour certaines un vrai casse-tête, pour d'autres un parcours du combattant ». « Aujourd’hui, on a dépassé le stade de la sensibilisation des femmes, c’est plutôt la lenteur de l’opération de dépistage qui nous cause des désagréments », nous déclarent-elles.
Plusieurs femmes ayant été confrontées au rendez-vous éloignés pour une mammographie ont abandonné avant même d’avoir passé cet examen.
Interrogées, les femmes de la wilaya de Guelma disent avoir été orientées vers le centre de radiographie dans la ville de Constantine, « mais les rendez-vous qui nous sont donnés sont éloignés ».
L’appel est donc lancé pour étudier la possibilité d’alléger ces contraintes.
Noureddine Guergour

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