Il y a vingt-quatre ans, un terrible attentat
terroriste ciblait notre journal. C’était le 11 février 1996 quand un
véhicule bourré d’explosifs a soufflé le siège, fauchant trois de nos
confrères et vingt-trois citoyens anonymes qui avaient la malchance
d’être au mauvais moment et au mauvais endroit, la rue Hassiba-Ben-Bouali
où se trouvait l’ancienne entrée du journal. Les souvenirs douloureux de
cette journée macabre sont toujours vivaces. A l’époque, j’avais 4 ans
de service au sein du Soir d’Algérie en tant que chef de bureau de Sétif
et je venais de perdre non pas trois collègues mais trois amis, Allaoua
Aït Mebarek, Djamel Derraza et Mohamed Dhorbane. Lors de mes visites
professionnelles au siège du journal, je n’oubliais jamais de faire le
tour des bureaux pour saluer les collègues. La salle de rédaction était
mon lieu de prédilection, car il me permettait de rencontrer la plupart
des collègues pour prendre de leurs nouvelles et papoter de tout et de
rien. C’est lors d’une de mes visites que j’ai eu l’occasion de faire la
connaissance de Mohamed Dhorbane chroniqueur et caricaturiste. Il était
toujours d’humeur joviale. Un brave homme et surtout un véritable
artiste. J’aurais bien aimé connaître Djamel Derraza qui s’occupait de
la page détente du quotidien mais, malheureusement, mes allées et venues
au siège du journal ne coïncidaient pas avec son emploi du temps. Mes
virées au siège du journal se terminaient toujours par une visite au
bureau de la direction de la rédaction dirigée à l’époque par Allaoua
Aït Mebarek. C’était un homme simple, discret avec un sourire
légendaire. Son sens de l’humour ne laissait personne indifférent. Il
n’arrêtait jamais de raconter des histoires drôles. A chaque fois que je
sortais de son bureau, c’était plié en deux de rires.
Le jour du drame, c’était un jour du mois de Ramadhan. A l’époque, il n’y avait ni internet ni téléphone portable et les informations manquaient cruellement surtout en cette période de la décennie noire que traversait le pays. C’est deux heures après l’attentat que j’ai appris par l’intermédiaire de mon ami et collègue Slimane Bensayah, qui était à l’époque chef de bureau du Soir d’Algérie à Oran, que le siège du journal a été la cible d’un attentat à la voiture piégée. Au téléphone, Slimane, d’une voix triste, m’annonçait également le décès de trois confrères dont Allaoua Aït Mebarek. Une nouvelle qui m’a beaucoup bouleversé et que j’ai eu du mal à accepter. C’était la pire nouvelle que j’ai eu à apprendre. Dès lors, et à chacune de mes visites au siège du journal, je n’arrête pas de contempler les portraits de nos trois martyrs qui y trônent. Reposez en paix, chers amis et collègues.
Imed Sellami
Le jour du drame, c’était un jour du mois de Ramadhan. A l’époque, il n’y avait ni internet ni téléphone portable et les informations manquaient cruellement surtout en cette période de la décennie noire que traversait le pays. C’est deux heures après l’attentat que j’ai appris par l’intermédiaire de mon ami et collègue Slimane Bensayah, qui était à l’époque chef de bureau du Soir d’Algérie à Oran, que le siège du journal a été la cible d’un attentat à la voiture piégée. Au téléphone, Slimane, d’une voix triste, m’annonçait également le décès de trois confrères dont Allaoua Aït Mebarek. Une nouvelle qui m’a beaucoup bouleversé et que j’ai eu du mal à accepter. C’était la pire nouvelle que j’ai eu à apprendre. Dès lors, et à chacune de mes visites au siège du journal, je n’arrête pas de contempler les portraits de nos trois martyrs qui y trônent. Reposez en paix, chers amis et collègues.
Imed Sellami