Placeholder

Rubrique Actualités

Le verdict a été annoncé hier 6 mois de prison ferme pour Karim Tabbou

Karim Tabbou a été condamné, hier, à une année de prison dont six mois fermes par le juge du tribunal de Sidi-M’hamed. Il est le premier détenu à se voir infliger une peine de prison ferme.
Karim Aimeur- Alger (Le Soir) - En détention à la prison de Koléa (Tipasa) depuis le 26 septembre 2019, poursuivi pour «atteinte à l’unité nationale» et «atteinte au moral de l'armée», il doit passer encore 15 jours en prison avant de purger sa peine et retrouver sa liberté.
Lors de son procès qui s’est tenu le 4 mars, le procureur avait requis une peine de quatre ans de prison ferme. Karim Tabbou avait rejeté les accusations, dénonçant les conditions de son arrestation et le traitement qu’il a subi chez les services de sécurité.
Le verdict du juge a été annoncé dans une salle pleine et un climat très tendu à l’extérieur du tribunal.
Des centaines de manifestants se sont rassemblés dès le matin devant la porte principale du tribunal, longeant la rue Abane-Ramdane, appelant à la libération du détenu. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé dans le périmètre. Les forces de l’ordre ont évacué les lieux en repoussant les manifestants. Ces derniers ont contourné le tribunal et ont poursuivi le rassemblement de l’autre côté, sur la rue de la Liberté, scandant les slogans du mouvement populaire et appelant à l’indépendance de la justice. La condamnation de Karim Tabbou à la prison ferme n’a pas été du goût de la défense qui a dénoncé «un procès et un verdict politiques» et des politiques qui ont crié à l’incrimination de l’acte politique.
«Karim Tabbou est mis en prison pour ses positions politiques. Lors de son procès, il avait prouvé son innocence quant à l’accusation d’atteinte à l’unité nationale. On s’attendait à ce qu’il soit acquitté mais, malheureusement, il a été condamné à un an de prison dont six mois fermes», a lancé Mostefa Bouchachi, soutenant que le verdict est «une décision politique».
Le premier secrétaire du FFS, Hakim Belahcel, a condamné «un verdict scandaleux» qui confirme, selon lui, «la tendance arbitraire du pouvoir à criminaliser l'acte et le militantisme politiques, en violation des lois algériennes et universelles qui garantissent et consacrent, sur papier, la liberté de pensée, d'avoir des opinions et de militer individuellement et collectivement».
A souligner, enfin, que Karim Tabbou a rejoint la salle d’audience avec des signes de blessures, provoqués par un accident de circulation dont il a été victime lors de son transfert de la prison de Koléa au tribunal de Sidi-M’hamed.
Mostefa Bouchachi a annoncé que les avocats rendront une visite au détenu pour avoir plus d’informations sur les circonstances de l’accident.
K. A.
Placeholder

Multimédia

Plus

Placeholder