Je venais tout juste d’adresser mes vœux à mon ami Fouad Boughanem à l’occasion de l’Aïd-el-Fitr. Il était habituellement prompt à répondre par téléphone ou par message quand ce n’est pas lui qui me devançait pour les formuler. Stupeur, l’information de son décès est tombée comme un couperet.
Elle me coupa le souffle et m’attrista profondément. Sa disparition est annoncée dans plusieurs titres de journaux électroniques parus ce deuxième jour de l’Aïd -el-Fitr .
Je lui avais téléphoné pour la dernière fois il y a un peu plus d’un mois pour me faire paraître un article couvrant un événement scientifique dans ma spécialité. Comme à chaque fois que je le sollicitais, «chose dite, chose faite» il avait la même réponse «si Omar tu es un ami, tu es chez toi. Il ajouta : «Je sais que tu es fidèle à l’amitié mais pas complètement au journal Le Soir d’Algérie car je sais que tu aimes faire aussi plaisir à tes amis d’El Watan, voulant être équitable.
Ce sont ses derniers propos, mais nous nous sommes promis de nous rencontrer et de nous voir et sceller notre amitié par une bonne poignée de mains et par des accolades. En effet Fouad et moi, nous ne nous sommes jamais rencontrés. Notre premier contact fut téléphonique et notre relation d’amitié s’entretenait, se perpétuait et se consolidait par des entretiens téléphoniques et avait comme support et véhicule comme on dit dans le jargon les TIC plus simplement, téléphone, sms, mail et avec pour objet, les services que nous nous rendions, les échanges cordiaux en donnant de nos nouvelles et les partages des vœux de bonne année et des fêtes nationales.
La seule image que j’ai de lui est la photo de son visage débonnaire telle que je l’imaginais, diffusée dans les médias.
Malgré nos entretiens téléphoniques assidus depuis des années, l’ironie du sort a fait que Fouad Boughanem et moi nous ne nous verrons jamais et comble de malheur je n’ai pu l’accompagner à sa dernière demeure.
La sobriété, la modestie, la courtoisie et la simplicité de Fouad étaient aisément perceptibles à travers sa voix d’un son doux, un timbre agréable, un ton pondéré, une retenue dans le contenu de sa conversation, des propos mesurés ; tout dans sa conversation est respect et considération.
Sa bonté, sa générosité, sa cordialité, son humanisme et sa solidarité envers son prochain caractérisent sa forte personnalité d’altruiste inné. En permanence et toujours à la disposition des nécessiteux et de ceux qui avaient besoin de ses services et essentiellement des soins médicaux n’hésitant pas à solliciter ses amis exerçant au niveau des chu dans différentes spécialités.
Il vouait un profond respect pour le corps médical dont il était très reconnaissant. Il disait «vous êtes très proches du citoyen et de sa santé et j’essaye d’être utile en apportant ma contribution en vous sollicitant» et il ajoutait, «ne m’en voulez pas, je suis fait ainsi, je suis très sensible aux problèmes des gens et je ne peux ne pas réagir, je me dois d’être compatissant.»
J’étais convaincu sans l’avoir jamais côtoyé et sans prophétie aucune que l’ami Fouad était un homme juste et stoïque, avec une conviction sans faille, des principes immuables, des engagements incontournables, des positions irrévocables
A sa veuve, à sa fille, à ses proches, je présente mes sincères condoléances et partage avec eux cette lourde et triste peine.
Que Dieu le Tout-Puissant l’accueille dans Son Vaste Paradis.
Pr Omar Zemirli
Chef de service orl et ccf
Chu Béni Messous
