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Sahara Occidental À quoi jouent les monarchies du Golfe ?

Comme attendu, le Qatar s’est, à son tour, aligné sur les positions saoudiennes, écartant la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental. Les monarchies du Golfe abattent des cartes qui risquent de plonger la région dans une situation dangereuse.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - L’alignement de ces monarchies sur les thèses marocaines n’est pas une nouveauté en soi, mais le pas supplémentaire franchi lors de la 76e Assemblée générale de l’ONU à New York pourrait être celui de trop. Pour plusieurs raisons, les propos du représentant permanent de Riyad à New York, suivis de ceux tenus par l’ambassadeur du Qatar, peuvent être assimilés à des déclarations d’inimitié à l'égard de l’Algérie qui semble, de son côté, garder son sang-froid face à cette situation.
Les déclarations faites aux Nations-Unies sont graves. D’abord parce qu’elles émanent de l’ambassadeur saoudien, alors qu’elles étaient habituellement le propre des représentants des autres monarchies, le Qatar en particulier, et qu’elles ont été prononcées dans un cadre officiel, alors qu’elles étaient susurrées habituellement dans les couloirs de l’établissement onusien dans des jeux secrets de lobbying, à la veille d’importantes résolutions sur le Sahara Occidental.
Ces propos émanant du représentant de Riyad, leader de sa région, ont aussi été interprétés par beaucoup comme étant l’envoi d’un feu vert à toutes les autres royautés arabes et une invitation à resserrer les rangs autour de Rabat. « C’est jeter de l’huile sur le feu et approuver ouvertement la rupture du cessez-le-feu par le Maroc», estiment des sources bien au fait de la situation.
Abdallah Al Mouallimi est allé plus loin « dans des propos inconcevables », presque menaçants en soulignant son refus de «toute atteinte aux intérêts suprêmes du Maroc, sa souveraineté et son intégrité territoriale». En d’autres termes, Riyad et ses alliés proclament ouvertement leur intention de peser de tout leur poids pour empêcher la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental.
L’appel au retour du fameux plan de James Baker, une autonomie sahraouie sous gouvernorat marocain, et au retour des « tables rondes » entre le Front Polisario et le Maroc n’est que le dessus d’une série de cartes sournoises au dessein évident.
Le retour aux négociations implique la présence d’observateurs, l’Algérie en fait partie et ses positions sur la question sont connues. Alger soutient la volonté sahraouie d’aboutir à l’organisation d’un référendum d’autodétermination et respecte son refus de la troisième voie proposée par James Baker.
En s’abstenant de citer nommément l’Arabie Saoudite, Alger n’a pas manqué de réagir à la «sortie saoudienne». «Cette option est désormais obsolète, compte tenu de l’instrumentalisation éhontée par la partie marocaine de la participation de l’Algérie aux précédentes tables rondes pour présenter fallacieusement notre pays comme étant partie à un conflit régional », déclarait à l’APS Amar Belani.
«Nous avons instruit notre représentant permanent à New York à l’effet de notifier cette position du gouvernement algérien au président du Conseil de sécurité, en lui demandant de faire circuler la note verbale en question à tous les membres du Conseil », ajoute-t-il, avant de mettre en garde : « La rupture brutale du cessez-le-feu par les forces d’occupation marocaines et l’annexion illégale de la zone tampon à Guerguerat en violation flagrante des accords militaires, les risques d’escalade dans le conflit opposant le régime marocain et le Front Polisario sont sérieux ».
Le jeu dangereux des monarchies du Golfe risque de mettre le feu aux poudres.
A. C.

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