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Gaïd Salah réaffirme le rejet de toute autre forme de transition : «Affranchir l’Algérie du vice de la corruption avant les élections»

L’armée réaffirme, encore une fois, son « attachement aux solutions légales et constitutionnelles pour résoudre la crise que traverse l’Algérie». A savoir, «accélérer l’élection d’un président de la République», excluant tout autre scénario préconisant des instances et des périodes de « transitions ».
Kamel Amarni - Alger ( Le Soir) - Le vice-ministre de la Défense nationale et chef de l’état-major de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, qui rappelait cette position constante de l’institution, dans une intervention à partir de Tindouf, en 3e Région militaire, précisera même qu’il s’agit là «d’une ligne de conduite», «de principe auquel on ne peut déroger et dont nous ne nous lasserons jamais de réitérer en toute confiance et avec détermination». Cette position de principe, l’armée ne l’a effectivement jamais abandonnée depuis le début de la crise, y compris après l’annulation de la présidentielle prévue initialement pour le 4 juillet prochain. «Nous avons affirmé à maintes reprises, rappellera également le patron de l’armée, que les clés de sortie de cette crise se trouvent entre les mains de ceux qui nourrissent en eux-mêmes la vertu de l’altruisme, soit le rejet de tout égoïsme, qu’il soit centré sur une personne, un parti ou autre, en faisant prévaloir l’intérêt de l’Algérie au-dessus de tout autre intérêt. Et il est évident que la clé la plus importante est précisément la voie du dialogue entre tous les acteurs sérieux et sincères». L’appel au dialogue, que le pouvoir avait précédemment lancé par la voix du chef de l’état-major, puis par le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, doit, prioritairement et exclusivement, porter une seule question : celle de l’organisation, le plus tôt possible, de l’élection d’un nouveau Président. Gaïd Salah le rappelle encore une fois à partir de Tindouf : « Nous ne nous lasserons jamais de dire que la priorité aujourd’hui consiste à accélérer l’élection d’un président de la République dans les délais possibles constitutionnellement et acceptables dans le temps.» Faisant allusion à l’annulation du rendez-vous du 4 juillet, il ajoutera ceci : «Ces délais ont atteint aujourd’hui leur limite et il appartient aux Algériens fidèles à leur patrie de trouver maintenant la voie la plus efficace pour y aboutir. Je rappellerai encore une fois que trouver ces voies qui mèneraient à la présidentielle ne peut se faire qu’à travers le dialogue dont les résultats pourront satisfaire la majorité du peuple algérien, soit des résultats consensuels pour aboutir à une solution consensuelle au service de l’Algérie et de ses intérêts.» Le vice-ministre de la Défense ne manquera pas, au passage, de s’en prendre aux partisans de la transition qui rejettent la présidentielle. «L’organisation de l’élection présidentielle dans les brefs délais et dans les meilleures conditions de transparence et de crédibilité constitue un élément fondamental que requiert la véritable démocratie à laquelle ne croient pas, malheureusement, certains adeptes de la surenchère politique et idéologique qui considèrent les élections comme un choix plutôt qu’une nécessité. C’est là le summum du paradoxe intellectuel et politique, car il n’y a guère de démocratie sans élections libres et intègres, sauf si la démocratie signifie s’enliser dans le bourbier de la cooptation.» Une réponse de l’armée, on ne peut plus claire, aux partisans de la désignation «d’une personnalité» ou d’une «instance collégiale» pour mener «une transition». Aussi, le chef d’état-major insistera-t-il longuement, hier lundi, sur l’impérative nécessité de la tenue de la présidentielle. «Il serait plus judicieux de dire qu’il y a lieu de réunir toutes les conditions nécessaires pour tenir des élections pluralistes, précédées par des discussions constructives et un dialogue serein et calme permettant au citoyen d’accorder sa voix à celui qu’il considère apte à conduire le pays sur la voie de la prospérité et du progrès. Tel est l’axe principal autour duquel devront se fédérer toutes les énergies avec détermination et résolution, voire avec abnégation, de facon à ne pas décevoir les attentes du peuple algérien». Il ajoutera : «Ce digne peuple à qui il appartient de faire attention et prendre garde de certaines personnes et entités qui continuent à faire montre d’une opposition fondée uniquement sur le dénigrement d’autrui ou la formulation de nouvelles revendications et de propositions qui ne sont guère adéquates, voire pas du tout objectives, qui s’inscrivent dans le cadre des pratiques non constructives tendant sciemment à faire perdurer la crise que nous confrontons, oubliant que c’est au nouveau Président seul que revient la tâche de traduire concrètement sur le terrain le programme détaillé et précis des réformes, sur lequel il aurait fondé sa candidature et que le peuple algérien élirait suivant le contenu de son programme, ce qui requiert nécessairement d’avancer en toute diligence vers un dialogue inclusif. Un dialogue qui réunit la classe politique, la société civile et les personnalités nationales et qui sera l’unique voie vers une rupture effective, à laquelle ne cesse d’appeler le peuple algérien , avec tout ce qui est néfaste et préjudiciable, grâce à laquelle nous pourrons éviter tout ce qui va à l’encontre de l’intérêt suprême du pays , et adopter une approche nationale de par son contenu et moderne de par ses moyens et sa performance, pouvant être appliquée à la politique et à l’économie, voire à la vie sociale et culturelle».
Abordant la lutte contre la corruption, le chef d’état-major réitérera «la détermination de l’institution militaire à accompagner la justice, avec une ferme conviction et un sens élevé du devoir ainsi que de la protéger de façon à lui permettre d’exécuter convenablement ses missions et s’acquitter judicieusement de son rôle de moralisateur, en déterrant tous les dossiers et en les traitant en toute équité quelles que soient les circonstances, de façon à faire comparaître devant la justice tous les corrompus quels que soient leur fonction ou leur rang social». Gaïd Salah affirmera à ce propos que cette lutte contre la corruption «n’admettant aucune limite et aucune exception ne sera faite à quiconque, cette voie sera celle que l’institution militaire veillera à entreprendre avec détermination posant ainsi les jalons de l’affranchissement de l’Algérie du vice de la corruption et des corrupteurs avant la tenue de la prochaine élection présidentielle».
L’ampleur du phénomène de la corruption sous Bouteflika poussera Gaïd Salah à dénoncer, hier lundi, tout le mode de gouvernance de l’ex-locataire d’El Mouradia. «Il apparaît clair aujourd’hui au peuple algérien à travers tous ces dossiers présentés devant la justice qu’il a été procédé par le passé et de manière délibérée, à la mise en place des conditions propices à la pratique de la corruption. Il apparaît également à travers cela que ce qu’on appelait à l’époque réforme de la justice n’était malheureusement que des paroles en l’air et des réformes creuses qui, bien au contraire, ont encouragé les corrompus à persister dans leurs méfaits et ont été parrainés pour empiéter les droits du peuple et enfreindre les lois délibérément sans crainte et sans conscience.
L’heure des comptes est arrivée !». Le chef de l’état-major en arrive même à estimer que l’ampleur du phénomène aura été la première cause des difficultés économiques qui frappent le pays. Il dira en effet : «Il s’avère maintenant que la cause fondamentale de la crise économique dont souffre notre pays est un problème de gestion en premier lieu, à savoir que les deniers publics étaient pour certains gestionnaires de l’argent commun, voire permis, dont ils se servaient en toute impunité et sans contrôle ou considération envers le poids de la responsabilité dont il porte le fardeau.» S’en prenant, sans les citer, aux précédents gouvernements, notamment de Ouyahia et Sellal, Gaïd Salah ne décolère pas. «Ce qui paraît étrange,c’est que la gravité des dossiers présentés devant la justice aujourd’hui démontre que les concernés par ces dossiers ont perdu tous les attributs de l’engagement et les exigences de la responsabilité, du fait de la mise à profit de leurs fonctions, leur influence et leur pouvoir pour transgresser les lois et enfreindre leurs limites et leurs règles ». Il explicitera davantage son propos lorsqu’il précisera : «Cette gestion illégale a permis de créer des projets stériles et sans intérêts réels pour l’économie nationale. Ils ont été octroyés de manière sélective et à des montants astronomiques sous forme de crédits, ce qui a perturbé la cadence du développement en Algérie.
Ces pratiques viciées et immorales sont en parfaite contradiction avec la teneur des discours hypocrites de ceux qui les tenaient», se désole en effet le général de corps d’armée qui dresse, là, un véritable réquisitoire du règne Bouteflika.
K. A. 

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