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Sous pression en Europe Amar Saâdani se réfugie au Maroc

©Samir Sid
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La peur d’être extradé semble avoir jeté un véritable vent de panique parmi les anciennes personnalités ciblées par la justice algérienne. Des noms bien connus comme celui de Amar Saâdani, Mohamed Bédjaoui, mais aussi des membres des familles d’oligarques incarcérés et cités dans des enquêtes judiciaires s’activent à échapper à une éventuelle arrestation suivie d’une extradition.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - La dernière information en date fait état de la fuite précipitée de l’ancien secrétaire général du FLN et président de l’Assemblée populaire nationale, Amar Saâdani, au Maroc, font savoir plusieurs sources crédibles.
Se sachant dans le collimateur de la justice algérienne depuis 2018, son inquiétude est allée crescendo après l’arrestation de l’ancien garde des Sceaux, Tayeb Louh en 2019. L’homme sur qui il pouvait compter n’étant plus en place, ce dernier refuse désormais de rentrer au pays et s’établit un long moment à Neuilly-sur-Seine, en France, où il possède un appartement.
Durant la même année, le tribunal de Chéraga lui transmet deux convocations successives pour l’écouter dans une affaire de détournement de foncier, mais il n’y répond pas.
Amar Saâdani est alors officiellement considéré comme étant en fuite. Sa présence sur le sol français où il possèderait plusieurs biens ne lui assure cependant pas la quiétude recherchée : on le dit sérieusement inquiété par le Fisc, une situation qui le contraint à changer une nouvelle fois de pays de refuge. Cette fois, il se dirige vers le Portugal où l’on dit qu’il possède aussi un appartement luxueux, mais sa trêve est, encore une fois, de courte durée. Connu pour sa rectitude et sa propension à l’application stricte des lois et accords internationaux, le Portugal fait aussi partie des pays vers lesquels l’Algérie a dépêché des commissions rogatoires pour enquêter atour des biens des personnes impliquées dans des affaires de corruption.
Amar Saâdani n’en fait pas partie, mais les informations faisant état de l’arrestation de Abdelmoumen Ould Kaddour aux Émirats arabes unis le mettent mal à l’aise, d’autant que l’affaire de l’ancien P-dg de la Sonatrach se déroule dans un pays généralement peu enclin à déloger les personnes recherchées se trouvant sur son territoire.
Certains font aussi le lien entre cette arrestation et l’appel du ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, au respect des conventions internationales en matière de récupération de biens issus de la corruption.
L’ancien président de l’Assemblée décide de quitter précipitamment le Portugal et se rend au Maroc. Des informations dignes de foi font savoir que la proposition de s’établir dans ce pays émane de personnes proches des autorités marocaines, auxquelles Amar Saâdani a toujours rendu d’énormes services. La question du Sahara Occidental en fait partie. Peu de temps avant son départ en France (en 2019), il se distinguait par une déclaration inédite sur le sujet dans le pays. « Je considère, d’un point de vue historique, que le Sahara est marocain et rien d’autre. Il a été enlevé au Maroc au congrès de Berlin, je pense que l’Algérie a versé pendant cinquante ans des sommes faramineuses à ce qui est appelé le Polisario, et cette organisation n’a rien fait et n’est pas parvenue à sortir de l’impasse », a-t-il déclaré lors d’une interview.
Pour beaucoup, cet échange de bons procédés entre Rabat et l’ancien président de l’APN s’apparente, toutefois, à de la haute trahison de Saâdani à plus forte raison qu’il intervient à l’heure où l’Algérie se dit ciblée par une opération de déstabilisation de grande envergure en provenance du Maroc.
Ce qu’il faut, cependant, savoir c’est que Amar Saâdani n’est pas la seule ancienne personnalité à activer pour tenter d’échapper à la justice algérienne. Dans l’une de ses précédentes éditions, Le Soir d’Algérie faisait savoir que l’ancien ministre des Affaires étrangères établi en France avait entamé la vente de tous ses biens immobiliers pour éviter d’avoir à payer des impôts depuis la perte de son statut de diplomate.
Là aussi, l’affaire coïncide avec l’appel lancé par Belkacem Zeghmati pour la récupération des biens issus de la corruption se trouvant à l’étranger. Mohamed Bédjaoui est considéré comme étant en état de fuite, après avoir refusé, deux fois de suite, de répondre aux convocations de la justice algérienne dans l’affaire de l’autoroute Est-Ouest.
La signature récente, par Emmanuel Macron, de la loi autorisant l’approbation de la convention d’extradition entre les gouvernements français et algérien a aussi suscité des craintes au sein des proches d’oligarques actuellement incarcérés, car étant cités dans des affaires de justice ou ayant fait, eux aussi, l’objet de mandats d’arrêt internationaux.
A. C.

 

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