Placeholder

Rubrique Actualités

Statut des fonctionnaires de la santé Benbouzid ouvre le dossier

©Samir Sid
©Samir Sid

Le dossier du statut particulier des fonctionnaires de la santé est officiellement ouvert. La commission centrale de suivi des relations avec les partenaires sociaux au ministère de la Santé  a adressé un courrier à treize syndicats du secteur, leur demandant de lui faire parvenir leurs propositions avant le 1er juillet, en vue de faire aboutir une revendication vieille de plus de vingt ans et à l’origine de nombreux mouvements de protestation. Les syndicats saluent l’initiative, tout en espérant que l’amendement du statut promis, aboutisse enfin.
Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Après des années de tergiversations et de promesses non tenues, le statut particulier des fonctionnaires du secteur de la santé va faire l’objet d’amendements. Les syndicats du secteur sont appelés à formuler leurs propositions en vue de la concrétisation de la promesse faite par le ministre du secteur à l’occasion du dernier round de discussions avec les partenaires sociaux. C’est à l’unanimité que ces derniers applaudissent l’initiative. 
Pour beaucoup, les propositions sont formulées depuis des années déjà. C’est le cas du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). Son président, Lyès Merabet, affirme que «ça se concrétise. C’est déjà un début, avec un délai pour le dépôt des propositions». 
Il rappelle que «cela fait des années que nous nous battons pour la révision du statut particulier et du régime indemnitaire, cela va de pair en raison de la nécessité de revaloriser la valeur du point indiciaire. Le fonctionnaire est tributaire de ça pour espérer améliorer son niveau de salaire. Il faut travailler sur ces deux dossiers». 
Le président du SNPSP rappelle que «l’amendement du statut particulier est pour le SNPSP, un dossier prioritaire, avec la révision de la classification des différentes catégories du corps médical. Il y a aussi la question  de la carrière, le recrutement, mais surtout la titularisation dès le recrutement  des praticiens  généralistes, puisque jusqu’à présent,  ce n’est pas le cas. on continue de  considérer les médecins généralistes ou les dentistes recrutés dans la Fonction publique comme des stagiaires. Ils ne sont titularisés qu’après neuf mois et des fois, ça peut aller jusqu’à deux ans. C’est une condition discriminatoire. On veut corriger cette aberration. Il y a également la revendication de la mise en place de la spécialité pour la médecine générale. Il y a aussi le volet de la formation continue. Autre point important : l’accès à la gestion hospitalière qui a toujours existé dans les textes, mais finalement les médecins ont été éjectés,  puisque les statuts  ont supprimé cette possibilité d’accéder à des postes de responsabilité». 
Du côté des psychologues, qui organisaient jeudi un rassemblement devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur, les revendications sont tout aussi nombreuses.  
Khaled Keddad, président du Syndicat national des psychologues (Snapsy)  explique en effet que, «la première de nos revendications, c’est de permettre au psychologue d’exercer son métier  avec son doctorat. Actuellement, avec le statut du psychologue qui date de 1975, tous les statuts  qui ont organisé la fonction  de psychologue dans le secteur de la santé publique n’ont pas permis de dépasser le  niveau de licence, alors qu’on voit maintenant de plus en plus de psychologues avec des masters ou des doctorats. Mais le ministère de la Santé nous refuse à chaque fois le grade de doctorat, sous prétexte qu’une licence suffit. Cela est injuste. Pourquoi les médecins le font ? Alors que le psychologue est orienté vers le ministère de l’Enseignement supérieur où il n’y a pas de statut de psychologue. Sur le plan réglementaire, un enseignant de psychologie ne peut pas être considéré comme un psychologue». Et d’ajouter que, «notre première revendication, c’est de faire accepter le doctorat. La seconde, c’est la définition des tâches. Celles actuelles sont larges et ambiguës, avec des ingérences. Troisième revendication : définir le volume horaire puisque,  actuellement, nous sommes régis par les dispositions de la Fonction publique avec une obligation de 40 heures par semaine, alors que nous sommes dans un secteur qui est appelé à répondre aux besoins des citoyens H24. Nous faisons partie des métiers pénibles. On est souvent réquisitionnés sans être rémunérés. Autre problème : les psychologues n’ont pas de code de déontologie ni d’ordre professionnel». 
Le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique, qui s’est à plusieurs fois exprimé à ce sujet, maintient sa position affirmant que «les spécialistes sont le corps le plus pénalisé par ce statut. Si on veut régler le problème des spécialistes de la santé publique et les encourager à rester dans le secteur de la santé publique, la première mesure incitative est de rétablir ces spécialistes dans leurs droits, à travers un statut particulier. L’autre point abordé est la discrimination dans l’imposition. Devant l’impôt, on est égaux. Alors comment justifier que pour des indemnités données par le même ministère, les spécialistes sont imposés à 35% et les hospitalo-universitaires à 10% ? On demande à ce que l’on mette fin à cette injustice». 
Autant de propositions que les syndicats espèrent voir enfin être prises en compte après des années de luttes syndicales.
N. I.

 

Placeholder

Multimédia

Plus

Placeholder