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SELON UNE ENQUÊTE DU CREAD Ce qu’il faut changer dans le système de santé

Centralisé à outrance, budgétivore, très peu porté sur les nouvelles technologies, le système de santé est mis à rude épreuve depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Cette crise sanitaire est néanmoins riche en enseignements qui pourront servir de base à une réforme entamée depuis des années déjà. Moins de centralisation, un meilleur management, une plus grande rationalisation des dépenses et une meilleure estimation de l’élément humain sont des chantiers prioritaires. Le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement s’est intéressé à la problématique, livrant un diagnostic et des perspectives.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Dans une longue publication intitulée « Le système de santé algérien face à la crise sanitaire de
Covid-19 : quels enseignements sur ses défaillances ? », le système de santé a fait l’objet d’une véritable autopsie.
L’auteur de la publication s’intéressant à l’impact du Covid-19 sur le système de santé affirme que la crise sanitaire « a clairement révélé les dysfonctionnements de notre système de santé ». Elle pourrait surtout ouvrir des pistes de réflexion pour le réformer. Premier axe : la décentralisation.
Zoulikha Snoussi, professeure à l’Université de Khemis-Miliana, estime, en effet, que « la réforme sanitaire devra commencer par une décentralisation du secteur donnant une vraie autonomie aux régions sanitaires ». Le système de santé algérien est qualifié de « fortement centralisé ». La preuve ? L’Institut Pasteur était seul habilité à effectuer les tests PCR depuis le début de la pandémie et jusqu’à fin mars 2020, alors qu’il n’était pas en mesure de répondre aux besoins de dépistage croissants. Résultat : plusieurs régions se trouvaient dans l’incapacité de mener des analyses pour confirmer ou non des cas suspects. Une hypercentralisation qui remonte à la période post-indépendance, estime l’auteure qui écrit que « c’est déjà à partir de 1973, date d’instauration de la gratuité des soins, qu'une triple centralisation est apparue: l'implantation des structures de soins à travers le territoire national à l'aide d'une carte sanitaire; le financement des dépenses de santé par un budget global forfaitaire préétabli, mais budgétisé au niveau des ministères de tutelle, et l'affectation autoritaire des médecins en fonction des localisations spatiales des structures publiques ».
L’approche centralisatrice, estime-t-elle, fait preuve de limites depuis déjà longtemps, dans plusieurs pays du monde et il serait temps de donner « une large autonomie » aux régions sanitaires pour planifier et décider sans y avoir l’obligation de recourir à chaque fois à l’administration centrale. Second axe de la réforme suggérée : la revalorisation de la ressource humaine. « Il devient impératif de revoir la formation et la gestion de la ressource humaine. De même que le soutien au secteur public est plus que jamais nécessaire, puisqu’il a prouvé en cette période de crise la disponibilité et la compétence de son personnel », écrit l’auteure de la publication.
Le développement de la téléconsultation devient également indispensable, dit-elle, estimant que « mis à part ces quelques initiatives timides, la téléconsultation reste encore peu utilisée en Algérie en raison, d’une part, d’une faible maîtrise des outils de la nouvelle technologie, particulièrement chez les personnes âgées, d’autre part, le problème de couverture du réseau internet dans certaines zones rurales et les perturbations des réseaux de connexion n’aident pas.
Des solutions peuvent rapidement être apportées, dit-elle, comme celle consistant à autoriser les pharmaciens à accepter les ordonnances scannées et envoyées au patient par internet avec, bien sûr, le cachet apposé et la signature du médecin et ce, lorsque le patient, l’assuré social consulte en ligne, notamment pour les malades chroniques qui sont déjà fichés dans la base de données des pharmaciens. Elle plaide pour « la mise en place d’un système de gestion électronique des ordonnances pour qu’elles soient acheminées directement par le médecin prescripteur vers le pharmacien d’officine, qui les transmettra à son tour aux Caisses d’assurances sociales, sans passer par le patient ».
Après plus de trente ans d’attente, dit-elle, il est temps « d’actualiser les tarifs de remboursement des actes médicaux et la procuration sûre et durable des médicaments ».
Pour l’auteure de la publication sur les cahiers du Cread, les dépenses de santé sont en augmentation, mais le problème de fond est le management défaillant.
Les questions à traiter sont diverses : gestion et valorisation de la ressource humaine, financement de la santé, décloisonnement public-privé, prise en charge des malades, manque de moyens, corruption, inégalités d’accès aux soins et aux médicaments, programme d’enseignement et formation des médecins, acquisition et maîtrise des nouvelles technologies.
Des pistes que le nouveau ministère délégué à la Réforme hospitalière aura certainement à explorer, une fois tous les enseignements de la crise tirés.
N. I.

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