La facture des importations de l’Algérie de produits alimentaires a reculé de près de 6% durant les sept premiers mois de 2019, selon la Direction générale des Douanes algériennes (DGD). Par les temps qui courent, c’est bon à prendre, mais pas vraiment de quoi pavoiser tellement cette diminution prend les allures d’un tout petit arbre qui cache une immense forêt.
Trois jours après avoir étalé les toujours aussi peu enthousiasmants chiffres du commerce international de l’Algérie, la Direction des douanes, dans un nouveau bulletin, nous apprend que la facture des produits alimentaires d’importation a atteint 4,87 milliards de dollars (mds usd) entre janvier et juillet derniers, alors que durant la même période de l’année dernière, cette même facture était de 5,18 mds usd.
A la lecture du détail de nos achats de l’étranger, il apparaît que le fait s’explique par la baisse des importations des céréales, lait et produits laitiers, des sucres et des légumes. Avec un taux de 33,19% de la facture globale, les céréales, semoule et farine ont tout de même atteint 1,62 md usd, soit une baisse de 12,54% par rapport à la même période de l’année dernière lorsque la même facture atteignait 1,85 md usd. Les produits laitiers importés entre janvier et juillet derniers ont eux également reculé à 777,08 millions usd, contre 878,69 millions usd, ce qui se traduit par une baisse de près de 11,6%, une proportion moindre que celle réalisée sur l'importation du sucre et des sucreries qui, elle, a reculé de 18,84%. D’autres baisses ont été relevées, mais elles sont encore moins notables, comme c’est le cas du café et du thé qui se sont chiffrées à 204,74 millions usd, contre 210,82 millions de dollars (-2,88%), et celles des légumes avec -4,49%.
Pour ce qui concerne le cas particulier des médicaments, classés dans le groupe des biens de consommation non alimentaires, leur facture d’importation a enregistré une baisse de -8,73%, en s’établissant à 688,81 millions usd, contre 754,73 millions usd. En parallèle à ces baisses plus ou moins significatives, des groupes de produits d’importation ont connu des hausses durant les sept premiers mois de cette année. Ainsi, on retrouve les tabacs et succédanés de tabac fabriqués, les fruits comestibles, les animaux vivants et enfin des préparations alimentaires diverses, nous apprend le document des Douanes. Des augmentations spectaculaires dans certains cas, tels les tabacs et succédanés de tabac fabriqués qui ont atteint 229,20 millions usd les sept mois de 2019, contre 120,52 millions usd à la même période de l’année précédente, enregistrant ainsi une hausse de 90,18% alors que les fruits, frais ou secs, ont augmenté de 67,24%. L’importation des animaux vivants s’est chiffrée à 164,48 millions usd, contre 122,52 millions usd entre janvier et juillet 2018, soit une hausse de la facture de plus de 34%. Globalement donc, les importations de produits alimentaires, quoi qu’en disent les statistiques des Douanes, demeurent toujours aussi élevées, au grand désarroi des producteurs locaux qui, malgré les discours des gouvernants, n’arrivent pas à voir le bout du tunnel sur un ensemble de critères incontournables pour susciter l’investissement.
Des critères qui font de l’Algérie un des pays les moins attirants pour l’investissement, qu’il soit local ou étranger.
Azedine Maktour
