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ABDELGHANI HAMEL Chronique d’une disgrâce

Quinze jours après son déclenchement, «l’affaire» Hamel semble encore loin de s’estomper. Régulièrement, des éléments apparaissent, détruisant en un rien de temps l’image que l’ex-responsable de la DGSN voulait se forger.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le 26 juin dernier, la publication de quelques lignes sibyllines mettant fin aux fonctions de Abdelghani Hamel crée l’évènement. Elle semble surtout bousculer l’ordre établi. L’échiquier en place est renversé.
Les donnes bouleversées à l’heure où la nation s’apprête à vivre de grands évènements politiques. En apparence, le limogeage brutal paraît avoir un lien direct avec une grosse affaire qui secoue le pays : la saisie de 701 kilos de cocaïne au port d’Oran. A l’inverse du silence prudent que le personnel politique en poste affiche durant les premiers moments qui suivent la découverte de la drogue cachée dans des conteneurs de viande, le patron de la Sûreté nationale surprend par une déclaration qu’aucun responsable n’a encore osé prononcer jusque-là. «Pour lutter contre la corruption, il faut d’abord être propre soi-même», assène-t-il aux parties sous-entendant son implication dans le dossier brûlant.
Des informations, vite démenties par la DGSN, affirmaient que son chauffeur personnel avait trempé dans le coup. Hamel s’en défend, et tire à boulets rouges sur ses détracteurs sans les identifier. Son limogeage intervient quelques heures après sa phrase assassine. «Il a rompu le silence», susurre-t-on dans les cercles bien informés, ceux où l’on sait par-dessus tout que l’omerta est la règle principale à laquelle doivent s’astreindre tous les hauts responsables de l’Etat. Son entrave est-elle pour autant la raison principale de son départ ? La rapidité avec laquelle son limogeage a été prononcé et son successeur nommé n’a fait qu’accentuer les interrogations. Et rien n’a été fait non plus pour faire oublier le nom Hamel.
Des informations non confirmées mettant en cause des membres de son entourage, cette fois, dans l’enquête en cours ont circulé avec persistance avant que l’une d’elles ne semble se confirmer. Son frère, Hamel Belkheir, a été présenté il y a quatre jours auprès du tribunal de Annaba pour trafic de conteneurs de produits contrefaits et transfert illicite de devises vers l’étranger. Les faits remonteraient à la période durant laquelle il occupait le poste de directeur des douanes dans cette ville. Bien qu’une enquête ait été ouverte sur ces faits, le mis en cause a bénéficié d’une mutation à Tlemcen.
La presse algérienne évoque une purge dans son entourage. Le chauffeur et le frère ne sont pas les seuls mis en cause. Deux chefs de Sûreté, celui d’Alger et d’Oran, sont relevés de leurs fonctions après que de nombreuses rumeurs eurent circulé sur les enquêtes les ayant ciblés.
L’image de Hamel en prend un coup sérieux. L’homme s’était appliqué à en prendre bien soin durant toute la période qu’a duré son règne à la tête de la DGSN. Dès son arrivée, en 2010, il s’attelle à se forger une personnalité en total décalage avec celle de ses prédécesseurs.
Hamel refuse à l’évidence d’incarner le chef de la police au moment où le rôle de cette dernière se trouve surtout décrié pour ses méthodes musclées dans la répression des mouvements de masse. Il prône le respect des droits de l’Homme, tente d’adoucir les procédés d’intervention des policiers, évite les affrontements avec la population et tente de gérer au mieux les conflits les plus corsés.
Les résidents en grève ont bizarrement pu échapper au cordon sécuritaire draconien dressé en permanence devant l’hôpital Mustapha et ont pu envahir les rues d’Alger et protester devant l’APN, contrainte ce jour-là de geler ses activités. L’évènement est intervenu quelques jours seulement après une répression féroce menée contre ces mêmes résidents. Brutalisés, ces derniers ont inondé les réseaux sociaux de photos montrant des visages ensanglantés. Plus aucun incident n’a éclaté depuis, en dépit de la persistance du mouvement de protestation.
Le chef de la DGSN évite toute déclaration sur le sujet et poursuit sa démarche. Les langues qui se sont déliées affirment que des rencontres avec des personnalités ont été souvent enregistrées et qu’il aurait tissé un réseau visant à lui assurer un pouvoir dépassant ses prérogatives de chef de la police. Des sources crédibles affirment qu’il a été rappelé à l’ordre quelques mois avant son départ. La rumeur lui prête d’ailleurs des ambitions politiques et le présente souvent comme un candidat potentiel à la présidentielle.
A l’intérieur du pays comme à l’étranger, ses interventions publiques ont une connotation politique qui ne passe pas inaperçue. Deux jours avant son limogeage, il exposait encore à New York «sa» démarche pour faire de la police algérienne une force au service des citoyens. Son départ précipité n’a pas mis un terme aux spéculations, il n’a fait que les accentuer.
A. C.
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