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CESSION DES ACTIFS D’ANADARKO EN ALGÉRIE Des Indonésiens pour remplacer Total

Le droit de préemption étant désormais de l’histoire ancienne, les investisseurs étrangers peuvent espérer s’impliquer plus aisément dans l’espace économique du pays. Ce doit être, maintenant, l’ambition des potentiels repreneurs des actifs d’Anadarko entrés en possession d’Occidental Petroleum, il y a une année.
Le refus d’agrément signifié par les autorités algériennes à la cession des actifs ayant appartenu à Anadarko au profit du français Total par Occidental Petroleum (Oxy) ne peut être réédité du fait, donc, de la disposition de la loi de finances complémentaire 2020 énonçant la suppression du droit de préemption.
Cette disposition qui avait constitué, ainsi, l’ultime écueil auquel se sont heurtés les Français de Total qui avaient tout conclu avec Oxy pour le rachat d’un patrimoine acquis, doit-on le rappeler, après plusieurs rebondissements du genre dont les Américains ont le secret.
L’on se rappelle, en effet, que l’opération fusion/acquisition des anciens actifs d’Anadarko dans plusieurs pays d’Afrique, dont l’Algérie, ne s’est pas conclue aussi facilement. Un mémorable bras de fer a opposé les deux américains Chevron et Occidental Petroleum pour le rachat d’Anadarko, le premier avait, au début du mois d’avril 2019, mis sur la table 33 milliards de dollars avant que le second ne fasse monter les enchères à 38 milliards de dollars vers la fin du même mois, avant que le prix de la cession n’avoisine finalement plus de 50 milliards de dollars qu’a accepté de débourser Oxy, selon plusieurs sources américaines. Puis, le 5 mai 2019, les Français de Total annonçaient la conclusion d’un accord avec Oxy pour le rachat des anciens actifs africains d’Anadarko.
Anadarko, partenaire de Sonatrach sur le périmètre de Berkine, a sollicité, conformément à la loi sur les hydrocarbures, l’approbation du ministre de l’Énergie pour le changement de contrôle d’Anadarko-Algérie au profit de la compagnie Oxy et, en fin de compte, et en vertu de la réglementation en vigueur, le ministre de l’Énergie à ce moment, Mohamed Arkab, s’était prononcé sur cette opération et a déclaré son «incompatibilité» avec le maintien d’Anadarko dans le contrat d’association sur le périmètre de Berkine.
En conséquence donc, Sonatrach se devait d’exercer son droit de préemption, en vigueur à l’époque, et mettait ainsi entre parenthèses les ambitions de Total en Algérie. Ce à quoi ne devraient pas être confrontés les Indonésiens de Pertamina, la compagnie pétrolière étatique, derniers intéressés en date par les actifs ayant appartenu à Anadarko en Algérie.
Des négociations ont été engagées avec Oxy pour l’acquisition de 4,5 milliards de dollars d’actifs localisés en Algérie, au Ghana ainsi qu’au Moyen-Orient. Une belle aubaine pour les Américains d’Oxy par ces temps de récession économique dont les retombées sur les plus grandes compagnies pétrolières du monde n’ont pas fini d’avoir des conséquences faisant craindre le pire. Il semble que les négociations entre Oxy et Pertamina sont bien engagées, alors il y a tout lieu de s’attendre à voir les Indonésiens prendre le relais des Américains d’Anadarko qui étaient considérés parmi les partenaires les plus privilégiés de Sonatrach depuis plus de deux décennies, comme l’illustraient les 25% du million de barils de production moyenne par jour du brut algérien, jusqu’à il n’y a pas longtemps, assurée par Anadarko.
Azedine Maktour

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