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Algérie-Tunisie Des relations que commandent l’histoire et le voisinage

Le Président tunisien, Kaïs Saïed, est aujourd’hui à Alger pour une première visite officielle d’État à l’étranger, répondant ainsi à un engagement pris lors de sa campagne électorale victorieuse qui lui a ouvert les portes du Palais de Carthage à la faveur du scrutin d’octobre 2019. Il aura des entretiens avec son homologue Abdelmadjid Tebboune, lui aussi élu à la magistrature suprême la fin de la même année.
Iconoclaste, le chef de l’État avait déjoué tous les pronostics pendant la campagne électorale, la classe politique traditionnelle ne donnait pas cher de sa peau… Mais pas la majorité des Tunisiens révoltés par la corruption des élites politiques et de l’immobilisme ambiant.
Les deux Présidents fraîchement élus auront à assumer le renouveau des relations historiques entre les deux nations à travers une démarche plus dynamique, qui conforte, par ailleurs, les nombreux projets de diverse nature qu’elles partagent et qui vont de l’énergie, l’agroalimentaire, le tourisme, le transport et le commerce, comme l’a indiqué au demeurant le communiqué de la présidence tunisienne.
Il est permis d’affirmer que les relations algéro-tunisiennes ne souffrent aucune ombre ou conflit en suspens. Au plan économique, la Tunisie souhaite développer encore plus ces relations pour leur conférer un caractère exceptionnel.
Il faut savoir que la Tunisie à l’avantage dans les exportations du gaz naturel algérien vers l’Italie puisque 5,3% du volume lui reviennent, soit 3,8 milliards de m3 pour une valeur de 500 millions de dinars tunisiens. Il faut savoir aussi que cela représente 65% de la consommation nationale tunisienne en énergie.
Récemment encore, les autorités algériennes ont mené une opération coup-de-poing en janvier 2019 ,à la demande de leurs voisins de l’Est, pour parer à la pénurie de gaz butane dans plusieurs régions par la livraison de plusieurs centaines de bonbonnes. Dans le même esprit, en matière de commerce, les produits exportés vers l’Algérie et la Tunisie sont exonérés de taxes et de droits de douane. Le Président tunisien sera accompagné d’une forte délégation ministérielle, d’où l’importance pour la partie tunisienne d’un tel déplacement.
Le marché algérien pour nos voisins de l’Est est porteur, comme l’indique également le tourisme par l’engouement pour la destination Tunisie avec le flot croissant d’année en année de touristes algériens. L’on a enregistré 3 millions pour l’année 2019, malgré les désagréments décriés par certains. Un dossier devenu sensible que les deux Présidents sont tenus de prendre en compte.
En effet, n’oublions pas le blocage des frontières suite à l’introduction d’une taxe que dénoncent aussi les transporteurs algériens. Mais c’est sans doute au plan politique que les deux chefs d’Etat auront à réaffirmer leur communauté d’intérêts quant aux grands dossiers de l’heure : la crise libyenne et la Palestine menacée d’extinction par le plan Trump.
D’ailleurs, sur ce dernier point, la convergence de vues des deux pays est déjà exprimée dans le rejet de ce plan. A l’inverse de l’initiative de la Conférence de Berlin (Allemagne) ,du 19 janvier, l’Algérie, par l’entremise de son Président Abdelmadjid Tebboune, tient absolument à la participation de la Tunisie dans toutes les étapes du règlement de ce conflit qui tend à s’aggraver du fait des interventions étrangères radicalisées.
Cependant, il est attendu des deux Présidents de faire preuve d’anticipation sur les sujets sensibles engageant l’avenir dans la région. La première épreuve est, dans les deux cas, la stabilisation du front intérieur où le dialogue est hissé au niveau de choix stratégique.
Le Président algérien, depuis sa campagne électorale, a fait du Hirak un atout pour tirer le pays vers le haut, et développe la politique de la main tendue. Kaïs Saïed, qui a maille à partir avec le parti Ennahda de Rached Ghannouchi et d’autres opposants, se veut ouvert sur les aspirations au changement des Tunisiens. Deux de ses récentes initiatives le démontrent. Il a rendu un hommage appuyé à la jeune cyber-militante et professeur d’université Lina Ben M’henni, qui s’est éteinte à l’âge de 36 ans des suites d’une longue maladie. « Il y a des femmes en Tunisie qui ont écrit l’histoire et qui ont milité avec sincérité .» C’est loin d’être du goût des islamistes qui ont crié au blasphème, parce que des femmes ont accompagné la défunte à sa dernière demeure.
Le Président tunisien exprimera aussi sa profonde admiration pour la moudjahida Djamila Bouhired, qu’il a reçue, le mercredi 22 janvier dernier, au Palais de Carthage, pour la décorer des insignes de Grand officier de l’ordre de la République tunisienne. Il dira de cette dernière et de la cyber-militante qu’elles sont des figures emblématiques de lutte des femmes pour les libertés.
Djamila Bouhired, accueillie en héroïne par le Président tunisien dans le contexte du Hirak, doit être aussi comme un clin d’œil aux aspirations de changement des peuples maghrébins.
Brahim Taouchichet
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