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LE MINISTÈRE ET LES ASSOCIATIONS EN DÉSACCORD SUR LE NOMBRE DES MALADES Diabète : la guerre des chiffres

Le ministère de la Santé, qui se base sur une étude réalisée en 2017, estime la prévalence du diabète en Algérie à 14,4%. De son côté, l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger estime qu’il existe cinq millions de personnes diabétiques, soit une moyenne de 30 000 nouveaux cas par an. D’ici 2025, prévoit cette association, le nombre de personnes atteintes du diabète atteindra les dix millions.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - L’Algérie va célébrer demain la Journée internationale du diabète. Une occasion pour revenir sur la situation de la maladie dans notre pays. Invité, hier, par le forum du quotidien El Moudjahid, Faycel Ouhadda, président de l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger, a tiré la sonnette d’alarme. 
En raison de notre mode de vie et de consommation, dit-il, le diabète est en train de gagner du terrain. Faycel Ouhadda estime ainsi le nombre de personnes atteintes de diabète à cinq millions. D’ici 2025, prévoit-il, le nombre de malades va doubler pour atteindre les dix millions. 
De l’autre côté, il pointe du doigt les structures hospitalières qui n’arrivent plus à faire face au nombre de malades. C’est notamment le cas des personnes ayant fait une complication et souffrant du pied diabétique. Ces malades, dit le conférencier, nécessitent une hospitalisation de six mois, voire une année. 
Le problème, explique
M. Ouhadda, les hôpitaux refusent l’admission de ces patients pour ne pas mobiliser un lit d’hôpital pour une période aussi longue.  
Les structures de santé, selon l’intervenant, ne seraient pas la seule faille en matière de  prise en charge des patients. M. Ouhadda n’a pas hésité à tirer à boulets rouges sur la Caisse de Sécurité sociale, qui, dit-il, «ne joue pas son rôle et a abandonné les malades». 
Les associations, dénonce-t-il, n’ont cessé de demander le remboursement des pompes à insuline pour enfants depuis 2011. A ce jour, ce produit, qui n’est pas à la portée des bourses moyennes, ne figure pas parmi les médicaments remboursables. 
Ces enfants ont peut-être un espoir, puisque, selon le docteur Neddir, de la Direction de la prévention du ministère de la Santé, des experts sont en train de travailler sur des recommandations de prise en charge du diabète qui seront présentées à la Cnas et où figure la pompe à insuline. Reste à savoir si la Cnas acceptera de prendre en charge un produit aussi cher. 
Le docteur Neddir, qui estime à 196 000 le nombre d’enfants atteints du diabète, souligne que ce n’est pas tous les malades qui nécessitent une pompe à insuline. Pourtant, selon l’association des diabétiques, ils seraient un million d’enfants à souffrir du diabète. 
En matière de chiffres, l’association et le ministère de la Santé n’arrivent pas à se mettre d’accord. Puisque le docteur Neddir, qui s’est appuyé sur une enquête réalisée en 2017, a indiqué que la prévalence du diabète en Algérie est de 14,4%. 
La même enquête a révélé que 66% des femmes sont en surpoids ou obèses, l’un des facteurs de risque majeurs pour développer un diabète.  
S. A.

 

 

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