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Tebboune décline son calendrier politique Élections législatives et locales avant la fin de l’année

Photo : Samir Sid
Photo : Samir Sid

Chantier d’urgence par excellence, la réhabilitation des institutions, le rétablissement de la confiance entre celles-ci et le citoyen et, de manière générale, la crise politique et de légitimité qui secoue le pays semble constituer une priorité qu’Abdelmadjid Tebboune veut attaquer sans délai. C’est ce qu’il annoncera personnellement à l’occasion de sa toute première rencontre avec la presse.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Une première rencontre et une première du genre d’ailleurs pour un président algérien en exercice qui, hier mercredi, recevait des responsables de huit médias pour s’exprimer, longuement, sur toutes les grandes questions de l’heure.
Un rendez-vous que Tebboune s’engage par ailleurs à instaurer comme tradition cyclique avec la presse. Une nouvelle approche qui, en soi, se veut une innovation en matière de communication présidentielle terriblement efficace, à plus forte raison pour un pays qui émerge d’une crise politique si complexe et qui avait failli l’ensevelir.
L’Algérie qui a pu réussir le pari de tenir l’un des rendez-vous les plus cruciaux de son histoire, la présidentielle du 12 décembre 2019 qui mettra fin à la vacance de pouvoir à la tête de l’Etat, et qui fera baisser très sensiblement la tension dans le pays depuis, ne pouvait pour autant, se suffire cette élection, au risque de revenir à la case départ, à tout moment.
Le nouveau locataire d’El Mouradia avait déjà annoncé son premier chantier en la matière, à savoir une profonde réforme de la constitution, projet qu’il compte soumettre à référendum populaire durant ce premier semestre 2020.
Et qui dit réforme de la constitution, dit refonte de quasiment l’ensemble du dispositif législatif national. Prioritairement, et c’est le président Tebboune qui l’annonçait hier mercredi, le code électoral et, certainement aussi, la loi sur les partis et le code communal et de wilaya.
En tout cas, l’homme ne compte pas perdre de temps et annonce son intention d’organiser des élections législatives, puis communales et de wilaya avant de l’année 2020 en cours.
Une année 2020 donc qui sera celle des élections à tous les niveaux, à commencer par un référendum sur la constitution, suivi d’une élection législative puis celles locales jumelées (communale et de wilaya). Une manière de délégitimer l’ensemble des institutions, du sommet à la base. De sorte, d’abord, à les réadapter à la nouvelle carte politique nationale, complètement bouleversée par l’inédit et exceptionnellement puissant mouvement populaire du 22 février 2019 qui a balayé le régime Bouteflika et réduit à néant ce qui tenait lieu de système politique dans son ensemble, sur lequel s’adossait ce même régime.
D’abord une alliance présidentielle jadis régnant en maître absolu sur tout ce qui faisait office d’assemblée élue. Le mouvement populaire s’en prendra d’ailleurs avec autant de férocité aux partis de la coalition qu’à leurs prolongements au sein de ses assemblées.
C’est dire que le pays ne pouvait encore continuer à se permettre cette anachronisme consistant à plaider pour un nouveau système de gouvernance et une nouvelle République tout en maintenant la composante politique et humaine de l’actuelle majorité au parlement et au niveau local, telle qu’héritée du régime si décrié. C’est d’autant plus indispensable que le mandat de l’actuelle assemblée populaire nationale et celui des assemblées locales courent jusqu’à respectivement la mi et la fin de l’année 2022.
Toute proportion gardée, et sur cette question précisément, l’Algérie se retrouve dans une situation analogue à celle qu’elle confrontait au lendemain des présidentielles de novembre 1995. Après l’élection de Liamine Zeroual, l’Algérie se devait de se pencher, en effet, et sans trop tarder aussi, sur l’urgence de doter le pays d’une nouvelle constitution puis, immédiatement après, se doter d’institutions et remédier à la situation de vide institutionnel prévalant à l’époque.
C’est le défi d’aujourd’hui également avec cette nécessité vitale de doter le pays d’un dispositif institutionnel qui reflète réellement la nouvelle carte politique et sociologique qui est devenue la sienne après le soulèvement populaire du 22 février. Il s’agit, en fait, d’une incontournable étape pour le retour définitif à une normalité politique et institutionnelle, condition sine qua non à un redémarrage effectif du pays. Dans tous les domaines.
K. A.

 

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