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CONFÉRENCE-DÉBAT Faut-il structurer le mouvement populaire ou bien le laisser mûrir ?

Photo : Samir Sid
Photo : Samir Sid

«Que va devenir ce mouvement populaire pacifique ? Est-ce qu’il faut continuer sur la même lancée des marches ou engager d’autres actions ? Il y a des questions importantes qui se posent». C’est par ces propos que le professeur et sociologue Mohamed Mebtoul a entamé ce jeudi son intervention lors d’une table ronde autour du thème: La marche de la population algérienne, réforme ou révolution ? Organisée par le bureau d’Oran de la LADDH.
Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Dès l’introduction de la thématique abordée par Kaddour Chouicha, enseignant, syndicaliste et président du bureau d’Oran de la LADDH, il s’est voulu clair vis-à-vis d’une assistance nombreuse. «Nous ne sommes pas ici pour proposer des solutions ou bien sortir à la fin du débat par des propositions et ou une plate-forme. Nous sommes réunis autour d’un sujet qui nous turlupine tous depuis le début du mouvement populaire pacifique quant à la suite à donner à ces marches.
Il ne s’agit là que d’un échange d’idées». En somme, dit-il, il s’agit là d’une étape de réflexion de qu’est-ce qu’on est en train de faire. C’est alors qu’il évoque la thématique à savoir est-ce qu’on veut faire une révolution ou bien une réforme ? Pour l’intervenant, il s’agit de deux univers différents, ils n’ont pas les mêmes procédés, pas les mêmes solutions.
Ce mouvement pourrait être considéré comme une révolution puisqu’un nombre important du peuple estime qu’il s’agit d’une continuité de la Révolution de novembre 1954, comme une seconde étape qui consiste à libérer le peuple. Toutefois, il fait remarquer qu’en aucun cas, il ne s’agit d’une révolution sociale et on risque, dit-il, d’aboutir au modèle tunisien qui, des années plus tard, après la révolution de rue, la population et en particulier la jeunesse a réalisé que sur le plan social, rien n’a été obtenu. C’est pour cela qu’il faut un changement radical de l’Etat algérien et de la politique économique, insiste-t-il.
Prenant la parole, le sociologue Mohamed Mebtoul estime qu’il ne faut pas s’engager dans les structurations ni dans les représentations des mouvements. «Ce n’est pas le moment parce que le mouvement risque d’être capté d’une manière ou d’une autre par d’autres personnes. Il ne faut pas oublier qu’il y a les jeunes, écoutons-les. Ils ont des choses à dire, ils ont des compétences».
Pour l’intervenant, trois éléments essentiels sont contenus dans le mouvement : le patriotisme populaire où les gens veulent dire qu’ils veulent se réapproprier la nation, dont ils ont été dépossédés depuis 1962. Deuxième élément, c’est la notion de dignité «c’est se respecter mutuellement, exister au sens propre de citoyen. Enfin, il y a la liberté, il y a une rupture culturelle très forte.
La liberté dans la diversité et cela c’est une transformation majeure qu’il faut préserver et consolider, c’est très important. Elle sous-entend que les gens se sont réappropriés la parole dans l’espace public».
Parmi les différentes interventions de l’assistance, la parole a été donnée aux jeunes présents qui préviennent « il ne faut pas se laisser aller à cet enthousiasme et être objectif, le temps n’est pas en notre faveur, le mouvement risque de nous échapper. Ils (le régime) vont nous disperser, le mouvement doit avoir un plan de travail, une stratégie». Toutefois, tous sont réticents à l’idée d’avoir un leader ou des représentants.
«Le leadership doit revenir à l’idée en elle-même qui jaillira du peuple». Ils estiment qu’aucun ne fera l’unanimité. Pour certains intervenants « la solution, c’est le vote, les gens compétents n’ont qu’à présenter leurs dossiers et l’urne tranchera, car 40 millions d’Algériens ne s’accorderont jamais sur une même personne.». Pour les intervenants parmi les jeunes, la confiance avec le régime en place est définitivement rompue. «Ils veulent nous faire entrer dans des labyrinthes, ils jouent sur le temps».
L’idée de s’empresser à s’organiser a suscité un autre débat au sein de l’assistance, une femme a pris la parole pour rappeler que le régime en place a mis près de 60 ans pour s’organiser et s’enraciner. «Nous n’avons pas à nous sentir dans l’urgence, nous avons le temps, laissons ce mouvement mûrir, ne faisons pas l’erreur de le structurer trop rapidement».
A noter que ce qu’il ressort des débats de ce jeudi, c’est qu’aucune action populaire ne peut se concrétiser et aboutir tant que le Président et tout le système du régime sont toujours en place.
A. B.

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