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APRÈS D’INTENSES TRACTATIONS Fin de la grève des magistrats

Zeghmati a remporté la bataille qui l'opposait au SNM. Le Syndicat des magistrats a annoncé hier la fin de la grève déclenchée dimanche dernier après satisfaction de ses revendications essentielles.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le communiqué annonçant la nouvelle place ses revendications par ordre de priorités. D'abord l'indépendance de la justice, un point qu'ils ont présenté comme étant le cœur même de la problématique ayant mené au déclenchement du mouvement de protestation. Il a été décidé, déclarent-ils, la mise en place de groupes de travail comportant des représentants de toutes les parties concernées, chargés d'étudier et de présenter des projets en faveur de l'objectif recherché. 
Le second point est relatif au dernier mouvement opéré par Zeghmati. Il a été décidé que les magistrats se sentant lésés par l'affectation dont ils ont fait l'objet  sont tenus de rejoindre leur poste de travail et transmettre leurs doléances au Conseil national de la magistrature (CSM). 
Le SNM fait savoir, en troisième lieu, avoir obtenu gain de cause dans la revendication ayant trait à une augmentation des salaires avec effet rétroactif. Le communiqué fait savoir, enfin, qu'aucune poursuite ne sera engagée à l'encontre des grévistes.
Les rumeurs annonçant la fin de la grève des magistrats ont, en fait, commencé à circuler dès lundi. 
A l'heure où les grévistes se trouvaient rassemblés au niveau de la Cour suprême pour appeler le peuple algérien à soutenir leur mouvement, des informations faisaient, en effet,  déjà état d'une avancée dans des tractations. 
Quelques heures plus tard, une déclaration éloquente du président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) sur les ondes de la Chaîne 3 est venue confirmer le fait. 
Ce dernier a, en effet, annoncé avoir reçu ce lundi le président du Syndicat national des magistrats (SNM) qui a donné son accord pour geler le mouvement de protestation en échange d'un «geste du ministère de la Justice au sujet des mutations décidées lors du dernier mouvement opéré». 
Selon la même source, le CNDH a proposé la mise en place d'un comité ad hoc chargé d'étudier les dossiers des magistrats qui se sentent lésés par leur décision d'affectation. Le CNDH, faut-il le rappeler, a proposé, il y a deux jours, ses services pour mener un rôle de médiateur pour tenter d'apaiser les tensions qui s'exacerbaient entre les deux parties en conflit. Il faut dire aussi que cette offre est intervenue au moment où le SNM avait annoncé sa décision d'interrompre toutes tractations avec le ministère de la Justice suite aux événements survenus au tribunal d'Oran. 
Sollicitées par le parquet de cette juridiction, des brigades anti-émeutes de la gendarmerie ont fait intrusion au sein même du tribunal et ont chassé de manière musclée les magistrats grévistes qui se trouvaient à l'intérieur. Les scènes filmées de cette intervention ont soulevé une vague d'indignation et de condamnation tant au niveau de la société qu'au sein des partis politiques. 
Le SNM, très critiqué par une grande partie des Algériens qui ont tenu à rappeler le rôle controversé joué par les magistrats depuis l'indépendance, semblait à ce moment avoir commencé à attirer cette sympathie et ce soutien qui lui a fait défaut depuis le déclenchement de son action. Ce syndicat a aussi et surtout annoncé la rupture de toute négociation et son intention de poursuivre la grève jusqu'au départ du ministre de la Justice. 
Dans la réalité, les liens n'ont jamais été réellement coupés, puisque, apprenons-nous de source proche du dossier, les pourparlers ont été menés par le premier président de la Cour suprême. 
A. C.

 

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