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Commémoration du martyre de Mourad Didouche Hommage à un stratège de la révolution

On a présenté Didouche Mourad comme étant le concepteur de la notion de «courage utile». C’est ainsi qu’a qualifié le professeur Mohamed Lahcen Zghidi le martyr Mourad Didouche, à l’occasion de la commémoration de sa mort, hier, au forum du journal El Moudjahid. Selon lui, le responsable révolutionnaire évoquait la nécessité d’une résistance et d’une révolte réfléchies, d’une pensée stratégique, sans excès de zèle ou de surenchère dans le sacrifice et la fierté. C’est un des points qui faisaient de lui un leader convaincant et rassembleur.
Nedjma Merabet - Alger (Le Soir) - Le sacrifice vain ne peut que desservir l’objectif révolutionnaire et la victoire ne pourra être qu’au prix de lourds sacrifices, de longues périodes de lutte, et de mûres réflexions.
Selon le professeur intervenant, un ancien moudjahid, qui était avec Didouche Mourad, Zighout Youcef, Bentobal et d’autres, le soir du 2 novembre 1954, il avait souffert d’une insomnie.
Le martyr Didouche l’interpella sur son insomnie qu’il avait mise sur le compte d’une hyperactivité cérébrale concentrée sur l’indépendance. Il lui dit : «Il nous faudra 4 années d’âpre lutte pour en finir avec l’Algérie française, et 4 autres années pour recouvrer notre indépendance.» Quatre années après, on vit la naissance du GPRA, et presque quatre autres pour consacrer l’indépendance. Avec Mohamed Boudiaf, il est l’architecte de la réunion des 22 et du mouvement rassembleur des activistes qui se plaçaient au-delà des luttes fratricides entre messalistes et centralistes et qui croyaient en l’avènement et en la nécessité de la lutte armée immédiate. Membre de l’OS, il était aussi de ceux qui ont mis sur pied le CRUA.
C’était un combattant très conscient de la situation globale. Il avait pour coutume de dire, selon le Pr Zghidi, que «l’Algérie n’était ni l’Indochine, ni le Maroc, ni la Tunisie, ni le reste des colonies françaises. Elle est constitutionnellement un territoire français».
Didouche Mourad était un citadin d’Alger, né le 14 juillet 1927 et qui a grandi à Alger. Son père, selon le Pr Zghidi, a inscrit sa naissance le 13 juillet, afin que son enfant ne fête pas son anniversaire en même temps que l’ennemi célèbre sa fête nationale. Sans doute, un élément qui a forgé sa réflexion internationale.
En effet, le grand nom de la révolution algérienne, mort malheureusement trop tôt, était imprégné du souci de porter l’étendard de notre cause à la connaissance du monde entier. Il voyait la lutte à mener suivant des étapes bien précises, mises au point avec précision, réflexion et grande conscience politique. En somme, un esprit stratège, qui ne tergiverse pas avec les nécessités primordiales de la lutte révolutionnaire.
Dans sa jeunesse, il partit tôt pour Constantine, une première fois pour son éducation, la deuxième comme responsable régional, la troisième sera comme «chef révolutionnaire», où il connut le maquis et la dure vie de la paysannerie dans les Aurès et le Nord constantinois.
Cette expérience lui apprit la difficulté et l’adaptabilité, tout autant qu’elle lui permit de pratiquer ses connaissances livresques et théoriques sur le terrain concret de la guerre.
Les débats qui ont suivi la conférence, malgré le départ du Pr Bekhouche, essentiellement préoccupé par la place du cinéma dans l’écriture de l’histoire, ont soulevé du moins la question de l’appellation du quartier anciennement dénommé le Golf.
Nombreux sont ceux qui prétendent qu’El-Mouradia fait référence à Didouche Mourad, tandis que la référence à Raïs Mourad semblerait plus plausible, puisqu’une école appelée El-Mouradia existait déjà du temps de la colonisation, et que Mourad n’est que le prénom du martyr, que des millions d’autres citoyens portent.
N. M.
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