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Ouyahia à l’ouverture du procès Tahkout : «Je ne regrette pas mes décisions»

Le tribunal de Sidi-M’hamed est une nouvelle fois au centre d'un événement peu ordinaire. C'est à lui qu'incombe le jugement de Mahieddine Tahkout, puissant homme d'affaires, soupçonné d'avoir perçu d'énormes avantages, illégaux, octroyés par d'anciens ministres et responsables emprisonnés depuis plusieurs mois.
Les avocats constitués dans ce dossier auraient visiblement souhaité obtenir un autre renvoi. Ils se sont battus très fort, très longtemps surtout, puisque toute la matinée et une large partie de l'après-midi ont été consacrées à une bataille de procédure interminable. Les membres du collectif de défense des prévenus ont défilé tour à tour pour soulever les vices de forme constatés dans l’affaire. Les défenseurs des deux anciens chefs de gouvernement ont été particulièrement offensifs. Ils ont remis en question la compétence du tribunal, insistant sur l’article 177 de la Constitution selon lequel, un premier ministre ne peut être jugé que par une haute cour d’Etat.
La défense de Ouyahia et Sellal considère aussi que leurs clients ne devraient pas être jugés une quatrième fois pour des faits pour lesquels ils ont déjà été condamnés au préalable. Le dossier demeure identique, même si les principaux inculpés changent. Les deux mis en cause ont été inculpés et placés en détention sur la base de chefs d'accusation contenus dans le dossier de l’automobile qui a été subdivisé en quatre parties distinctes pour un jugement plus efficace, estiment les instances judiciaires. Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, comme plusieurs autres anciens ministres du reste, ont déjà comparu dans trois affaires similaires. Dans la première, en décembre dernier, ils ont écopé, respectivement, de quinze ans et douze ans de prison, après avoir été jugés avec trois concessionnaires automobiles, Ahmed Mazouz, Mohamed Bairi et Hassen Arbaoui. Au cours du mois précédent, ils ont à nouveau comparu avec Mourad Eulmi, représentant de la marque Sovac en Algérie, puis avec Ali Haddad, patron de l'ETRHB. Leurs avocats ont précisé que plusieurs auditions sur le même sujet avaient également eu lieu, au niveau de la Cour suprême. Mais tous ces arguments ont été balayés d'un revers de la main par le juge qui considérait que les conditions étaient réunies pour le jugement, rappelant qu'en l'absence d'une haute cour d'Etat, le tribunal de Sidi-M'hamed avait été désigné par la Cour suprême. L'avocat de Amar Ghoul s’est aussi montré très offensif. Selon lui ,son client est innocent. Il en veut pour preuve sa décision, personnelle, de renoncer à son immunité parlementaire. Les prises de parole des avocats ont pris toute la matinée. Vers 12h30, le juge décide de lever la séance pour une heure, mais une nouvelle bataille de procédure redémarre en début d'après-midi.
Cette fois-ci, les collectifs de défense réclament carrément la délocalisation du lieu du procès. La salle est trop exiguë, disent-ils, pour contenir 57 prévenus, en plus des témoins, des avocats et des représentants des médias présents. Demande rejetée et le procès s'ouvre officiellement à 15 h tapante.

Sellal préfère garder le silence
Les prévenus sont trop nombreux pour être tous assis au box des accusés. Une partie d’entre eux ont pris place sur les bancs réservés aux témoins et aux familles. Abdelmalek Sellal est assis au premier rang. Sur place, on fait savoir qu’ il a pris la décision de garder le silence cette fois-ci. A ses côtés se trouvent Ahmed Ouyahia, Abdelghani Zaalane,Yousef Yousfi et Amar Ghoul. Mahieddine Tahkout côtoie son fils Bilal. La cour appelle Ouyahia à la barre. C'est la énième comparution de l'ancien chef de gouvernement devant ce tribunal.
Droit debout face au juge, il dégage l'impression d'être pourvu d'une force qui lui permet de faire face aux terribles événements qui se succèdent dans sa vie. «Je n'ai aucun lien avec l'affaire de Tahkout. Je nie toutes les charges qui sont retenues à mon encontre», dit-il, avant d’asséner une phrase qui fera date : «Je ne regrette absolument pas ce que j’ai fait, je prendrais les mêmes décisions si j'étais à nouveau au sein de l’Etat.» Il explique : «Toutes ces décisions ont été prises lors de réunions, de consultations et de concertations larges qui se sont déroulées en partie dans le cadre du traitement du dossier automobile. Les cinq concessionnaires automobiles ont été choisis sur la base d'un seul critère, les activités qu'ils ont menées de 2012 à 2014. C’est moi qui ai signé le décret portant modalités de fonctionnement. Lors de sa mise en exercice, des manques sont apparus, c'est normal. Quant à la prolongation du délai de mise en conformité, elle est du ressort du ministre de l’Industrie.» Comme lors des précédents procès, l’ancien Premier ministre est interrogé au sujet de la non-déclaration de ses différents comptes bancaires aux enquêteurs. Sa réponse jette un froid : «En mars 2019, dit-il, j’ai appris que j’étais atteint d’un cancer. Cette maladie m’a épuisé et cette période a coïncidé avec le début des enquêtes auxquelles j’ai été soumis.»
Abla Chérif

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