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ÉLECTIONS LOCALES ANTICIPÉES Jour de vérité pour les candidats

©Samir Sid
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Les 23 771 479 citoyens qui constituent le collège électoral sont appelés à se rendre aux urnes, aujourd’hui, à l’occasion des élections locales anticipées.
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Un double scrutin local portera sur le renouvellement des Assemblées populaires communales (APC) et des wilayas (APW) et qui constitue l’ultime phase de la feuille de route politique du président de la République qui a, d’abord, concerné la révision constitutionnelle, objet du référendum populaire du 1er novembre 2020, ensuite le renouvellement des membres de l’Assemblée populaire nationale effectué le 12 juin dernier avant d’arriver à cette dernière étape portant, donc, sur le renouvellement des Assemblées locales (APC-APW). Une manière pour le chef de l’État de rompre d’avec les Assemblées héritées de l’ère du défunt Président déchu sous la pression du mouvement populaire du 22 février 2019. Ce pourquoi, d’ailleurs, l’arsenal juridique accompagnant cette feuille de route a été «actualisé» pour le mettre au diapason des exigences de cette nouvelle étape. Dont, notamment, la loi portant régime électoral qui a enregistré une «révolution» avec la consécration de taux de présence considérables pour les jeunes âgés de moins de 40 ans, les diplômés et la parité hommes-femmes, exception faite pour les communes de moins de 20 000 habitants.
Il y a également la consécration de la liste ouverte proportionnelle à la faveur de laquelle la notion de tête de liste et de l’ordre préétablis des candidats.
Ce qui fait que tous les postulants sur une même liste partent à chances égales, avec les avantages consistant en la stimulation de la participation et les inconvénients que présente cette option dont notamment la cohésion du groupe qui n’est plus de mise, chaque candidat faisant sa propre promotion.
Une nouveauté dans la loi électorale et la nature de cette consultation qui portera sur deux votes (APC et P/AW) qui fera que les résultats préliminaires ne seront pas connus dans la soirée même du scrutin, comme fut la tradition jusqu’ici. Car, il s’agira, dans chaque bureau de vote, de procéder à un quadruple dépouillement : d’abord celui concernant, pour chaque opération (APC et APW), la comptabilisation des voix exprimées obtenues par chacune des listes électorales en course dans la circonscription électorale, à l’effet de départager les sièges en jeu avant de procéder, ensuite, au comptage des voix obtenues par chacun des candidats issus des listes vainqueurs de sièges à l’effet de les départager. Ce qui nécessitera du temps, surtout quand les encadreurs de l’opération électorale auront à arbitrer entre plusieurs listes.
C’est pour cela, d’ailleurs, que les établissements scolaires retenus comme centres de vote ne rouvriront leurs portes aux élèves que lundi matin.

L’enjeu du taux de participation
Ceci dit, le taux de participation à cette élection demeure la seule inconnue, voire la hantise des candidats et des partis en course. Ce qui constitue, d’ailleurs, un des enjeux de cette consultation qui devra, certes, connaître un taux de participation plus élevé que ceux, dérisoires, enregistrés lors de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, du référendum du 1er novembre portant sur la nouvelle Constitution ou encore à l’occasion des élections législatives anticipées du 12 juin écoulé au vu de sa nature même. Mais l’on ignore le taux de cette évolution dans la participation au regard, surtout, du caractère presque plat et terne de la campagne électorale menée trois semaines durant. Avec des meetings et des rassemblements populaires qui n’ont drainé, pour la plupart, que les candidats et leurs proches, les citoyens pourvoyeurs du plus grand nombre de voix et à même de faire la différence ayant bien d’autres préoccupations.
Ajoutez à cela le fait que les candidats, au nombre de 115 230 pour les APC et de 18 993 pour les APW, et de par la nature de la liste ouverte proportionnelle consacrée par la nouvelle loi électorale, se sont évertués à glaner, chacun, des voix pour soi-même parmi la famille, les proches et le cercle du travail.
Des prévisions sur le taux de participation à ces élections à propos desquelles le président de l’Autorité nationale indépendante des élections précise que «tous les indicateurs, dont la forte participation pendant la période de révision exceptionnelle des listes électorales, dénotent une forte participation en plus de la concurrence entre candidats». Et à Mohamed Charfi, qui intervenait jeudi dernier sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, de relever une «prise de conscience chez les citoyens quant à la nécessité de choisir qui devra les représenter». Ce qui plaiderait, selon lui, pour une «forte participation». En tout cas, ajoute-t-il, «toutes les conditions de réussite de ces élections locales sont réunies», non sans lier, néanmoins, cette réussite au «degré d'éveil démocratique chez le citoyen».

Plus de prérogatives et moins de contraintes pour les élus locaux
Il faut rappeler que lors de cette campagne électorale, les chefs de parti ont tous ou presque fait des prérogatives des élus locaux et de la réforme du code communal leur credo. Les chefs des partis FLN, RND, Front el Moustakbal, El Binaa, MSP et les responsables du FFS n’ont cessé de réclamer davantage de prérogatives pour les élus locaux et de libérer ces derniers des contraintes à l’effet d’ériger la commune en locomotive du développement local, ceci en promouvant l'investissement et en créant de la richesse et de l'emploi.

Vote «tronqué» dans une dizaine de communes
Ceci dit, ce scrutin ne se déroulera pas, concernant le volet APC, au niveau d’une dizaine de communes du pays, dans les wilayas de Tizi-Ouzou et de Béjaïa plus exactement, et ce, faute de candidats pour les APC.
Une nouveauté dans les annales électorales du pays que le président de l’Autorité nationale indépendante des élections explique à sa manière. «C’est ça la démocratie, qui est le respect des différences entre nous. Une commune sans candidats est une chose tout à fait normale », a, en effet, déclaré Mohamed Charfi, mercredi dernier, lors d’une conférence de presse. Et de considérer que cela «ne nuisait en aucune façon à la crédibilité des élections, et ne posait pas de problème en termes de loi électorale».
M. K.

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