Jusque-là, ils ne sont sans doute pas légion, mais ils sont encore plus rares les mécontents parmi les adeptes de cette formule encore très relativement répandue qu’est le logement de vacances chez l’habitant. Une formule, d’abord, au coût le moindre pour qui veut s’offrir des vacances, et puis, un moyen fabuleux pour découvrir du pays autrement.
L’insuffisance criante d’une structure adéquate, aussi bien en nombre qu’en qualité, même si sur ce dernier point les choses tendent à s’améliorer, n’a pas été sans pousser l’ingéniosité d’un certain nombre d’Algériens de parer à la situation en s’improvisant «hébergeurs» en temps de vacances.
Une idée qui, au fil des ans, gagne des adeptes notamment depuis la fin de la première décade des années 2000, à tel point qu’il y a quelques années, lorsque le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales était dirigé par Daho Ould Kablia et celui du Tourisme par Smaïl Mimoune, une circulaire interministérielle est venue encadrer «l’hébergement chez l’habitant» tant, donc, ce qui n’était qu’une parade prenait de l’ampleur, notamment dans certaines régions du Grand Sud où, à Taghit par exemple, l’infrastructure faisait et fait encore défaut, des autochtones ont trouvé l’idée de jouer à l’hôtelier au grand bonheur de centaines de touristes de cette région féerique du Sud-Ouest algérien. Une circulaire interministérielle, donc, destinée, entre autres, à réguler cette activité et à assurer la sécurité du locataire et du propriétaire dans le cadre du respect des obligations et des droits respectifs.
Au fil des années donc, le logement chez l’habitant arrive à pallier dans une certaine mesure l’offre limitée en structures d’hébergement dignes du nom. On ne sait combien ils sont officiellement, mais ils se font de plus en plus nombreux à opter pour le logement chez l'habitant plutôt qu'à l'hôtel et s’offrir des vacances pas chères par ces temps de pression budgétaire et, du coup, consacrer la partie du budget économisée sur l’hébergement pour d’autres dépenses en lien avec les vacances chez des hôtes avec lesquels de véritables liens se sont établis. Ceci, sans parler de cet autre aspect que constitue la découverte du pays, comme c’est le cas de ces centaines de visiteurs, parmi lesquels beaucoup sont devenus des habitués, qui se retrouvent en Haute-Kabylie, région du pays qu’ils ont appris à connaître et à ne pas pouvoir s’en passer dès qu’arrivent les vacances, en été comme en hiver. Ou encore ces habitués de l’immersion chez des populations de toutes les régions du pays qui, désormais, ne font plus de la formule hébergement chez l’habitant une expérience mais un choix définitif lorsqu’il s’agit de vacances.
Az. Maktour
