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Tramway d’Alger La fraude concerne 50% de passagers

phénomène réduit certes les recettes de la Setram mais aussi pose le grave problème de la sécurité des contrôleurs sur la ligne sous l’effet du comportement des contrevenants qui n’achètent pas leur ticket. Plusieurs agressions verbales et physiques sont enregistrées chaque jour.
Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C’est ce qui ressort des témoignages recueillis auprès des usagers et des agents de la compagnie Setram qui disent faire l’objet d’agressions verbales et physiques sous les yeux des passagers, de nuit comme de jour. Un chef d’équipe des contrôleurs rencontré au niveau de la station, la plus importante qui constitue le point de départ du tramway, celle des Fusillés (Ruisseau), témoigne de l’insécurité qui règne à l’intérieur des rames de tramway.
«Nous avons souvent affaire à des jeunes qui n’achètent pas de ticket et qui refusent de s’acquitter d’un bulletin de régularisation de voyage», lâche-t-il. Les resquilleurs refusent de se conformer au paiement de l’amende obligatoire, qui est le bulletin de régularisation de voyage (BRV) d’un montant de 200 DA. Autant dire aussi que les plans anti-fraude annoncés par la direction de la compagnie, sous tutelle de l’Entreprise du Métro d’Alger (EMA), n’ont guère été fructueux. Pis encore, la situation tend à se dégrader ces derniers temps, puisque, selon les témoignages recueillis auprès des voyageurs, il s’avère que les contrôleurs ont fini par baisser les bras en signe d’impuissance face à l’ampleur des désagréments de voyage.
«Il nous est devenu pratiquement impossible de soumettre les voyageurs aux règles de transport », s’accorde à témoigner un groupe de contrôleurs rencontré au niveau de la station Bekri-Bouguerra, à proximité de la direction générale de la Setram. Et d’ajouter qu’aux heures de pointe, au niveau de certaines stations, précisent-ils, presque la totalité des passagers ne s’acquittent pas de leur ticket, à l’exemple de la station 5-Juillet, à Bab Ezzouar, où il est impossible au contrôleur de se frayer un passage à l’intérieur de la rame de tramway. Ahmed, un sexagénaire, un fidèle du tramway, abonde dans le même sujet, en admettant, certes, la difficulté à effectuer des contrôles à l’intérieur de la rame dans certaines stations, mais il pose le problème de l’absence des contrôleurs sur les quais, ceux censés réduire la fraude par leur présence avant même l’accès à l’intérieur des rames. « D’habitude, les contrôleurs sont présents aux points d’accès au niveau du quai, mais plus maintenant », déplore-t-il.
Le nombre des agents de la Setram serait-il insuffisant pour juguler les foules des passagers et freiner la fraude sur le tramway ? À cette question, le directeur de l’unité opérationnelle d’Alger, Bouallouche Farid, déclare à ce sujet que la compagnie Setram n’envisage pas d’éventuels recrutements. Selon lui, la compagnie dispose de tous les moyens humains pour gérer dans les meilleures conditions le transport par le tramway.
À propos de l’évolution de la fraude, il dira que les chiffres enregistrés en 2019 font état de 19% de cas de fraude et que l’administration s’est fixé pour objectif de réduire le phénomène et de le freiner à hauteur de 10% en 2020, mais que ces prévisions n’ont pas été concrétisées en raison de la situation sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. Ajoutant que le déficit engendré par le non-paiement des tickets demeure « minime » et n’impacte en rien la situation financière de la Setram. Cette compagnie a enregistré 100 000 passagers/jour en 2019, et un total de 25 millions pour le compte de l’exercice de l’année 2019, apprend-on.
«Des données largement positives pour gérer la situation financière de la compagnie», estime, enfin, Bouallouche Farid.
A. B.

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