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Réunion du conseil des ministres La loi sur les hydrocarbures et la loi de finances 2020 adoptées

Au moment où des milliers d’Algériens les dénonçaient à travers des manifestations dans nombre de villes du pays, le pouvoir en fait abstraction, en s’en tenant à mener à terme le projet de loi sur les hydrocarbures et le projet de loi de finances pour 2020.
M. Kebci - Alger (Le Soir)- Les avant-projets de loi de la discorde et qui font l’objet d’un rejet catégorique de la rue qui assimile, notamment celui concernant les hydrocarbures, au «bradage des richesses naturelles du pays», voire d’«hypothèque de l’avenir des futures générations» du pays ou de «l’achat de la bienveillance des grandes puissances en bradant la souveraineté économique du pays», la veille d’une élection présidentielle tout aussi controversée, ont été adoptés, hier dimanche, en Conseil des ministres.
Une adoption qui est intervenait au moment où des rassemblements de citoyens étaient organisés dans nombre de villes dont Alger, où des milliers de manifestants se sont donné rendez-vous devant l’Assemblée populaire nationale. Une Chambre basse du Parlement qui devra recevoir, prochainement, les deux moutures ainsi validées en Conseil des ministres, pour débat et adoption avant d’atterrir, ensuite, au Conseil de la Nation pour les mêmes raisons.
Et le chef de l’Etat par intérim défend les deux projets de loi controversés. Dans son intervention au terme de ce Conseil des ministres, Abdelkader Bensalah a soutenu que le projet de loi de finances 2020 et le projet de loi sur les hydrocarbures comportent des «dispositions audacieuses» dictées par un double contexte, national et international difficile avec l’objectif de «susciter une nouvelle dynamique à même de booster l’économie nationale et améliorer le système social sur des bases durables».
Pour Bensalah, le projet de loi sur les hydrocarbures permettra d’engager de «profondes réformes dans le secteur de l’énergie» et au pays de «se mettre au diapason des développements qu’il enregistre au niveau national et mondial» tout comme il offrira les «conditions nécessaires pour concrétiser le plan portant développement de notre compagnie nationale Sonatrach».
Des objectifs que les institutions de l’Etat escomptent atteindre à travers, poursuit le chef de l’Etat par intérim, certaines des dispositions que comporte le projet de loi de finances pour l’année prochaine, notamment celle portant proposition d’annulation de la règle 49/51 pour les secteurs non stratégiques.
Bensalah a, par ailleurs, affirmé que les prévisions budgétaires au titre de la loi de finances 2020 «maintiennent à un niveau élevé l'effort de l'Etat en matière de politique sociale». Il s’est également félicité de «l'adéquation des mesures proposées aux efforts de rationalisation des dépenses publiques et de rétablissement des grands équilibres macroéconomiques, notamment celles visant la simplification des procédures d'imposition, l'amélioration des recettes fiscales, la maîtrise de l'importation de biens et services, la promotion de l'investissement, l'encadrement du financement étranger, la préservation de l'environnement, l'amélioration de l'efficacité énergétique et le développement de l'économie numérique».
Il a estimé impératif pour le gouvernement, au regard des difficultés économiques que vit le pays, de «poursuivre les réformes initiées afin de rétablir les grands équilibres macroéconomiques, libérer l'initiative, encourager l'investissement, booster l'activité économique productive et améliorer l'offre des marchandises et de services».
Autre impératif souligné par Bensalah, celui de «prendre toutes les mesures adéquates qu'exigent nos échanges avec l'extérieur en vue de préserver nos ressources externes et garantir, partant, l'indépendance et la souveraineté des décisions économiques et politiques en toute circonstance». Un objectif qui ne saurait être atteint «qu'à travers le développement et la diversification de nos exportations en biens et en services, qu'il convient de promouvoir et d'encourager». Le chef de l’Etat par intérim a insisté, par ailleurs, sur la nécessité d’une «exploitation rationnelle des ressources nationales et des richesses souterraines et ce, dans l’intérêt du développement durable et la sauvegarde du caractère social de l’Etat».
Le rejet du RCD, du FFS et du PT

Ceci dit, au moment où des voix de l’intérieur des deux chambres parlementaires plaident, d’ores et déjà, pour l’ajournement pour après le prochain scrutin présidentiel du projet de loi sur les hydrocarbures fort de 239 articles et que le président du Front el Moustakbal et candidat à l’élection présidentielle du 12 décembre prochain, soutient que le seul habilité à engager les lourds dossiers comme cet avant-projet de loi des hydrocarbures est le président de la République, ces deux projets de loi font l’objet d’un rejet de partis émargeant au sein du pacte de l’Alternative démocratique.
C’est ainsi que le RCD, le FFS et le PT tirent la «sonnette d'alarme quant aux conséquences sociales et économiques sur l'avenir du pays des projets de loi sur les hydrocarbures et de la loi de finances 2020».
Le parti que préside Mohcine Belabbas, le RCD, estime que «seul un pouvoir fort de la légitimité populaire pourra réviser la gestion du secteur de l’énergie». Pour le parti, le secteur des hydrocarbures comme les autres richesses du pays «ne peuvent plus servir pour l’achat de soutiens étrangers dans la nouvelle Algérie dessinée par la mobilisation de ses enfants.
C’est à un nouveau pouvoir issu de la rupture avec le système, par le biais d’une transition démocratique auquel revient la charge de définir le rôle de ce secteur dans le cadre d’une politique de développement du pays». Et au RCD d’appeler les Algériennes et les Algériens à «poursuivre la mobilisation pacifique sous toutes les formes que se donnent les populations ». Il estime que «l’Algérie de demain est plus que jamais à la portée de notre peuple».
Pour sa part, le PT affirme que «la loi de finances pour 2020, avec sa rigueur et sa rationalité voulues par le duo Bensalah/Bedoui, accablera davantage les larges couches de la population tandis qu’elle offre tous les avantages aux investisseurs étrangers, à commencer par la suppression de la règle 51/49 (pour les secteurs dits non stratégiques), qui, même si elle n’a pu empêcher totalement le pillage étranger grâce à son contournement par d’ingénieuses techniques et ruses, l’a néanmoins limité».
Quant au FFS, le coordinateur de l’instance présidentielle du parti considère que «le gouvernement, illégal et illégitime et impopulaire, nommé par l’ex-Président déchu et reconduit par le pouvoir réel, censé gérer uniquement les affaires courantes, s’apprête, sous l’égide d’un chef d’Etat par intérim dont le mandat a expiré, à faire voter, par un Parlement non représentatif et impopulaire décrié par le peuple en révolte, deux projets de loi, un sur les finances, l’autre sur les hydrocarbures qui ouvrent la voie au bradage des ressources naturelles du pays et au contrôle de pans entiers de l’économie nationale par les intérêts étrangers».
M. K.

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