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NOUVEAU PRÉSIDENT, KAÏS SAÏED PRÊTE SERMENT AUJOURD’HUI La Tunisie veut forcer son destin

C’est la main sur le Coran que Kaïs Saïed, le Président élu, prêtera serment dans l’hémicycle du Parlement à l’issue duquel il doit prononcer un discours – très attendu – à la Nation tunisienne qui place en lui beaucoup d’espoir. C’est le candidat malheureux du premier tour de la présidentielle, Abdelfattah Mourou d’Ennahda, président par intérim du Parlement, qui a été chargé des préparatifs de la cérémonie.
Sans parti, sans parcours partisan sur qui pourra compter celui qui a raflé la majorité des voix dans une élection dont beaucoup relèvent le caractère inédit qui a pris à contre-pied toute la classe politique tunisienne, rompue pourtant à ce genre de joutes électorales. Le vote-sanction sans appel qui lui a été infligé l’a ainsi laissé… sans voix ! Il est vécu comme un séisme qui a mis à terre tout le système, laborieusement bâti dans la foulée de la «révolution du jasmin».
2011-2019 cela a été suffisant pour plonger les Tunisiens dans la désillusion, eux qui aspiraient tant à plus de justice, à l’amélioration de leurs conditions de vie marquées par la précarité. Bien au contraire, le quotidien d’humbles Tunisiens s’est aggravé, la jeunesse découvre, avec effarement, l’impasse quant à son avenir. Et ils reprochent à leurs dirigeants la corruption et de se préoccuper plus de leurs affaires. S’ils reportent tous leurs espoirs dans le nouveau président de la République, ils risquent, toutefois, d’être invités à faire preuve de patience.
Cette attitude pourrait être encouragée par la probité, l’honnêteté et les capacités de l’heureux élu. Il faut dire que si pour ce dernier la tâche est ardue, il n’aura même pas bénéficié de l’état de grâce qui suit une élection à la magistrature suprême.
En effet, les critiques et attaques n’ont pas manqué de fuser sur les thèmes à caractère idéologique déjà évoqués lors de la campagne du premier tour : port du voile, la place de la femme dans la société tunisienne et d’autres sujets de même goût.
Kaïs Saïed est resté de marbre et ne semble pas s’émouvoir, attendant, sans doute, le moment propice pour lui de clarifier ses positions au double plan interne et externe. Il lui est reconnu sa volonté d’œuvrer à l’édification du Maghreb, aujourd’hui en panne de perspectives salvatrices. Que sera demain le trio Algérie-Tunisie-Maroc ? Ce sera une de ses priorités. En nationaliste convaincu, tout autant que le peuple tunisien, il affiche son soutien à la lutte des Palestiniens pour l’indépendance. Fatalement, cela est vite exploité et interprété comme de l’antisémitisme et une volonté de nuire à l’Etat sioniste. Argument fallacieux qu’il rejette d’un revers de la main. Il refuse ainsi de se laisser entraîner dans un engrenage aux effets stériles pour la Tunisie. Mais cette dernière, du fait même de l’existence d’une communauté juive sur son sol, ne veut pas offrir le flanc à un lobby, certes discret, mais bien réel.
Une autre épreuve attend dans l’immédiat le nouveau chef de l’Etat, il s’agit de la formation du gouvernement, qui devrait sortir de la majorité du Parlement (le quart des sièges) que détient au demeurant le parti de Rached Ghannouchi, en l’occurrence Ennahda. Le courant démocrate, mené par Ghazi Chaouachi, ne l’entend pas de cette oreille, il ne veut pas d’Ennahda au gouvernement. Cependant, ce parti s’y active à la veille de la prestation de serment. Quelle coalition s’imposera aux côtés du nouveau Président ? Celle-ci sera-t-elle à la hauteur de la liesse populaire successive à la victoire de Kaïs Saïed ? Force, toutefois, est d’observer que le vent de l’espoir souffle de nouveau et la Tunisie a valeur d’exemple pour les populations des pays arabes. Sortira-t-il un nouveau modèle économique et social qui se démarque des anciennes recettes néo-libérales qui se sont avérées catastrophiques pour les damnées de la terre ? Que la Tunisie montre la voie, dirions-nous. Les Tunisiens ne sont-ils pas sortis en scandant le poème de Abou El Kacem Chebbi (poète tunisien mort à 25 ans), «s’il veut vivre, le peuple doit forcer son destin…»
Brahim Taouchichet
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