Placeholder

Rubrique Actualités

JUSTICE L’affaire BRC revient sous les projecteurs

L’affaire BRC pourrait être l’un des tout premiers dossiers impliquant Chakib Khelil à être jugée au niveau du tribunal de Sidi-M’hamed. Une enquête menée quatre mois durant par une équipe de spécialistes démontre comment l’ancien ministre de l’Énergie a utilisé cette société algéro-américaine dont la gestion était assurée par un certain Abdelmoumen pour détourner des sommes d’argent colossales.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Décembre 2009 : sur un plateau de l’ENTV, Chakib Khelil évoque de son propre chef une affaire qui fait déjà beaucoup de bruit à cette époque. Celle de la BRC, Brown and Root Condor, jointure algéro-américaine créée par Sonatrach et la compagnie Halliburton, propriété de l’ex-vice président US Dick Chenney au début des années 90. Les multiples marchés qu’elle parvient à arracher, les irrégularités flagrantes et les accusations de dépassements dont elle se rend coupable à l’égard des impôts offrent déjà de cette société une image ternie. Dans le pays, des appels au départ du ministre de l’Énergie se multiplient, des informations persistantes font état d’une enquête menée par l’Inspection générale des finances (IGF). Face aux caméras, Chakib Khelil nie les accusations qui lui sont portées, qualifie la BRC de société « modeste » de droit privé et affirme que l’IGF n’avait aucun droit d’enquêter à son sujet.
Dans le pays, la conjoncture politique favorable au ministre de l’Énergie permet de ralentir les investigations lancées. Elles ne seront réellement relancées qu’à la fin de l’année 2019 marquée par un soulèvement populaire qui a mis fin aux vingt ans de règne de Abdelaziz Bouteflika connu pour partager une grande amitié avec Chakib Khelil. Sur instruction d’un magistrat de la Cour suprême, l’enquête repart. Elle aboutit à un rapport édifiant de l’IGF. Ce dernier tient d’abord à faire savoir que l’équipe chargée de mener les investigations s’est heurtée (avant 2019) à d’énormes problèmes liés au refus des responsables alors en poste de fournir tous les documents demandés. Ces derniers étaient transmis soit partiellement ou avec un grand retard qui a dépassé les quatre mois impartis pour la réalisation de cette enquête. Plusieurs lettres adressées aux autorités et aux responsables concernés n’ont pas changé l’attitude des responsables. Ces derniers évoquaient des difficultés à effectuer des recherches dans un dossier qui avait été archivé. 
Le rapport fait ensuite savoir que la BRC, spécialisée dans le domaine pétrolier, a focalisé ses activités dans un secteur sans rapport avec sa spécialité. Une bonne partie des contrats signés avec Sonatrach portaient en effet sur des projets de construction ordinaires pouvant être menés par des entreprises  algériennes. Treize travaux entrepris par cette société ont été passés à la loupe. BRC, jointure de deux entreprises pétrolières, a passé contrat pour : la construction d’un parking restaurant, la construction de deux tours à Hydra, la rénovation d’un terrain de tennis (La Madeleine), la construction d’une piscine olympique, la clôture et le terrassement d’un terrain à Aïn Benian, la rénovation de la villa d’hôte de la Sonatrach à Djanet, une étude portant sur les modalités d’amélioration des conditions de vie à  la base d’Arzew… Il ressort de l’enquête que tous les marchés ont été conclus de gré à gré, et que cette façon de faire s’était érigée en règle à la BRC.  
On apprend également que les sommes dégagées pour la réalisation de ses projets étaient systématiquement revues à la hausse.  Des  rallonges importantes étaient ajoutées aux montants précédemment versés. Elles ont, par exemple, été réévaluées à 170% pour la construction des deux immeubles à Hydra, 132% pour la construction d’une piscine olympique et 100% pour la clôture et le terrassement d’un terrain à Aïn Benian. L’enquête fait ressortir que d’autres rallonges ont été accordées dans certains cas en raison du retard occasionné dans la réalisation des projets. Dans plusieurs des cas, ce retard par la BRC a également contraint Sonatrach à faire appel à d’autres entreprises pour achever les travaux. Les treize contrats étudiés durant l’enquête menée révèlent les grandes sommes versées. En voici des exemples : de 4 100 888 893,14 DA versés pour la réalisation d’un parking restaurant, 5 155 961 090, 67 DA pour la construction d’une piscine olympique, 8 709 527 513, 80 DA pour la réalisation d’un complexe au profit des employés de la Sonatrach à Zéralda…
Le réaménagement du terrain de tennis La Madeleine focalise particulièrement l’attention dans ces affaires puisque l’expertise menée a clairement démontré que l’édifice ne pouvait être restauré (non conforme à la réhabilitation) en fait et qu’il fallait au contraire le détruire et le reconstruire. La somme versée à la BRC pour sa rénovation était de 438 646 908, 96 DA. Pour mener les travaux, un nouveau contrat a été passé avec CC Group, de gré à gré toujours. Son montant s’élevait à 16 619 213 euros.
À Oran, un projet accordé à un bureau d’études après concours national a été détourné au profit de la BRC, notent les enquêteurs qui mettent par ailleurs l’accent sur un autre rôle que s’attelait à jouer cette société pour engranger davantage d’argent. Un rôle d’intermédiaire, conclut le rapport puisque la BRC obtenait des projets de Sonatrach et les octroyait à son tour à des entreprises de son choix avec une marge de bénéfice fixée à 185%.  
Les enquêteurs révèlent enfin que trois importantes réunions de la BRC se sont déroulées à l’étranger, l’une à Houston, aux États-Unis, et deux autres à Londres. De grandes sommes ont été dégagées dans ce cadre.
Tous les faits rapportés ici constituent une partie seulement du dossier BRC dans lequel la Sonatrach s’est récemment constituée partie civile pour recouvrer ses droits.
A. C.

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. Coupe du monde de gymnastique L'Algérienne Kaylia Nemour s'offre l'or à Doha

  2. Demi-finale aller de la Coupe de la CAF Le match USM Alger - RS Berkane compromis, Lekdjaâ principal instigateur

  3. Le stade Hocine-Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou pourrait abriter le rendez-vous La finale se jouera le 4 mai

  4. Affaire USM Alger - RS Berkane La décision de la CAF tombe !

  5. Coupe de la CAF, le match USMA-RS Berkane ne s’est pas joué Les Usmistes n’ont pas cédé au chantage

  6. Temps d’arrêt Lekdjaâ, la provocation de trop !

Placeholder