Placeholder

Rubrique Actualités

L’ancien représentant spécial de l’ONU Lakhdar Brahimi : «La France doit reconnaître sa responsabilité dans le conflit libyen»

«La Libye a été victime d’une intervention étrangère criminelle à l’instigation de Sarkozy et Bernard Henry Levy » selon l’ancien représentant spécial de l’ONU Lakhdar Brahimi qui précise qu’actuellement «la Libye n’existe plus en tant que pays et ce sont des bandes qui sont en train de s’entretuer».
C’est ce qu’a affirmé le diplomate international et ancien représentant spécial de l’ONU intervenant le jeudi sur les ondes de la Radio Chaîne 3 en décryptant la situation au Moyen-Orient, au Maghreb et notamment en Libye estimant que la France doit reconnaître sa responsabilité dans le chaos qui frappe la Libye et que «le conflit en Libye continue à être attisé par les interventions étrangères».
En citant l’ex-Président français ainsi que le milliardaire BHL, tenus responsables de la situation dans ce pays, le diplomate souligne que «les Français doivent reconnaître leur responsabilité dans ce qui s’est passé en Libye. d’ailleurs, ils sont en train de récolter ce qu’ils ont semé» à propos du flot de migrants qu’on ne peut plus arrêter», avant d’indiquer que les pays du Grand Maghreb notamment l’Égypte, la Tunisie et l’Algérie «ont des raisons d’être préoccupés».
Le diplomate a tenu également à mentionner l’adoption, à l’unanimité, par les Nations-Unies, d’une résolution présentée par l’Algérie, pour faire du 16 mai de chaque année, la Journée internationale du Vivre-Ensemble en paix, il estime que celle-ci a toutes les raisons de s’enorgueillir d’en avoir été l’initiatrice.
Par ailleurs et concernant les conflits au Proche et au Moyen-Orient, «ils persistent, parce que les pays arabes ne veulent pas travailler ensemble», a expliqué le diplomate qui est revenu sur le conflit en Syrie estimant que l’élément déclencheur était le Printemps arabe «un mouvement populaire réel, qu’ont exploité et militarisé des pays de la région», a-t-il soutenu avant de commenter la guerre créée au Yémen, un pays confronté par ailleurs à une crise humanitaire extrême. «Il s’agit d’un conflit où interfèrent plusieurs acteurs régionaux et si les pays occidentaux n’y interviennent pas, c’est parce que ça ne touche pas leurs intérêts de manière directe et aussi, parce que ce sont des Arabes et des musulmans qui sont en train de se taper dessus».
A la question de savoir pourquoi la majorité des conflits armés dans le monde sont concentrés au Moyen-Orient, c’est parce que, répond M. Brahimi, «nous avons régressé» et que les pays membres de la Ligue arabe «ne veulent pas travailler ensemble».
Quant à la Ligue arabe, cette organisation n’a que le nom car, les sommets ne durent que 2 ans et que, de plus, «il n’y a ni débats, ni coopération» entre les pays membres, selon le diplomate.
La cause palestinienne a été évidemment abordée. M. Brahimi a qualifié de «scandale» les souffrances de ce peuple, pointant du doigt des responsabilités régionales et internationales face à un peuple «complètement abandonné au régime de l’apartheid». Mais, il y a pire, relève-t-il : «Des responsables dans le monde arabe, à genoux, sont en train de faire la cour à M. Netanyahou».
Ilhem Tir

Placeholder

Multimédia

Plus

Placeholder