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Vers une internationalisation du conflit L’Algérie face au bourbier libyen

La situation explosive en Libye était au cœur de la réunion du Haut Conseil de sécurité qui s’est réuni, jeudi, sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune. Alger n’a pas répondu aux sollicitations du Gouvernement d'union nationale libyen (GNA), soutenu par Ankara, dans sa guerre contre le maréchal Khalifa Haftar.
Tarek Hafid - Alger - (Le Soir) - L’Algérie ne semble pas prête à déroger à la sacro-sainte doctrine de non-intervention de son armée en dehors de ses frontières. Et ce n’est pas l’alarmisme du ministre libyen de l’Intérieur ni même les pressions d’Erdogan qui y changeront quelque chose. « Si Tripoli tombe, Tunis et Alger tomberont à leur tour. Il s’agit d’une tentative de semer l’anarchie dans la région et faire main basse sur l’Afrique du Nord», a affirmé Fathi Bachagha lors d’une conférence de presse animée jeudi matin à Tunis. «Nous serons dans une même alliance de manière à servir nos peuples et notre stabilité et construire une coopération économique sur la base de la coopération politique et sécuritaire», a assuré le représentant du Gouvernement d'union nationale libyen. «L’alliance» à laquelle il fait référence est censée regrouper les armées algérienne, tunisienne, turque et libyenne pour faire face à l’avancée militaire du maréchal Khalifa Haftar.
La réponse des autorités algérienne est venue le soir-même à travers un communiqué du Palais d’El-Mouradia annonçant la tenue d’une réunion du Haut Conseil de sécurité sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune. «Le Haut Conseil de sécurité a examiné la situation dans la région, notamment au niveau des frontières avec la Libye et le Mali et a décidé d'une batterie de mesures à prendre pour la protection de nos frontières et notre territoire national et la redynamisation du rôle de l'Algérie au plan international, particulièrement en ce qui concerne ces deux dossiers, et de manière générale dans le Sahel, la région saharienne et l'Afrique», précise le communiqué. En clair : l’Algérie se concentre sur la «protection de ses frontières» et ses seules actions dans les dossiers malien et libyen seront essentiellement diplomatiques dans le cadre de «la redynamisation de son rôle au plan international».
Face à la progression des troupes du maréchal Haftar, le Gouvernement d'union nationale libyen tente de se prémunir en impliquant ses voisins qu’il considère être ses alliés. Une stratégie qui fait l’affaire de la Turquie, son partenaire principal. C’est d’ailleurs dans cette optique que le Président Recep Tayyip Erdogan a effectué, mercredi, une visite surprise à Tunis pour discuter avec son homologue tunisien Kaïs Saïed «des moyens de coopérer pour parvenir à un cessez-le-feu en Libye dans le cadre de la relance du processus politique». Une visite très critiquée par la classe politique tunisienne qui y a vu une volonté d’Ankara de forcer la main au chef de l’Etat tunisien. Il est important de noter qu’Erdogan était accompagné du patron des services secrets et des responsables des opérations militaires de l’armée turque. Autre élément qui dénote du caractère urgent et prioritaire de cette visite tunisienne : Emine Erdogan, son épouse qui est de tous les voyages officiels, n’a pas fait le déplacement avec lui.
Les visées expansionnistes de la Turquie se sont confirmées dès le retour d’Erdogan à Ankara. Jeudi, le Président turc annonçait le vote par le Parlement turc de l’envoi de troupes en Libye. En fait, Erdogan se base sur l’accord de coopération signé entre son pays et le Gouvernement d'union nationale libyen le 27 novembre dernier. « Nous irons là où nous sommes conviés, nous n’irons pas là où nous ne sommes pas invités. Comme nous y sommes conviés, nous répondrons favorablement. Nous soutiendrons par tous les moyens le gouvernement de Tripoli, qui résiste contre un général putschiste soutenu par des pays arabes et européens», a-t-il lancé pour justifier cette ingérence.
Ce jeudi 26 décembre a été fort en rebondissements puisque la présidence tunisienne a répondu par la négative aux sollicitations turque et libyenne : «La Tunisie n’acceptera pas d’être membre d’une quelconque alliance. Aucun pouce du territoire n’échappera à la souveraineté tunisienne». Dossier clos. Reste toutefois la réalité du terrain et cette avancée vers l’ouest des troupes du maréchal Haftar. Son objectif est de contrôler les points de passage de Ras Jedir et de Dhehiba à la frontière tuniso-libyenne. Reste maintenant à savoir si Haftar a réellement la volonté et la capacité de sortir des limites géographiques de la Libye. Et s’il prendra le risque de s’attaquer à l’armée algérienne…
T. H.

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