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Ouyahia devant la justice L’ambition contrariée d’un homme controversé

Plus que Bouteflika, Ahmed Ouyahia est parmi les hommes les plus décriés dans les manifestations populaires, surtout après avoir menacé le peuple en lui miroitant le scénario syrien au début de la contestation.
Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - L’homme a toujours été controversé. Même sa surprenante convocation par la justice, annoncée de la manière la plus officielle dans le 20h de l’ENTV, est au cœur de la polémique. Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, ancien Premier ministre, revient au-devant de la scène plus d’un mois après sa démission dans le sillage de la mobilisation massive des Algériens contre le projet du cinquième mandat puis contre tout le système politique.
Ouyahia, qui a traversé plusieurs décennies, en restant au centre du pouvoir, plusieurs fois chef de gouvernement, ministre de la Justice, intouchable parmi les intouchables, est convoqué par le tribunal de Sidi M’hamed dans le cadre d’une enquête concernant des faits de « dilapidation de deniers publics et d’octroi d’avantages illégaux ».
Cette convocation, même si elle n’a pas livré ses secrets, signe-t-elle la fin du parcours politique de celui qui avait pour ambition de trôner sur le palais d’El-Mouradia ? L’homme est connu pour avoir nourri une folle ambition de succéder à Bouteflika. Il a toujours lié l’aboutissement de son ambition à « la rencontre d’un homme avec son destin». Mais il semble qu’avec les événements qui s’accélèrent, ce destin est définitivement contrarié. Ouyahia, qui a assumé l’image faite de lui au sein de l’opinion, à savoir l’homme des sales besognes, était parmi ceux qui ont défendu avec excès de zèle le projet du cinquième mandat, en attendant que son heure de monter sur le trône arrive. Au lendemain de l’annonce de la candidature de Bouteflika, il avait affirmé que « le peuple est heureux », ne s’attendant nullement aux déluges humains qui ont emporté sur leur passage et Bouteflika et son cinquième mandat et ses partisans. Ancien ambassadeur, Ouyahia a été « fabriqué » par l’ancien Président Liamine Zeroual qui a fait de lui chef de gouvernement. Il a survécu au départ de Zeroual et s’est adapté au nouveau mode ramené par Bouteflika d’abord comme ministre de la Justice, puis chef de gouvernement à trois reprises. Il a été également directeur de cabinet de la présidence. Il a traversé toutes ces années avec l’ambition tout le temps allumée de devenir un jour Président mais après Bouteflika qu’il a refusé d’affronter.
« Je ne serai jamais candidat face à Bouteflika », répondait-il à chaque fois que la question lui était posée. Au même temps, Ahmed Ouyahia a dirigé le deuxième parti du pouvoir, le RND, d’une main de fer. En 2013, il a démissionné de son poste de secrétaire général du parti, mais moins de trois ans plus tard, il reviendra encore plus fort et plus déterminé à réaliser son objectif. En 2006, lorsqu’il a été limogé de la chefferie du gouvernement par Bouteflika qui souffrait déjà de la maladie, il a réuni le bureau national du RND. En montrant du doigt le portrait du Président, il lancera « ses jours sont comptés ». Mais le destin a voulu que les deux hommes, Bouteflika et Ouyahia, finissent dans la même conjoncture sous la pression d’un fort mouvement populaire contre le système politique.
Cependant, la convocation d’Ouyahia par la justice est perçue par certains observateurs comme une diversion du pouvoir pour détourner l’attention du peuple alors que se prépare une conférence que présidera Abdelkader Bensalah aujourd’hui même. Le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, Saïd Salhi, a dit « non à une justice sélective, qui n'est pas en fait sortie de la justice du téléphone, une justice indépendante et équitable ne doit être qu'au service du droit et de la justice, elle doit se prémunir de toute instrumentalisation des clans, c'est à cette condition qu'elle pourra regagner la confiance auprès du peuple et des justiciables».
K. A.
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