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Abdelmadjid Chikhi l’a révélé hier Lancement d’un projet d’écriture de l’histoire officielle de l’Algérie

Le vieux délégué du ministère des Moudjahidine, Mohamed Khelifi, n’a soufflé mot à l’occasion de la cérémonie de commémoration de la Journée nationale du chahid, ce lundi 18 février, au siège du ministère des Affaires étrangères, à l’inverse du directeur général des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi.
En effet, en présence de Rachid Chakib Gaïd, secrétaire général du département des affaires étrangères, nouvellement installé dans ses fonctions, ce dernier a livré un exposé succinct mais de grand intérêt sur la problématique de récupération des Archives algériennes en France. Auparavant, il a abordé d’autres sujets en rapport avec des thèmes d’une grande actualité comme la laïcité, l’Etat civil ou militaire, la question des Algériens disparus durant la guerre de Libération nationale notamment.
Même si le cadre et le temps imparti ne se prêtaient pas à ce type de débat, néanmoins, Abdelmadjid Chikhi en aura profité pour vider son cœur des difficultés qui faussent la compréhension de certaines réalités liées à l’histoire le plus souvent appréhendées à travers le prisme des analyses européocentristes, telles que l’Etat-nation et le nationalisme qui tirent leur essence de notre histoire millénaire marquée par des luttes permanentes contre les envahisseurs dont l’Empire romain. Prudent, toutefois, sur ce terrain glissant des concepts opératoires parce qu’on ne peut pas restituer la vérité historique mais seulement tendre vers l’objectivité à rapporter les faits de l’histoire, comment, dit-il, considérer la présence ottomane comme un fait colonial avec la Régence d’Alger qui était souveraine dans ses décisions par rapport à la Sublime Porte et affirmer que le dey (en turc, le grand frère) n’était pas un administrateur colonial ? Pour autant, l’Etat algérien a préexisté à l’Etat moderne dans les mêmes critères que ceux définis par la Conférence de Vienne, trois siècles auparavant, selon lui. « Sans verser dans l’extrémisme dans l’écriture de l’histoire, il faut enseigner dès l’école les principes fondamentaux.» «Rendez-nous notre mémoire», lancera-t-il aux anciens colonisateurs afin de conforter notre identité, base de notre équilibre. Cela le mènera à faire un palpitant plaidoyer pour que toute la lumière soit faite sur le sort des milliers de disparus ; Cheikh Larbi Tébessi, enlevé en 1956, en est l’exemple dramatique.
Il profitera de cette journée du souvenir pour annoncer le lancement d’un projet d’écriture de l’histoire officielle de l’Algérie. Il est temps aujourd’hui, affirme-t-il, de tenter de répondre avec sérénité à de nombreuses questions que nous nous posons tous. A ce propos, les Archives algériennes constituent une source déterminante pour faire éclater la vérité. Pour l’exemple, il citera les massacres du 8 Mai 1945 avec leur lot de 45 000 morts, chiffre macabre le plus souvent cité. Pour Abdelmadjid Chikhi, les victimes seraient au bas mot 90 000, selon des sources américaines qui se basent sur les rapports de l’ambassadeur des Etats-Unis. Ces derniers, selon l’orateur, seraient même allés jusqu’à menacer la France de retrait de l’Otan, si elle n’arrêtait pas les massacres… qui se sont poursuivis durant tout le mois.
Les négociations pour la récupération des Archives algériennes semblent buter sur la résistance des autorités françaises qui les considèrent comme une partie de leur patrimoine historique. Mais, déjà, sur le plan du vocabulaire, il y a une avancée puisque, désormais, on parle de contentieux algéro-français sur ce dossier. Abdelmadjid Chikhi, au cœur de ces négociations, revendique les archives originales et non des copies comme cela lui a été proposé, formule par ailleurs acceptée en Tunisie et au Maroc. Question d’une grande complexité, l’on se rappelle le tollé soulevé en France, lorsque, sous l’ancien Président François Mitterrand, les plans du réseau d’assainissement d’Alger ont été remis aux autorités algériennes suite à sa visite en Algérie en 1981.
L’on insiste, côté algérien, à faire le «distinguo» entre les documents administratifs et politiques. Il est vrai que c’est grâce à ces documents que l’on pourrait savoir au juste l’étendue des «ratonnades» à Paris lors des manifestations d’Octobre 1960.
«Nombreux étaient ceux qui ont été renvoyés en Algérie ou plutôt jetés à la mer», selon lui. Sans doute qu’il faudra attendre à l’avenir moins de crispation s’agissant des crimes commis durant la colonisation… voire leur criminalisation. C’est aussi cela l’intérêt de la Journée du chahid.
B. T.
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