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CÉLÉBRATION DU 60e ANNIVERSAIRE DE LA CONSTITUTION DU SECOND FRONT DE LA GUERRE DE LIBÉRATION Le fantôme de Messali Hadj plombe un débat serein

Ce qui devait être une conférence pour célébrer le soixantième anniversaire de l’ouverture du second front du FLN des maquis au cœur de la France afin de donner un second souffle à ce combat, s’est vite transformé en véritable réquisitoire contre Messali Hadj et les messalistes accusés de trahison par d’anciens militants et cadres de la Fédération du Fln en France. Même certains cadres du Fln/Aln de l’intérieur ont apporté leurs lots d’accusations. Pourtant tout avait bien commencé.
Organisée par l’association Mechaâl Echahid et l’Apc d’Alger-centre, au centre culturel de la rue ben-M’hidi (Alger), la conférence a débuté par une intéressante intervention de Ali Haroun, l’un des membres du Bureau de la Fédération du Fln en France.
L’orateur est allé dans le détail citant des noms, des dates. «l’Histoire est une somme de détails», précisera-t-il. Dans le préambule de son intervention, Ali Haroun affirme que «parmi les dates historiques qui jalonnent l’histoire de la guerre de libération comme le 1er Novembre 1954 jour du déclenchement de la révolution, le 20 Août 1956 du Congrès de la Soummam ou le 17 Octobre 1961 marquant les manifestations de Paris, celle du 25 Août 1958 n’évoque aucun souvenir particulier. Et pourtant, cette nuit, une guérilla urbaine d’un genre nouveau marque l’ouverture d’un second front de la lutte armée du FLN sur le territoire de la France métropolitaine».
Par la suite, il cite les noms des responsables qui se sont réunis durant plusieurs jours en Allemagne (ex-RFA) pour préparer ce que la presse française de l’époque qualifiait d’offensive du Fln contre la Métropole. Au déclenchement des hostilités, «le peuple français dans sa grande masse découvre par la presse, le 26 au matin, que la guerre vient de franchir la Méditerranée, au moment même où il commençait à s’en accommoder. Commissariats, postes de police et casernes attaqués, dépôts de carburant incendiés, voies ferrées sabotées, objectifs économiques atteints, raffineries en flammes et quartiers entiers évacués… tout cela en une seule nuit», dira Ali Haroun.
Puis le conférencier a énuméré longuement le détail de la longue liste des opérations réalisées par les commandos de la Fédération du Fln en France à Paris ou dans plusieurs autres régions de France.
Cette conférence est fortement intéressante dans la mesure où elle restitue aux responsables du Fln des maquis leurs capacités à appréhender les enjeux politiques de l’époque et à se donner les moyens militaires pour imposer leur stratégie. En effet, un peu plus tard, Lakhdar Bouregaâ, officier de l’ALN dans la wilaya IV historique, est intervenu. Il a essentiellement dit qu’en 1958, les maquis algériens étaient dans une très mauvaise situation. Le front de France a remonté le moral des djounoud dans les djebels. Précisément à la fin de l’intervention de Ali Haroun, la parole est donnée à Bouregaâ qui tire la sonnette d’alarme disant que «l’histoire de notre Révolution est en danger». Dans le même sillage, il dénonce certains enseignants universitaires qui donnent de fausses informations aux étudiants. Il n’a pas manqué d’évoquer des batailles contre les messalistes.
De son côté, le moudjahid Bousmaha a déclaré qu’en 1958, la révolution qui a vu la zone autonome décimée a reçu un coup dur. Selon lui, le général de Gaulle est venu en Algérie en tenue militaire croyant que notre lutte était finie «mais les opérations de la Fédération de France lui ont démontré le contraire». Mettant en accusation les messalistes, Bousmaha a affirmé que ces derniers «ont retardé l’indépendance de l’Algérie de deux ans». «Non, de trois ans», crie quelqu’un de l’assistance.
Des militants de la FFF ont pris la parole pour apporter leurs témoignages. Puis vient le moment crucial de ce débat. En effet, Soumatia Mohamed, secrétaire général par intérim de la fondation Casbah, soumet une question aux conférenciers : «Je suis né après l’indépendance. Je ne comprends pas tout sur la guerre de Libération mais je cherche à me cultiver sur cette révolution. Voilà, les moudjahidine me disent que Messali Hadj est un traître. Or, je descends dans un aéroport qui porte son nom. Expliquez-moi ce paradoxe.» Ali Haroun n’a pas voulu répondre. Une consœur insiste auprès de ce dernier. L’ancien cadre de la FFF la renvoie à son livre. «Ma réponse se trouve dans mon livre La septième wilaya édité en 1985 aux éditions Seuil à Paris.» Selon lui, ce livre a été imprimé en France parce qu’il a été censuré en Algérie.
Du haut de ses 90 ans, Ould-Younès Arezki, ancien militant de la FFF, fustige les messalistes. «En 1957, les militants du MNA ont endeuillé ma famille en assassinant mon cousin.»
Plusieurs intervenants sont allés dans le même sens. Des voix se sont vivement élevées et des vénérables moudjahidine se sont sentis outragés lorsqu’un homme a vainement tenté de défendre la mémoire des militants du parti de Messali Hadj (le MNA). C’est Si Amar El Hafti, grand officier de l’ALN dans la région des Ith Yalas et Ith Ouarthilanes, dans le nord de Sétif (Wilaya III historique), qui a clos ce débat très intense. Il assènera à ce propos : «L’Onm (l’organisation nationale des moudjahidine, ndlr) a décidé que Messali Hadj est un traître, il restera un traître.» Des choses sont apparues à l’issue de cette rencontre, l’indignation contre ceux qui ont porté atteinte à notre guerre de Libération ne s’escomptera pas de sitôt. La douleur et les stigmates psychologiques restent vifs. Ces militants et moudjahidine sont porteurs de mines inépuisables de renseignements sur le déroulement de la guerre de Libération. Ils n’ont, malheureusement, aucun cadre pour débattre, échanger, clarifier ou témoigner.
Abachi L.

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