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LA DÉCISION A ÉTÉ ANNONCÉE HIER Le FFS annule les sanctions contre ses anciens cadres

Depuis quelques mois, le FFS a deux directions qui s’entredéchirent. L’une s’est emparée du siège national du parti et l’autre installée dans un local au cœur d’Alger. Les deux camps s’échangeaient de graves accusations, s’accusant mutuellement d’être à la solde du pouvoir.
Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le plus vieux parti de l’opposition, très affecté par cette crise interne qui le ravageait depuis des années, veut ranger les instruments de guerre et aller au front à rangs serrés. La direction nationale du parti a décidé d’annuler toutes les sanctions à l’encontre des anciens cadres, prises depuis le congrès extraordinaire du 20 avril 2018 qui a propulsé Ali Laksri et Mohand Amokrane Cherifi aux commandes d’une formation qui peine à sortir de son statut d’orphelin depuis le décès de son fondateur, Hocine Aït Ahmed.
Profondément divisé, le FFS souhaite recoller ses morceaux pour aborder les échéances qui l’attendent sur le plan interne et sur la scène politique. Il y a d’abord la préparation du congrès prévu pour le mois de septembre, ensuite la convention nationale du 31 août des Forces de l’alternative démocratique dans laquelle est engagée la direction du parti menée par Laskri et, enfin, renforcer sa présence dans cette conjoncture exceptionnelle que vit le pays.
Pour faire face à ces questions, la direction du parti a rendu public, hier mercredi, un communiqué signé par l'instance présidentielle, le coordinateur du comité d’éthique, Yekhlef Bouichi, et le premier secrétaire national, Hakim Belahcel, «surprenant», étant donné que les tractations (si tractations il y a) ayant mené à cette décision d’unir les rangs sont restées discrètes.
Dans ce communiqué, on apprend que «la direction nationale décide de suspendre, à compter de ce jour, toutes les sanctions prises depuis le dernier congrès national extraordinaire à l’encontre de ses militants, de traiter au cas par cas les autres sanctions prises avant ce congrès et de réunir, dans les plus brefs délais, le conseil national au siège national».
Tous les membres de cette instance, dans sa composante d’avant la grande purge, sont appelés à participer à la réunion qui se tiendra au siège national occupé par les adversaires de Laskri et dont l’acte de propriété serait établi au nom de Hocine Aït Ahmed et non du parti.
La direction a expliqué cette décision en affirmant que la désunion ne permet pas d’organiser un congrès national rassembleur et que le but recherché était de créer les conditions et le climat nécessaires. Toutefois, afin de ne pas se désavouer, la direction a précisé qu’il ne s’agit nullement de déjuger les décisions prises mais d’apporter des solutions pour sauvegarder l’unité du parti.
Ainsi, les anciens cadres exclus ou suspendus, à l’instar de la députée d’Alger Salima Ghezali, l’ancien chef du groupe parlementaire Chafaa Bouaiche, le P/APW de Béjaïa… sont réhabilités.
La direction nationale, poussée à tenir ses réunions dans un local à Alger-Centre, a signalé qu’elle a initié, depuis plusieurs mois avec des militants et cadres du parti, un dialogue inclusif à même de trouver, dans la discussion et la concertation, une solution à cette crise interne qui n’a que trop duré, évoquant plusieurs initiatives lancées «par des camarades» en vue de proposer des solutions pour unifier les rangs du parti et assurer sa pérennité, «face à un régime qui menace son existence par tous les moyens».
«En ce moment crucial de la vie de notre parti, il convient d’œuvrer à une solution politique, compte tenu des circonstances exceptionnelles que traversent le pays et le parti et des insuffisances des statuts du parti pour la médiation et le règlement des différends», ont expliqué les signataires du communiqué. Pour eux, «il est urgent et impératif que le parti retrouve son unité et sa pleine capacité d’action pour résister aux manœuvres du pouvoir et se maintenir à l’avant-garde du combat politique, en ce moment historique où le projet du FFS visant à instaurer un Etat de droit démocratique et social et l’avènement de la 2ème République constitue la base des revendications du mouvement citoyen et y trouve sa consécration».
Avouant que la crise qu’il traverse menace sa cohésion interne et son devenir, évoquant un «sinistre dessein» du pouvoir de neutraliser le parti, voire de le faire imploser, la direction du FFS a annoncé que le conseil national va acter, dans sa prochaine réunion, la décision d’annulation des sanctions.
Lors de cette réunion, le FFS veut tirer les leçons des dysfonctionnements non pas pour situer les responsabilités qui sont collectives, mais pour renforcer la cohésion interne et la bonne gestion du parti.
K. A.

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