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Maître Benbraham au sujet du génocide du 8 mai 1945 : «Le gouvernement algérien doit prendre ses responsabilités»

A la veille des commémorations du 8 Mai 1945, Me Fatima-Zohra Benbraham, avocate, chercheure en histoire et militante des droits de l’Homme, a appelé l’Etat algérien à prendre ses responsabilités pour enregistrer les crimes du 8 Mai 1945 comme génocide, conformément aux dispositions des textes des Nations-Unies.
Samira Azzegag - Alger (Le Soir) - C’est au cours du forum organisé hier, conjointement par le journal El Moudjahid et l'association Mechaâl Echahid, que maître Benbraham a choisi de faire passer son message et exhorter le gouvernement algérien à prendre les mesures juridiques nécessaires, afin de demander que les crimes de guerre commis en Algérie soient reconnus par la France, tout en rappelant que le mot génocide a été créé en 1944 par Raphaël Lemkin, professeur de droit international à l’Université de Yale, soit bien avant le génocide de Sétif, Guelma et Kherrata. Maître Benbraham s’indigne du fait que tous les crimes de guerre enregistrés dans le monde soient reconnus par l’ONU, sauf ceux commis à l’encontre du peuple algérien.
«Tous les massacres qui ont eu lieu dans le monde entier, à commencer par l’extermination des juifs et des tziganes menée par les nazis en Allemagne, en Pologne et en France, le génocide des Arméniens en 1918, le génocide des Tutsi au Rwanda commis par les Hutu extrémistes du régime Habyarimana en 1994, sont enregistrés et reconnus par l’ONU, hormis les massacres du 8 Mai 1945, qui n’ont jamais été reconnus». Elle impute la responsabilité à l’Etat algérien, qui n’a jamais demandé à ce que justice soit faite et que ce crime contre l’humanité soit condamné par l’ONU.
Elle estime qu’il est temps de rendre hommage aux chouhada et aux victimes de ce génocide, et cela ne se fera que si l’Algérie prend ses responsabilités. Il est regrettable, tonne l’intervenante, que l’Algérie n’ait pas adopté une loi pour incriminer le colonialisme français en Algérie.
Elle précise : le nombre des victimes restera à jamais inconnu, en raison du blocus français en matière d’archives. En effet, cette loi n’a jamais permis de déterminer le nombre des chouhada. L’oratrice conclut que la bataille pour le recouvrement des archives reste une bataille importante, afin de nettoyer le registre de l’état civil.
«Je me suis intéressée, raconte-t-elle à ce sujet, quand un client m’a demandé de régler son problème d’héritage en suspens, à cause de l’absence de l’acte de décès de son grand-père âgé de 126 ans, disparu durant la guerre». Sa passion pour l’histoire l’a amené, dit-elle, à faire beaucoup de recherches, à faire d’importantes découvertes, lui permettant aujourd’hui de comprendre qu’il est de notre droit et devoir envers les chouhada de demander d’enregistrer les crimes du 8 Mai 1945 dans le registre des génocides.
S. A.

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