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Amar Belani au Soir d’Algérie « Le Maroc demande à ses alliés de violer le droit international »

Le Soir d’Algérie : Le dernier discours du roi a été prononcé dans un contexte particulier. Qu’elle lecture en faites-vous ?

Amar Belani : Ce contexte est marqué par l’illusion des « grandes percées » prétendument favorables à l’occupation du territoire non autonome du Sahara Occidental . Bercées par cette illusion (suscitée par le tweet illégitime de Donald Trump en date du 10 décembre 2020), les autorités marocaines reviennent à la réalité et ne cachent plus leur frustration grandissante, notamment à l’égard de certains pays membres permanents du Conseil de Sécurité (Chine, Russie, France) , qui refusent de se départir de leurs positions concernant le statut final du territoire du Sahara Occidental qui reste à déterminer dans le cadre du processus politique onusien, en conformité avec le droit international. Le haut représentant de l’Union Européenne  Josep Borrel vient d’ailleurs de déclarer  à la chaine de télévision publique espagnole que la position de l’UE est de défendre une consultation afin que le peuple sahraoui puisse décider de son avenir. Dans cette réponse cinglante et directe au forcing marocain, le haut représentant a pris bon soin de se référer au peuple sahraoui et non pas aux « populations » comme aiment à le glisser insidieusement certains bureaucrates de la commission, ouvertement acquis à la position du Maroc. Les déclarations triomphalistes d’un ministre marocain des affaires étrangères, littéralement en transes, au lendemain du positionnement de l’administration Trump sur la prétendue « marocanité du Sahara Occidental  (marchandage trilatéral sur le dos des peuples sahraoui et palestinien) est pour beaucoup dans l’exacerbation de ce sentiment d’amertume et de déception qui s’exprime aujourd’hui, notamment à travers ce discours. En effet, selon les doctes prédictions de ce même ministre, qui aurait intoxiqué les décideurs de son pays,  les pays européens et le reste du monde allaient s’engouffrer avec empressement dans cette brèche ouverte par l’administration américaine et sonner ainsi le glas de la  question du Sahara Occidental  en tant que question de décolonisation. Manquant singulièrement de perspicacité, il constate aujourd’hui avec désenchantement que malgré le lobbying forcené et couteux dans les grandes capitales mondiales, l’ouverture de consulats « fantômes », les manipulations en tous genres pour diaboliser le Front Polisario, les attaques viles, frontales et répétées contre les institutions de la République algérienne (y compris par l’intermédiaire de mercenaires algériens), les actes hostiles menés contre notre pays dans son environnement proche, qu’en dépit de tout cela, le destin des sahraouis restera en définitive entre les mains des fils de ce vaillant peuple qui n’abdiquera jamais son droit légitime, inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination. C’est le droit international qui le commande et les prétentions coloniales doivent se plier à cette réalité incontournable.

Dans le discours en question, le roi a salué le positionnement constructif de certains pays et en a exhorté d’autres à clarifier leurs positions jugées comme étant « ambigües ». Quel est votre avis sur le sujet ?

C’est plus qu’une simple exhortation. Le message est clair et il est adressé à des pays bien déterminés-y compris au nouvel allié extrarégional du royaume- et pour des raisons bien connues, ou les raisons de la brouille bilatérale avec ledit partenaire européen s’ajoutent à la fixation obsessionnelle sur  le retour en force de la diplomatie algérienne sur la scène internationale. Les « reproches apeurés » formulés, avec un mélange de naïveté désarmante et de rancune bien tenace, par un certain intellectuel marocain basé à Paris, bien connu pour ses prises de position hostiles à l’Algérie, sont éclairants à cet égard. En faisant du prisme déformant de l’occupation, l’aune de « la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats » , les autorités marocaines, coutumières de la fuite en avant et  de la politique de l’ultimatum (autonomie ou rien, tables rondes ou rien..) demandent, de manière comminatoire à des Etats souverains qui se respectent de violer le droit international. Nul doute que cet appel illégitime sera un énième « non-événement » et qu’il rejoindra la longue liste des desideratas fantasques nourris par l’expansionnisme aveugle et borné.

                           Propos recueillis par Abla Chérif

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