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Établissements d’accueil des enfants handicapés Le privé à la rescousse

Le secteur de la solidarité s’ouvre à l’investissement privé. Il autorise la création d’écoles de prise en charge des enfants vivant avec un handicap mental. Pour la ministre de la Solidarité, ces établissements privés vont alléger la pression sur les établissements publics qui prennent en charge près de 70 000 enfants. La présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées ne cache pas son scepticisme.

Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Jusque-là faisant partie des missions exclusives des établissements publics, la prise en charge des enfants aux besoins spécifiques sera désormais possible dans le secteur privé. 
Un décret exécutif vient fixer les modalités de création et de gestion de ces établissements privés qui auront à prendre en charge notamment les enfants trisomiques et autistes. Au moins sept dossiers sont déjà au niveau du ministère de la Solidarité qui prévoit l’ouverture des premiers établissements vers le début de l’année prochaine. 
Ghania Eddalia expliquait hier que le secteur privé viendra alléger les établissements sous tutelle existants et réduire les listes d’attente qui s’allongent chaque année. Le nombre des demandeurs de place pédagogique est en hausse constante, dit-elle, mais les établissements publics sont rapidement saturés. L’Etat, rassure-t-elle, ne compte nullement se désengager puisque les centres existants continueront à fonctionner avec comme seule nouveauté la possibilité donnée aux parents qui le désirent d’opter pour le privé ou le public. Comment s’assurer que ces établissements seront aux normes ? La ministre compte sur un cahier des charges qui, dit-elle, est sévère. Il exige des normes bien précises en matière de capacité d’accueil ou du personnel recruté. Chaque établissement ne sera autorisé à n’inscrire que 120 enfants avec pas plus de 10 enfants par classe alors que les équipes des Directions de l’action sociale veilleront à ce que les enfants pris en charge soient à l’abri des maltraitances en opérant des visites régulières. Toutes ces assurances ont laissé sceptique la présidente de la Fédération des personnes handicapées. 
Atika El Mamri dit craindre qu’il y ait à l’avenir une prise en charge «à deux vitesses» avec des enfants bien pris en charge dans le privé et d’autres qui sont mis dans les conditions qu’offre le secteur public. Elle dit craindre également que le secteur privé ne débauche un personnel qualifié et ajoute que le confinement des enfants dans des établissements spécialisés allait à l’encontre des recommandations onusiennes qui plaident pour une plus grande inclusion des personnes handicapées. 
Ce n’est pas l’avis de la ministre de la Solidarité qui croit en l’apport du secteur privé, dit-elle, comme cela a été le cas dans le secteur de l’éducation nationale.
N. I.

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