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Affaire de montage automobile Le verdict connu ce 28 janvier

Le procès dans l’affaire de montage automobile et de financement de la campagne pour le cinquième mandat a pris fin, hier, à 00h30 à la cour d’Alger avec les derniers mots des accusés, une semaine après son ouverture. L’affaire est mise en délibéré pour le 28 janvier.
Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Les plaidoiries de la défense se sont poursuivies jusqu’à minuit dans une salle qui s’est totalement vidée de l’assistance, hormis quelques avocats et les accusés.
Avec ses arguments, la défense a plaidé l’innocence des accusés, estimant que le procès était politique et regrettant le réquisitoire du procureur général jugé « très sévère ».
Cependant, tous les avocats de la défense étaient unanimes à dire, durant les longues heures des plaidoiries, que le procès était équitable et que les droits de la défense étaient respectés, contrairement, ont-ils expliqué, au premier procès qui s’est déroulé au tribunal de Sidi-M’hamed dans des conditions critiques qui ont poussé les avocats à bouder les plaidoiries en signe de protestation.
Certains avocats des hommes d’affaires lancés dans l’activité de montage automobile ont dénoncé la désignation d’administrateurs pour leurs entreprises, la qualifiant de « violation de domicile ».
Pour la défense d’Ali Haddad, ancien président du FCE et patron de l’ETRHB, les éléments de l’infraction de financement occulte de la campagne électorale n’existent pas, expliquant que la loi parle de financement de partis politiques et non de candidat indépendant et que les financements étaient faits via des chèques bancaires traçables, donc pas occultes.
Même s’il y a un aspect pénal dans ce financement, la défense qui a dénoncé ce qu’elle qualifie d’« acharnement » contre son client affirme que la loi incrimine le candidat.
L’avocat de Farès Sellal, fils de l’ancien Premier ministre Sellal, a défendu son client en affirmant que son seul tort était d’être le fils d’un haut responsable.
Revenant sur son entrée dans le capital d’une entreprise de Baïri, il a expliqué que la Constitution accorde à tous les citoyens le droit d’investir et de faire du commerce.
Me Berghel, avocat de Baïri, en réclamant l’acquittement de son client, a raconté « le drame » de la famille de Youcef Yousfi, ancien ministre de l’Industrie. « Sa mère à 100 ans et Yousfi en a 82.
À chaque fois, elle demande à sa fille pourquoi son frère ne vient plus à la maison. Sa fille lui répond, car la mère ne sait pas que son fils est en prison, qu’il est en mission avec Belaïd Abdeslam, parce que les deux hommes ont beaucoup travaillé ensemble.
C’est un drame », a-t-il relaté. À minuit et 10 minutes, les plaidoiries prennent fin. La juge donne alors la parole aux accusés pour dire leurs derniers mots.

Ahmed Ouyahia : « J’ai donné toutes les justifications concernant les décisions administratives que j’ai prises dans le cadre de l’activité de montage automobile, ainsi que l’origine de l’argent dans mon compte pour lequel je suis poursuivi pour corruption.
J’ai servi mon pays pendant 43 ans dont 12 ans en qualité de Premier ministre. Il y a eu des erreurs sans doute, mais j’ai servi mon pays avec sincérité, intégrité et loyauté.
Aujourd’hui, j’ai 69 ans, je suis en prison et balladé d’un procès à un autre alors que je n’ai commis aucun délit ou crime. Je demande à être innocenté.»

Abdelmalek Sellal : « Je suis vraiment très ému. Depuis le 12 décembre 2019, j’interroge ma mémoire et ma conscience : qu’est-ce que j’ai fait ? Si c’est justifié, j’accepte de rester 30 ans en prison, je m’étais sacrifié pour le pays et je continue à le faire sans problème, j’ai des secrets d’État… Mais, Mme la présidente, je n’ai trouvé aucune accusation qui me concerne.
Je n’ai pas géré les affaires des gens, j’ai géré les affaires de l’État. Je vous demande de me rendre justice, je n’ai pas trahi et ma conscience est tranquille. Vous ne pouvez pas imaginer ma fatigue. »

Youcef Yousfi : « C’est la neuvième fois que je passe devant la justice pour répondre à propos de décisions techniques. Ce sont des décisions administratives octroyées aux opérateurs dans le cadre de la loi.
Elles ne donnent pas d’avantages et n’ouvrent la porte à aucun privilège. L’expertise était orientée et contenait des erreurs. On peut se poser la question si ces accusations ont convaincu. L’actuel Premier ministre a donné une instruction le 10 février 2020 afin d’utiliser ces décisions bien que leur validité ait expiré. Je ne pense pas qu’il était convaincu que ces décisions étaient illégales.
Le juge instructeur m’a dit que personne ne doute de votre intégrité mais, Allah ghaleb, ce sont les circonstances qui ont fait que vous soyez ici. Je plaide l’innocence.»

Mahdjoub Bedda : « Mme la présidente, durant la courte période que j’ai passée à la tête du ministère de l’Industrie, j’ai travaillé avec loyauté et intégrité. Je rejette toutes les accusations et je vous demande de prononcer mon innocence et de me réhabiliter. J’ai grande confiance en votre cour et en la justice de mon pays .»

Mazouz Ahmed : « J’ai travaillé en Algérie, toutes mes usines sont en Algérie, j’ai fait travailler les Algériens. Je demande l’acquittement.»

Mohamed Baïri : « La prison m’a beaucoup impacté. Elle a détruit ma vie, mes entreprises et ma famille. Mes enfants ne vont pas à l’école car les élèves leur disent que leur père est un voleur. J’ai confiance en votre cour et en votre clémence. Je demande à ma fille d’aller à l’école, ton père n’est pas un voleur .»

Ali Haddad : « Je plaide l’innocence totale car je n’ai pas financé la campagne électorale, ne serait-ce qu’avec un seul dinar. Je n’ai demandé à personne de le faire et ceux qui l’ont fait, je ne les connais pas. J’ai grande confiance en vous .» Il est minuit et 33 minutes. La séance est levée et l’affaire est mise en délibéré. Rendez-vous le 28 janvier en cours.
K. A.

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