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Tebboune révèle : «L’économie informelle représente 90 milliards de dollars»

Le président de la République a fait le tour d’horizon et dressé un état des lieux de l’économie nationale en évoquant le rôle et les missions du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese). Pour lui, cette instance doit être un outil d'évaluation et de suivi pour accompagner les pouvoirs publics dans les domaines économique, social et environnemental.
Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le président de la République a mis l’accent sur l’informel qui a envahi la sphère économique. Un secteur qui, selon lui, représente 10 000 milliards de dinars, soit l'équivalent de 90 milliards de dollars. Cette somme pourrait justement être injectée dans l’économie nationale pour éviter à notre pays de recourir à l’endettement externe. «L'Algérie n'ira pas à l'endettement mais s’il faut le faire, elle se rabattra sur l’endettement interne», a-t-il déclaré lors de la cérémonie d’installation du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese), hier, au Palais des Nations, à Alger.
Il précise également que le privé représente désormais, 85% de l’économie nationale mais, «malheureusement, les investissements de ces opérateurs sont toujours financés par les banques publiques». Une situation qu’il qualifie d’«anormale».
Abdelmadjid Tebboune qui rappelle le rôle important du Cnese, souligne son engagement à restituer à cette institution sa place, et ce, à travers le renforcement et l’élargissement de ses prérogatives, faisant d’elle «un outil d'évaluation et de suivi qui contribue à l'accompagnement des pouvoirs publics dans la prospective et l'évaluation dans les domaines économique, social et environnemental».
L’installation de ce Conseil, ajoute-t-il, «s'inscrit dans notre volonté de redonner sa considération à cette structure et d'en faire une instance qui capte les compétences scientifiques et reflète la pratique d’une vraie démocratie, qui repose sur la participation de tous les acteurs économiques et sociaux, de la société civile et des experts de diverses spécialités au dialogue national».
Insistant sur la mise en place de recommandations nationales «non importées» sur tout ce qui touche aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux, le chef de l’État refuse d’imposer des idées étrangères. «Il y a un génie algérien et des capacités algériennes qui pourraient trouver des solutions conformes à la réalité nationale», dit-il. Pour lui, cet espace de concertation permettra d’user des outils scientifiques pour consacrer un nouveau modèle économique qu’il espère purement algérien, de proposer des recommandations qui assureront la préservation des acquis sociaux.
Il appelle ainsi à orienter les efforts vers la relance économique et sociale. «Le développement doit être le résultat des efforts conjoints des secteurs public et privé au profit de tous».
Le président de la République regrette que l’économie nationale soit concentrée uniquement sur l’exportation des hydrocarbures. «Le baril du pétrole n’est pas une économie. Nous avons une pseudo-économie basée sur l’importation et la distribution, sans pour autant créer de la richesse. Je le réitère sans aucun complexe, notre économie est sous-développée. Il n’y a pas d’échanges entre les différents secteurs qui préfèrent tous recourir à l’importation», déplore-t-il. Plaidant pour des solutions idoines pour se libérer de cette dépendance, il rappelle l’objectif fixé pour l’année 2021, celui d’atteindre 5 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures.
«Nous avons réalisé jusqu’à présent, 3,2 milliards dollars d’exportations, alors que pendant 20 ans, nous n’avons pas dépassé 1,8 milliard de dollars par an.
C'est la première fois que nous dépassons ce cap, et nous espérons atteindre les 5 milliards de dollars. Même si cet objectif n’est pas atteint, nous constatons tout de même une évolution qui nous permettra de réaliser d’ici la fin de l’année, entre 4 et 4,2 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures».
Abdelmadjid Tebboune précise à cet effet que les réformes envisagées sont «structurelles» et non pas «conjoncturelles». «Il faut construire une vraie économie qui génère de la richesse et sortir graduellement de la dépendance aux importations», a-t-il ajouté. Il fait savoir à cet effet que les importations de l’Algérie ont considérablement baissé pour atteindre 30 milliards de dollars, contre 60 milliards de dollars d’importations annuellement pendant les dix dernières années.
Ry. N.

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