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Entrée en vigueur d’un cessez-le-feu en Libye L’empreinte d’Alger

L’escalade tant redoutée ne s’est pas produite en Libye. Samedi au soir, les forces de Haftar ont annoncé un cessez-le-feu, fruit d’intenses tractations où l’empreinte d’Alger est très marquée.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Depuis samedi au soir, des informations assez diffuses ont d’ailleurs commencé au sujet d’une rencontre qui se serait déroulée en début de cette même journée à Alger entre une délégation représentant le général Haftar et le ministre algérien des Affaires étrangères. Ce jour-là, son département n’avait encore ni confirmé ni infirmé les faits, mais des détails précis circulaient en revanche côté libyen où l’on évoquait y compris les noms et la qualité des représentants reçus par Sabri Boukadoum présenté comme étant l’initiateur de cette rencontre qui se serait déroulée à Zéralda.
Un choix rendu nécessaire pour assurer la discrétion d’une démarche très sensible compte tenu du rôle des représentants de l’homme fort de l’Est libyen que l’on dit aussi très à l’écoute de tout ce qui se dit et s’écrit en Algérie. Alger semble avoir décidé volontairement de ne pas s’exprimer la première sur le sujet laissant à la délégation libyenne le soin de révéler son passage dans la capitale algérienne, ce qu’elle a fait en publiant un communiqué auquel elle a même ajouté une photographie de la réunion en question. Hier, l’évènement a cependant été officiellement confirmé côté algérien. La rencontre a été en effet annoncée lors du journal télévisé de 13 h par la télévision gouvernementale algérienne.
Le texte publié par la délégation libyenne indique, quant à lui, que Boukadoum s’est réuni avec le vice-président du Conseil des ministres du gouvernement provisoire libyen (affilié à Haftar), le ministre des Affaires étrangères et la Coopération, le ministre de l’Intérieur ainsi que le ministre de la Défense de l’Armée nationale libyenne (ANL).
Selon la même source, les discussions ont porté sur «la vision du gouvernement provisoire au sujet du devenir de la Libye après la libération de Tripoli, son maintien du rejet de toute ingérence étrangère et la poursuite de la lutte contre les groupes armés et les milices hors la loi qui menacent la stabilité de la Libye».
Le même communiqué a en outre annoncé que «les deux parties ont convenu de la poursuite des consultations et de la coopération dans tous les domaines afin de garantir la stabilité et la souveraineté de la Libye». Peu de temps après, l’information en question a été diffusée par un autre canal, très officiel, puisqu’il s’agit de l’agence de presse libyenne qui reprenait une déclaration du porte-parole du gouvernement provisoire libyen dans laquelle il annonçait publiquement le déplacement de cette délégation en Algérie.
Quelques heures après le retour de cette dernière en terre libyenne, les forces de Haftar annoncèrent une trêve. Alger pouvait-elle ne pas en être informée ? Le ton détendu et les termes presque amicaux contenus dans le texte publié par la partie libyenne laissent très peu de place au doute sur le fait que les autorités algériennes aient pu ignorer ce qui allait alors se produire dans la soirée. Pour faire face à la dernière escalade, ces dernières ont déployé d’intenses efforts, il faut le dire, pour tenter d’aboutir à ce cessez-le-feu.
En début de semaine, Abdelmadjid Tebboune avait reçu Faïez Esserraj, le président du Gouvernement national libyen (GNA), avec lequel Alger entretient d’excellents rapports. Au cours de la même période, d’autres rencontres se sont tenues avec le ministre turque des Affaires étrangères, puis, quelques jours plus tard, son homologue italien, un pays très impliqué dans le traitement du dossier libyen.
La visite du MAE turque est, quant à elle, intervenue très tendue et marquée par l’adoption par le Parlement turque d’une motion permettant l’envoi de troupes militaires en Libye. De son côté, le MAE algérien a eu à s’entretenir avec ses homologues français et égyptien, deux parties également très impliquées dans le dossier libyen, ainsi que le secrétaire général des Nations-Unies.
Toutes ces activités ont été menées dans un contexte international marqué par une très grande mobilisation visant à éviter tout risque d’escalade en Libye où les troupes de Haftar s’apprêtaient à envahir Tripoli.
La capitale libyenne est jusque-là sous le contrôle de l’armée loyale servant auprès du GNA de Faïez Esseraj reconnu par l’ONU et une grande partie de la communauté internationale. Les évènements se sont accélérés il y a moins d’une semaine avec l’annonce de la prise de Syrte, une ville à la porte de Tripoli. L’Algérie avait très vite réagi à la situation, considérant que «Tripoli est une ligne rouge». La présidence algérienne avait également appelé «la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité des Nations-Unies, à assumer ses responsabilités pour imposer un cessez-le-feu immédiat et mettre fin à l'escalade militaire» en Libye. Dès son entrée en fonction, Abdelmadjid Tebboune avait d’ailleurs réuni le Haut Conseil de sécurité (HCS), pour évoquer la situation à ses frontières, notamment celle avec la Libye, et prendre des «mesures pour sa protection».

Un cessez-le-feu fragile
Depuis samedi au soir, le cessez-le-feu est donc entré en vigueur en Libye. Les forces de Haftar ont annoncé qu’elles acceptaient d’interrompre leurs opérations pour la prise de Tripoli. Elles font toutefois savoir que la «riposte sera sévère en cas de violation de la trêve par le camp adverse», le Gouvernement d'union nationale (GNA). La même menace a été proférée par ce dernier dans un communiqué où il évoque à son tour le «droit légitime» de ses forces de «riposter à toute attaque ou agression pouvant provenir de l'autre camp». Les consultations avec les deux parties adverses se poursuivront de ce fait. Il y a quelques jours, la chancelière allemande a convié le Président algérien à une nouvelle rencontre qui se déroulera prochainement à Berlin.
Dans un communiqué rendu public hier par le ministère des Affaires étrangères, l’Algérie affirme son intention de poursuivre ses «efforts en vue d’un règlement politique et pacifique de la crise libyenne, loin de toute ingérence étrangère qui ne ferait que compliquer la situation». Alger déclare également avoir accueilli avec une grande satisfaction l’annonce du cessez-le-feu et appelle au retour du dialogue.
A. C.

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