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VISITE DE MOHAMMED BEN SALMANE À ALGER L'enjeu était pétrolier

©ANIS BELGHOUL
©ANIS BELGHOUL

En arrivant à Alger, le prince saoudien était animé d'intentions qui semblent aujourd'hui bien plus évidentes qu'elles ne l'étaient. En crise politique avec plusieurs Etats membres de l'Opep, Mohammed Ben Salmane est venu solliciter l'aide de l'Algérie en vue des négociations serrées qui s'annonçaient.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Tous les éléments du puzzle se sont mis en place. Les événements survenus à la suite du déplacement de Mohammed Ben Salmane l'ont bien prouvé, le roi d'Arabie Saoudite a chargé son héritier de demander à Alger une sorte de médiation avec certains pays en rupture de relations avec Riyad mais inévitablement incluses dans le dialogue à amorcer à Vienne. C'est ce qui expliquerait en partie l'importance de la délégation accompagnant le prince, mais aussi la présence du ministre saoudien du Pétrole. Connu pour n'entamer des déplacements que dans les zones d'intérêt stratégiques, Khalid El Fallih se trouvait d'ailleurs au Nigeria, Etat jouant un rôle bien établi au sein de l'organisation pétrolière mondiale, avant de se poser à Alger. De là, il s'est envolé directement à Vienne pour préparer la cruciale rencontre des 6 et 7 décembre.
L'Arabie Saoudite avait clairement annoncé la couleur : le pays a fait savoir qu'il refusait de voir le prix du pétrole chuter davantage. Les 30% perdus durant le dernier mois ont fixé le prix du baril à moins de 60 dollars, une situation qui ne peut plus durer, avait affirmé Riyad.
La solution devant passer par une baisse de la production, les Saoudiens n'ignoraient pas qu'ils se trouvaient face à une mission bien difficile, celle de devoir négocier avec des adversaires redoutables tels que la Turquie et l'Iran. Il se trouve que les positions traditionnelles de l'Algérie font que le pays entretient de bonnes relations avec ces Etats, un point sur lequel comptait Ben Salmane pour dépasser les difficultés de dialogue auxquelles allaient inévitablement se heurter les Saoudiens à Vienne. Confrontée à une grave crise économique liée à la chute du prix du pétrole, Alger a vu en cette demande de mission diplomatique une aubaine pouvant annoncer une éclaircie en cas d'accord. Et cet accord a eu lieu. Les membres du cartel et leurs alliés se sont entendus pour une baisse de 1,2 million de barils.
La bonne nouvelle a fait rebondir les cours à 5%. Le prix du baril de Brent a ainsi atteint les 61 dollars après avoir entamé la journée à 59 dollars.
A. C.

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