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DIVORCES Les cas de khoul’ en nette augmentation

Pas moins de 20% des mariages se sont soldés en 2017 par une séparation. La part du khoul’ est de plus en plus importante. Si la législation confère à la femme le droit de demander le divorce unilatéralement, des voix s’élèvent pour demander la mise en place de «balises» pour éviter les «abus» dans le recours à ce mécanisme. Le Haut Conseil islamique (HCI) ne se prononce pas. Une commission de réflexion sera bientôt installée.

Nawal Imès - Alger (Le Soir) - En 2017, 68 00 cas de divorce ont été recensés, soit 20% des mariages qui se sont soldés par un divorce. Les cas de khoul’ sont en augmentation depuis que la loi autorise les femmes qui le désirent à se séparer de leurs époux sans l’accord préalable de ce dernier en vertu de l’article 54 du code de la famille.
Le Dr Zoubida Igroufa, qui présentait hier une intervention sur le sujet au niveau du Haut Conseil islamique (HCI), expliquait que cette hausse était due à la réforme du code de la famille et aux changements sociaux. Avant 2005, dit-elle, près de 90% des demandes introduites des femmes étaient rejetées en raison des divergences de lecture de la loi. Résultat : les dossiers de demandes de khoul’ s’accumulaient au niveau des juridictions. En 2005, la loi a été clarifiée : plus besoin de l’accord du mari ni d’appréciation du juge pour qu’une femme qui le souhaite puisse se séparer en contrepartie d’une compensation financière. Si le khoul’ est clairement reconnu par la religion, les participants à la journée d’études organisée par le HCI affirment que la décision devrait être laissée à l’appréciation du juge pour éviter les «abus». Dr Djir Zahira, de l’Université de Mascara, a, quant à elle, fait état des résultats d’une étude qu’elle a menée au niveau de la ville de Mascara. Il en ressort que le niveau d’instruction et l’indépendance financière sont en grande partie responsables de la décision de recourir à la demande de séparation. Les femmes qui ont eu recours au khoul’ l’expliquent par les mésententes entre époux, les problèmes avec la belle-famille mais également les violences sexuelles exercées par les époux. Très souvent, affirme-t-elle, les véritables raisons sont tues par les épouses en raison des pressions sociales. Saïd Bouizri, membre du HCI, a estimé que chaque cas était un cas mais que les conséquences étaient toujours dramatiques pour l’ensemble de la famille. Il pointe du doigt certains dysfonctionnements dans la loi qui se retrouvent dans certains cas en contradiction avec les préceptes de la Charia, d’où, dit-il, la nécessité de former les magistrats. Prenant la parole à son tour, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme a proposé d’élargir le spectre de la conciliation. Elle fera savoir que le Conseil qu’elle préside compte introduire une requête afin que la législation change et qu’il soit mis un terme à toute procédure de divorce pendant que l’épouse est convalescente. Il n’est pas rare, dit-elle, que des femmes reçoivent des décisions de justice sur un lit d’hôpital.
N. I.

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