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Marginalisation, gestion administrative Les chercheurs permanents dénoncent

Le nombre des chercheurs permanents a été divisé en deux en l’espace de cinq années. Ils sont de plus en plus nombreux à se reconvertir en enseignants. Ils se plaignent d’une gestion administrative de la recherche, d’un statut particulier truffé d’incohérences et d’une tutelle qui, tout en recevant leurs doléances, n’y répond pas favorablement. Leur syndicat n’exclut pas des actions de protestation.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Les chercheurs permanents qui sont au nombre de 2 000 sortent de leur silence. Leur syndicat réitère ses revendications et en appelle à l’ouverture de discussions sérieuses autour de propositions formulées depuis de longues années déjà.  
Son président, Zoughbi  Smati, estime que les discussions menées jusque-là avec le ministre de l’Enseignement supérieur étaient cordiales mais sans résultat aucun. 
C’est au cours d’une conférence de presse animée jeudi que  plusieurs membres du Syndicat national des chercheurs ont énuméré les nombreuses entraves qui les empêchent de faire de la recherche et qui ont poussé des milliers d’entre eux à préférer migrer vers l’enseignement supérieur plutôt que de rester dans la recherche permanente. 
Chercheur à l’Inra, Ramla Dlaila, membre du syndicat, déplore que la recherche soit totalement vidée de son sens et qu’elle soit gérée d’une manière purement administrative. La recherche est confinée dans des bureaux sans qu’il y ait aucune passerelle avec les universités. Le chercheur permanent est astreint à huit heures par jour alors que l’enseignant universitaire ne fait que 8 heures par semaine  sans compter les vacances, déplore le président du Syndicat des chercheurs permanents. 
Le corps de la recherche permanent est dilué dans l’activité de recherche à l’université, déplore-t-il, alors que les fonds qui sont alloués à la recherche s’avèrent insuffisants. Les chercheurs sont dépourvus de moyens alors que des entités comme les laboratoires universitaires de recherche sont  créées.
 En dix ans, 1 500 ont été créées et sont financées sur le budget de la recherche alors que certains centres de recherches souffrent de manque de moyens. Le syndicat, qui estime que la recherche permanente est marginalisée, a travaillé durant trois années sur une nouvelle mouture du statut du chercheur permanent. 
Le statut tel qu’il avait été validé en 2008 n’avait pas pris en considération les propositions du syndicat. Pire encore, il a été à l’origine de disparités. 
Les chercheurs permanents sont, en effet, exclus des listes des logements dégagés au profit du secteur de l’enseignement supérieur. 
Le chercheur permanent souffre, en effet, du fait qu’il y ait plusieurs tutelles en fonction des secteurs dans lesquels il effectue ses recherches. Il était question, il y a cinq années, de doubler l’effectif des chercheurs permanents, affirme le président du syndicat mais, finalement, c’est une véritable hémorragie qui s’est produite. 
Attirés par les avantages offerts par l’enseignement supérieur, beaucoup de chercheurs permanents se reconvertissent en enseignants. 
Le syndicat en appelle à la création d’un ministère qui soit totalement dédié à la recherche et à la révision urgente du statut particulier. 
Son président déplore que les promesses faites par le ministère de l’Enseignement supérieur ne soient pas tenues. Il n’exclut pas de recourir à des actions de protestation pour faire entendre la voix des enseignants chercheurs.
N. I.

 

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