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Retour sur son programme pour l’Algérie Les engagements de Tebboune

Photo : Samir Sid
Photo : Samir Sid
Main tendue au Hirak. Lutte sans merci contre l’argent sale. Rassembler toutes les forces vives. Bannir l’exclusion et la marginalisation. Promotion et soutien de la femme. Accès aux hautes fonctions de l’Etat aux femmes et aux jeunes. Rôle important des opérateurs économiques intègres. Refonte de l’université. Intérêt accru à notre communauté algérienne à l’étranger. Souveraineté nationale non négociable. Continuité dans la conduite de la politique étrangère sur la base des fondamentaux.
Les thèmes chers au nouveau président de la République sont tirés de son programme appelé les 40 engagements. Ainsi, il reprendra les grands points, des sujets d’ordre social, économique et politique touchant à la vie du pays avec des déclinaisons sensibles comme la crise induite par la chute de l’ancien Président et ses conséquences, le Hirak, dont il a loué, une fois de plus, les bienfaits. Il n’est plus candidat mais pas encore officiellement président de la République, puisqu’il faudra attendre, dans les prochains jours, la proclamation définitive des résultats par le Conseil constitutionnel. Il mettra un point d’honneur à réitérer ses engagements «devant Dieu et les hommes», dans un style qui est le sien, sobre, la main sur le cœur. Son programme vis-à-vis du Hirak, il dit tendre la main pour un vrai dialogue, même s’il ne donnera pas de réponse quant aux détenus du mouvement populaire citoyen qui revendiquent un changement radical du système politique. De quoi s’interroger, dès lors, sur sa marge de manœuvre future, quant au traitement de ce dossier susceptible de handicaper toute démarche capable de désamorcer enfin la crise qui sévit. Abdelmadjid Tebboune ne rate pas l’occasion de rappeler qu’il fait siennes les revendications du Hirak, allant jusqu’à jurer que son élection ne sera pas un cinquième mandat dont le rejet a été son déclencheur. Au plan interne, son programme a pour ambition de rassurer la jeunesse, majoritaire dans la population algérienne, être à son écoute en promettant des solutions innovantes dans les mois qui viennent. C’est d’ailleurs l’un des axes cardinaux de son programme électoral, dévoilé dès le lancement de la campagne présidentielle et qu’il rappellera dans chacune de ses escales dans les 12 wilayas où il s’est rendu. C’est que l’attente de cette frange importante de la population est énorme. Il veut donc apporter les solutions. Cela se résume dans l’encouragement des compétences, l’accès des jeunes aux fonctions de l’Etat grâce à la refonte de la loi électorale, qui ouvrira les espaces jusque-là réservés. Parce qu’il s’agit d’instaurer une République qui exclut la marginalisation, l’exclusion, voire la discrimination entre les deux sexes, une nouvelle mentalité. Ainsi, le nouveau locataire du palais d’El-Mouradia promet un gouvernement de jeunes dont la moyenne d’âge sera au-dessous de 40 ans, quand bien même «l’opération est ardue», reconnaît-il. Dans cette perspective, un chapitre pour une université performante est un des points notables du programme. La femme se voit consacré tout un volet du programme politique, visant à sa réhabilitation et son accès aux plus hautes fonctions de responsabilité. Il n’oubliera pas également la femme travailleuse à faible revenu et celle au foyer par des aides dont les mécanismes seront mis en place.
L’accent est également mis sur les couches déshéritées de la population qu’il entend tirer vers le haut, grâce à des salaires décents (handicapés, retraités). Au demeurant, le programme du candidat aborde la question de la réhabilitation de la classe moyenne mise à mal ces dernières décennies, attendant d’elle un rôle dynamique dans la construction de l’Algérie post-élection de décembre 2019. Les créateurs de richesses, en l’occurrence les entrepreneurs, ne sont pas en reste car ils occupent une place majeure dans l’économie nationale qu’il veut relancer. Cette mise au point n’est pas étrangère d’ailleurs à la remise en cause, de fond en comble, du statut d’opérateurs économiques. Le programme Tebboune veut laver tout le linge sale, les malversations, les détournements et autres transferts vers l’étranger de l’argent public. Ce sera d’ailleurs son cheval de bataille, d’autant qu’il s’estime victime de la «Issaba», la bande mafieuse qui défraye la chronique par ses multiples scandales mis au jour par la justice. C’est donc une lutte sans merci qu’il promet contre l’argent sale. Abdelmadjid Tebboune veut ratisser large dans ce champ de mines, puisqu’il est dit que le rapatriement de l’argent volé sous quelque forme que ce soit (surfacturation, impôts non versés, etc.) comptera parmi ses priorités. Toutefois, dans ses engagements pour la relance de l’économie (priorité des priorités), il n’est soufflé mot du modèle à mettre en place. Autre point du programme, la révision de la Constitution dans les meilleurs délais. Elle associera des universitaires et autres sensibilités, et elle sera débattue à l’Assemblée nationale mais sera soumise au référendum populaire pour une plus grande légitimité. C’est dans cet esprit qu’il est question de rassembler toutes les forces vives du pays à travers les partis politiques qui «voudront jouer le jeu» et surtout la société civile, son soutien de base, ainsi qu’il le proclame. La finalité est de construire un pouvoir constitutionnellement légitime qui en finit avec l’instabilité et les crises à répétition.
La communauté algérienne établie à l’étranger bénéficie aussi de l’intérêt du programme, promettant une meilleure représentation et la prise en charge de ses préoccupations par l’Etat algérien. Au chapitre des relations avec l’étranger, il n’est pas question de remise en cause des fondamentaux qui ont présidé depuis toujours aux rapports avec les partenaires de l’Algérie. Il est mis en avant le caractère «novembriste» de la politique de l’Algérie dont la «défense sourcilleuse de la souveraineté nationale, le rejet de toute ingérence de quelque nature que ce soit», est-il dit. L’on comprend alors pourquoi le candidat à la présidentielle n’avait de cesse, dans ses sorties, de réitérer sa position en direction de la France notamment. «Nous ne sommes plus au temps de la France coloniale», déclarera-t-il. Vis-à-vis de nos voisins frontaliers, la politique de bon voisinage est de mise. Concernant le Maroc, il est dit : «Les peuples algérien et marocain s’apprécient mutuellement. Il reste à résoudre les causes des tensions», allusion au Sahara Occidental. Par ailleurs, la presse, la liberté d’expression figurent aussi dans les 40 points du programme.
L’essentiel, du moins dans son esprit, ce programme a été à la base de l’intervention au Centre international de presse (CIP) de Club-des-Pins, vendredi 13 décembre, et l’heure était d’une grande solennité. Et pour cause, le candidat à l’élection présidentielle Abdelmadjid Tebboune venait d’être élu avec 58,15 % des suffrages exprimés. Il devait s’exprimer suite à cette victoire pour le moins retentissante, au vu des résultats obtenus par ses concurrents à qui il n’omettra pas de souhaiter bonne chance dans la poursuite de leur carrière politique. Le moins que l’on puisse dire, cependant, est que les quatre recalés auraient pu être présents façon d’exprimer leur fair-play et d’asseoir une tradition de bonnes mœurs politiques. S’il faut d’emblée regretter l’amateurisme de la direction de campagne du candidat qui a fait que la presse fut malmenée et noyée dans la masse des indus invités, tant ils ont mis à mal les conditions de travail, accordons-lui le bénéfice de l’inexpérience à gérer une situation aussi exceptionnelle que celle de ce jour. Gardons espoir, toutefois, d’un futur meilleur qui portera alors la marque du nouveau Président et une rupture par rapport aux pratiques exécrables d’un passé que nous voulons révolu. Abdelmadjid Tebboune rebondira sur cette question. A tout le moins, c’est donc un moment historique que vivra le Centre international de presse avec le passage à la tribune du nouveau président de la République en la personne d’Abdelmadjid Tebboune.
Brahim Taouchichet
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