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ABANDON DE L’ESSENCE SUPER AU PLOMB Les enjeux d’une option

Cette fois, c’est apparemment la bonne. L’essence super au plomb ne sera plus commercialisée en Algérie à compter du début octobre prochain. C’est ce qu’a annoncé, le week-end dernier, Rachid Nadil, le président de l’ARH, l’Autorité de régulation des hydrocarbures.
En fait, c’est en septembre de l’année dernière que cette grande annonce a été faite pour la toute première fois, lorsque le ministère de l’Énergie annonçait la fin de la production de l’essence super au plomb pour le début 2021 tout en précisant que deux types de carburant continueront à être commercialisés en Algérie, l'essence normale et le super sans plomb. L’Algérie avait ainsi décidé d’emboîter le pas à beaucoup de pays en abandonnant la production de l’essence au plomb. Suppression de l’essence super au plomb du marché local qui permettra de traiter les quantités habituellement produites en super sans plomb dont d’importantes quantités sont importées. Il faut le dire, l’abandon de l’essence super au plomb est d’abord une question de santé publique. En effet, selon une étude de la Banque mondiale datant d’il y a plusieurs années de cela, l’utilisation de l’essence au plomb a plus de répercussions sur l’organisme humain qu’aucune autre source polluante, notamment en raison de la nature dispersive de ses résidus de combustion. Quand l’essence au plomb est brûlée, des particules extrêmement fines de composés du plomb sont émises dans l’air, où elles peuvent rester en suspension pendant des semaines. Ces particules peuvent être déplacées sur des distances considérables et sont très facilement absorbées par le corps humain à travers les poumons. Les graves impacts sur la santé dont le plomb est la source ont fait l’objet de recherches poussées et de multiples rapports, et sont généralement reconnus. Pour tout dire donc, le plomb est un poison insidieux à action lente qui est facilement absorbé et retenu par l’organisme. Ajouté à l’essence, il est considéré comme le polluant le plus dangereux parmi les émissions des véhicules, selon le document en question de la Banque mondiale, vieux d’une vingtaine d’années. Il était temps donc que l’Algérie se mette au diapason de la plupart des pays.
Ainsi, en retirant le super au plomb du marché, on fera d’une pierre deux coups. En effet, on met fin à une source nuisible à l’environnement et la santé, d’une part, et on réduit la facture d’importation des produits pétroliers, d’autre part, puisqu’il faut savoir que, pour satisfaire ses besoins en carburants, l’Algérie importe en moyenne annuelle 100 000 tonnes d’essences et 1,4 million de tonnes de gasoil, pour un montant de près de 900 millions de dollars par an. Désormais, l’essence super au plomb va être supprimée et reformulée avec retrait du plomb pour être transformée en super sans plomb et faire en sorte que le marché national soit approvisionné à 100% par les raffineries du pays, tel que l’avait assuré le ministère de l’Énergie, en septembre de l’année dernière. Il faut savoir que la consommation de carburants en Algérie avait atteint en 2019 une quantité totale de 15 millions de tonnes dont 10,4 millions de tonnes (69%) en gasoil, 3,9 millions de tonnes (26%) en essences de catégorie normale et super, et 850 000 tonnes (5%) en GPLc. De ces volumes consommés, il faut relever des importations qui ont atteint 578 000 tonnes d’essence super sans plomb et 913 000 tonnes de gasoil. Les usines de production d’essences sont depuis l’année dernière exclusivement portées sur le sans plomb et, dorénavant, les raffineries algériennes sont à même de satisfaire entièrement la demande en carburants qui atteint en temps normal 3,7 millions de tonnes par année, au moment où les capacités de production sont de 4 millions de tonnes d’essences.
Prévue dans un premier temps pour le début de cette année, la suppression de l’essence super au plomb interviendra donc début octobre au plus tard après avoir été remise en cause par la pandémie qui a impacté la consommation de carburants en Algérie, donc constitution de stocks qu’il fallait d’abord écouler, comme partout dans le monde. Et il faudrait que les propriétaires de véhicules se le disent, depuis le début des années 1970, tous les véhicules fabriqués partout dans le monde, après avoir roulé à l’essence au plomb, sont en mesure d’utiliser de l’essence sans plomb sans que les moteurs ne subissent des dommages. La raison principale de l’utilisation d’additifs au plomb dans l’essence était d’augmenter l’indice d’octane. Dans les voitures moins récentes (en particulier pour quelques modèles antérieurs à 1970), les additifs au plomb jouaient également un autre rôle en agissant comme lubrifiants pour protéger les soupapes d’échappement. 
Ce problème n’existe plus aujourd’hui, les moteurs modernes étant équipés de soupapes constituées de matériaux plus durs. Il fallait le dire comme beaucoup d’automobilistes se sont dits, pour le moins, décontenancés par la décision du retrait de l’essence au plomb du marché algérien. Voilà, c’est dit ! 
Azedine M.

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