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MÉDECINS RÉSIDENTS, ENSEIGNANTS, SITUATION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE Les étranges déclarations d’Ouyahia

Attendue pour un éclairage sur la position gouvernementale sur les mouvements sociaux en cours, l’intervention publique d’Ahmed Ouyahia a davantage accentué le flou.
Abla Cherif - Alger (Le Soir) - Ce flou s’est épaissi pour plusieurs raisons. La première a trait au fait que ce dernier a dû attendre l’opportunité offerte par la célébration du 21e anniversaire de son parti, le RND, pour s’exprimer sur les évènements sensibles qui secouent le pays depuis plusieurs semaines déjà. L’opinion s’était interrogée sur le silence dans lequel il s’était muré depuis sa dernière conférence de presse organisée à l’issue des travaux du conseil national de son parti. Elle date du 20 janvier dernier. Ouyahia avait alors répondu à ses détracteurs, Chakib Khelil tout particulièrement, mais sous la casquette de secrétaire général du RND. Et c’est en tant que tel qu’il s’est donc, à nouveau, exprimé ce week-end. La période qui sépare les deux interventions publiques inscrites lors d’activités partisanes était un passage à vide.
Pendant tout ce temps, le Premier ministre est resté sans mot dire face aux sérieux évènements qui se déroulent. Un choix tactique ? Politique ? Ou tout simplement une astreinte à des directives ? Peu de temps après son arrivée à la tête du gouvernement, des informations persistantes avaient circulé pour laisser entendre que ce dernier avait été interpellé suite aux discours alarmants qu’il tenait. Le «canal» officiel étant obstrué, lui fallait-il donc s’inscrire dans un cadre partisan pour rompre un silence qui ne pouvait plus longtemps durer ? Quelle que soit la réponse, l’évènement a eu pour effet de brouiller davantage le tableau.
La seconde raison est liée directement à ses propos tenus lors d’un meeting organisé à Biskra pour la célébration du 21e anniversaire du RND. De là, Ouyahia a carrément désavoué un membre de son exécutif, celui des Finances en l’occurrence.
Les toutes récentes déclarations de Abderrahmane Raouya, qui évoquait l’éventualité de supprimer les subventions de l’essence dès 2019, ont été qualifiées de «mensonges». «Après les déclarations d’un responsable dans des médias, les marchands de la politique ont sauté sur l’occasion pour accuser l’Etat de chercher à appauvrir le peuple», déclare-t-il avant d’asséner : «Il n’y aura pas de levée des subventions, ni sur l’essence, ni sur le pain, ni sur le lait, ni sur l’électricité ou autres.» Le fait est grave et sans précédent, d’autant qu’Ouyahia a enchaîné en se livrant à d’autres déclarations qui jettent l’équivoque sur le sujet. «Il est temps que l’anarchie s’arrête (…) il est temps au nom de la démocratie et de la liberté d’expression de dénoncer ces comportements», dit-il.
A qui s’adressait alors Ouyahia ? Son ministre des Finances ? Si tel est le cas qu’est-ce qui pourrait justifier une telle véhémence à son égard ? Habilement, Ouyahia a créé l’amalgame en enchaînant sur la grève des médecins résidents et des syndicats autonomes du secteur de l’éducation.
«Le train de l’anarchie doit s’arrêter car il peut mener à des dérapages (...) cette situation ne peut pas durer», poursuit-il en citant cette fois-ci les grévistes qu’il appelle à reprendre du service. A l’égard des protestataires, le SG du RND a usé de termes durs. Les enseignants grévistes ont été qualifiés de «pirates» qui «dispensent des cours à 500 DA l’heure dans des garages», alors qu’une fin de non-recevoir a été signifiée à la principale revendication des médecins résidents lesquels espèrent une suppression du service civil. Ses propos ont été très mal accueillis par les concernés.
Les syndicats autonomes de l’éducation estiment qu’Ouyahia «n’a fait qu’ajouter de l’huile sur le feu alors que nous nous attendions à un dénouement proche du conflit (…) Sa mission est d’apporter des solutions et ouvrir le dialogue et non pas d’avoir recours aux menaces». Les médecins grévistes ont, quant à eux, organisé hier matin un rassemblement à l’intérieur de l’hôpital Mustapha, pour défier Ouyahia en scandant «nous n’avons pas peur».
A. C.

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