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Ils sont interdits aux manifestants Les lieux symboliques du Hirak confisqués

Photo : Samir Sid
Photo : Samir Sid

Pas d’accès aux escaliers de la Grande-Poste, ni au tunnel des Facultés hier. La place Audin était, dès les premières heures de la matinée, occupée par des éléments des forces de l’ordre tout comme la place du 1er-Mai. En ce quatorzième vendredi de mobilisation, l’objectif était clair : confisquer au mouvement populaire ses symboles.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le ton avait été donné quelques jours auparavant. Les lieux de regroupement de manifestants, devenus symboliques, ont été interdits aux manifestants. Les symboles du mouvement populaires sont devenus un enjeu de taille. Les forces de l’ordre ont reçu des instructions pour y empêcher toute manifestation et ils les ont exécutés avec zèle.
La Grande-Poste, lieu de ralliement traditionnel des manifestants dès les premières heures de la journée, était hier inaccessible. Un imposant cordon de sécurité a été déployé aux alentours de l’édifice. Le parvis de ce dernier avait été barricadé sous prétexte d’un risque d’effondrement. Les explications fournies par la Wilaya d’Alger n’avaient convaincu personne. L’intention de confisquer les espaces publics n’a échappé à personne.
En occupant des lieux devenus symboliques, les Algériens se sont réappropriés l’espace public qui leur était interdit, notamment à Alger. C’est à ce niveau que la bataille se situait hier entre manifestants et forces de l’ordre. Empêchés d’accéder aux escaliers de la Grande-Poste, les manifestants se sont repliés vers un autre lieu de rencontre hebdomadaire : la place Audin. Sans surprise, les forces de l’ordre y étaient déployées.
Hier, des centaines de policiers en civil y procédaient à des interpellations musclées.
Le tunnel des Facultés est resté également inaccessible. Symbole très fort du mouvement populaire, il est systématiquement fermé depuis trois vendredis déjà. Là aussi, les explications farfelues n’ont réussi à convaincre personne. Alors que le tunnel était emprunté depuis plusieurs vendredi déjà, un incident est venu justifier sa fermeture.
En effet, alors que les manifestants y étaient très nombreux, ils avaient reçu des tirs de bombes lacrymogènes, provoquant un mouvement de panique qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques. Le vendredi qui s’en est suivi, c’est à une véritable mise en scène que les manifestants ont assisté. Des équipes de la police scientifique y avaient été déployées sous prétexte sécuritaire.
Le tunnel devenait alors définitivement interdit aux manifestants. La stratégie visant les symboles du processus révolutionnaire avait commencé il y a quelques semaines déjà. L’immeuble la Parisienne, au centre d’Alger, avait connu le même sort que les escaliers de la Grande-Poste. Sous prétexte qu’il constituait un danger pour les manifestants qui avaient pris l’habitude d’y monter. Un édifice similaire avait également été fermé à Bordj-Bou-Arréridj. Ce que les habitants de la ville avaient baptisé palais du Peuple a été interdit d’accès. Les espaces d’expression sont ainsi ciblés afin d’être rétrécis puis tout simplement confisqués.
Les étudiants, qui avaient tenté d’en conquérir un nouveau mardi dernier ont été réprimés. En ciblant les escaliers du palais du Gouvernement, la machine répressive s’était abattue sur eux dans une tentative désespérée de dépouiller le mouvement de ses symboles.
N. I.

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