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Programme de formation destiné au profit des enseignants du primaire et moyen Les mauvaises notes de la Cour des comptes

Suite à la décision du lancement de la réforme du système éducatif, le ministère de l’Education nationale a décidé de mettre en place un programme de formation national au profit des enseignants du cycle primaire et moyen. L’objectif étant la mise à niveau des enseignants en activité dont les qualifications académiques ne répondaient pas aux exigences du profil ciblé par cette réforme.
Or, selon le rapport de la Cour des comptes, les objectifs de ce programme qui s’est achevé en 2015 n’ont été atteints que partiellement.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Ce programme porte sur la formation de 214 000 enseignants, 136 000 maîtres de l’école primaire et 78 000 professeurs de l’enseignement moyen, sur une durée de dix ans et avec un coût estimatif de 45,920 milliards de dinars. Au lancement de la réforme, 69% des enseignants en activité dans les cycles primaire et moyen n’avaient pas de licence. Cependant, le dernier rapport de la Cour des comptes a relevé que les objectifs de formation n’ont été atteints que partiellement, eu égard au nombre de formés, par rapport aux prévisions initiales, représentant, à la fin 2015, 98 624 enseignants du primaire, soit 73% et 27.710 dans le moyen, soit 36%. L’exécution du programme de formation s’est heurtée, souligne le rapport, à plusieurs contraintes, en raison du décalage du dispositif mis en place avec les réalités du terrain, notamment le caractère obligatoire de la formation et l’âge arrêté à 50 ans, les faibles incitations motivant l’achèvement de la formation, l’inadaptation du contenu des programmes et des modalités de déroulement et d’évaluation de la formation, l’insuffisance des supports pédagogiques, en plus de la faiblesse des mécanismes de coordination et de suivi du programme. De ce fait, 41 527 maîtres et professeurs sont restés sans formation, soit 19% du total des enseignants ciblés. «La formation des enseignants constituait un axe important sur lequel reposait la réussite de la réforme du système éducatif. Cette dernière visait l’amélioration de la qualité de l’enseignement dispensé par le rehaussement de la qualification professionnelle des enseignants et par la mise à jour de leurs connaissances académiques. La qualité de l’enseignement dispensé permet de lutter contre les déperditions scolaires, la faiblesse des résultats et, par conséquent, l’exclusion sociale. Or, le principe de l’égalité des chances des élèves devant l’enseignement n’est pas encore atteint et réalisé puisqu’une partie des élèves continue de recevoir un enseignement par des maîtres et professeurs qui n’ont pas bénéficié d’une formation qualifiante en conformité avec les exigences de la réforme du système éducatif», a noté la Cour des comptes. Celle-ci a souligné que le rapport de 2007 élaboré par le directeur central de la formation et adressé au ministre de l’Education nationale a relevé que les wilayas d’Alger, Blida et Tissemsilt ont enregistré un taux de 100% d’abstention aux examens de la session de 2007. Pour le reste des wilayas, le taux d’abstention se situait entre 32% et 95%. De même, une évaluation effectuée par l’ENS de Kouba, en 2007, montre qu’un nombre important d’enseignants du cycle moyen n’étaient plus motivés pour poursuivre la formation.
Par ailleurs, le rapport a relevé également que la gestion financière de ce programme n’a pas été encadrée, ce qui a donné lieu, notamment, à l’utilisation des crédits à des fins autres que la formation à distance et en cours de service, ainsi qu’à des reliquats budgétaires gelés depuis plusieurs années. Ainsi, note le rapport, pour la période allant de 2011 à 2015, le montant des crédits consacrés à la formation à distance a été de 716 millions de DA. Le montant total alloué pour toute la période est aux environs de 6,601 milliards de dinars. Le montant des crédits utilisés à des fins autres que la formation à distance a été de 3,347 milliards de dinars, soit 51% de l’enveloppe allouée. Aussi, poursuit-on, l’UFC a été amenée à utiliser une partie des crédits de la formation à distance pour prendre en charge le fonctionnement de ses services.
«En sus du montant non déterminé des crédits alloués et utilisés avec la subvention de fonctionnement de l’université entre 2005 et 2008, un montant de 2,524 milliards de dinars du reliquat de la formation à distance a servi à la couverture des dépenses de fonctionnement en 2013 et 2014, soit 26% de l’enveloppe allouée», remarque-t-on.
La Cour des comptes estime enfin que l’accumulation des reliquats s’explique par une estimation financière exagérée du programme et par le faible résultat des formés à fin 2015 qui était de 27 710 sur 78 000 enseignants prévus pour la formation et l’octroi des crédits a été effectué sur la base du nombre d’enseignants prévus pour l’inscription et qui a été largement supérieur au nombre d’inscrits réellement et ceux ayant terminé le cursus de la formation.
S. A.

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