Les autorités maliennes ont fini
par réagir à l'attaque de l'ambassade d'Algérie à Bamako. Ces dernières
ont vivement condamné l'acte annonçant qu'une enquête avait été ouverte.
Abla Cherif - Alger (Le Soir) - Mercredi, les autorités maliennes semblaient déjà très embarrassées par les événements survenus deux jours plus tôt sur leur territoire.
A Alger, les représentants du gouvernement de Bamako, habituellement ouverts à la presse, préféraient garder le silence évitant de répondre aux coups de fil des journalistes. Ce même jour, des informations faisant état d'une convocation de l'ambassadeur par les responsables algériens circulaient avec insistance avant d'être confirmées par des sources autorisées.
La sensibilité de la situation, mais aussi la nature même des relations prévalentes entre les deux pays ont généré une gêne très perceptible de part et d'autre. Alger et Bamako entretiennent, en effet, des liens de bonne entente et même au-delà, compte tenu du rôle prédominant que jouent les Algériens dans le processus censé amener paix et réconciliation entre les factions azawed et le gouvernement central.
En dépit de cette situation, force est de constater que des voix de plus en plus critiques, parfois même hostiles, s'élèvent de l'intérieur de ce pays critiquant, par voie de presse, la démarche algérienne. «Il ne se passe plus une semaine sans que des articles virulents paraissent dans la presse malienne», fait remarquer un spécialiste des dossiers africains. «C'est une zone extrêmement sensible, objet de toutes les manipulations. Cette situation a été exacerbée par les élections présidentielles qui se préparent dans une atmosphère très tendue. Certains partis, ce n’est un secret pour personne, ont été infiltrés et œuvrent pour des intérêts étrangers pas forcément amis avec l'Algérie.» Et c'est dans ce contexte que l'attaque de l'ambassade survient. Lundi, une centaine de manifestants ont lancé des pierres, détruisant vitres, ampoules et même caméras de la bâtisse. Selon des médias locaux, les barrières ont été cassées et un incendie allumé dans un petit jardin attenant à la représentation algérienne. Les mêmes sources affirmaient que ces jeunes protestaient contre leur nouvelle expulsion du territoire algérien. D'autres faisaient état de mauvais traitements durant leur séjour. L'ambassadeur malien convoqué par les autorités algériennes (très remontées) semblait, quant à lui, très gêné par cette situation. Son gouvernement a fini par réagir publiquement jeudi en publiant un communiqué où il présente des excuses à l'Algérie, considérant l'acte survenu d’«inamical». Il a également tenu à rassurer les diplomates algériens en poste à Bamako, leur promettant d'œuvrer pour que leur sécurité soit assurée. Une enquête a été officiellement diligentée pour faire toute la lumière sur ces événements.
A. C.
Abla Cherif - Alger (Le Soir) - Mercredi, les autorités maliennes semblaient déjà très embarrassées par les événements survenus deux jours plus tôt sur leur territoire.
A Alger, les représentants du gouvernement de Bamako, habituellement ouverts à la presse, préféraient garder le silence évitant de répondre aux coups de fil des journalistes. Ce même jour, des informations faisant état d'une convocation de l'ambassadeur par les responsables algériens circulaient avec insistance avant d'être confirmées par des sources autorisées.
La sensibilité de la situation, mais aussi la nature même des relations prévalentes entre les deux pays ont généré une gêne très perceptible de part et d'autre. Alger et Bamako entretiennent, en effet, des liens de bonne entente et même au-delà, compte tenu du rôle prédominant que jouent les Algériens dans le processus censé amener paix et réconciliation entre les factions azawed et le gouvernement central.
En dépit de cette situation, force est de constater que des voix de plus en plus critiques, parfois même hostiles, s'élèvent de l'intérieur de ce pays critiquant, par voie de presse, la démarche algérienne. «Il ne se passe plus une semaine sans que des articles virulents paraissent dans la presse malienne», fait remarquer un spécialiste des dossiers africains. «C'est une zone extrêmement sensible, objet de toutes les manipulations. Cette situation a été exacerbée par les élections présidentielles qui se préparent dans une atmosphère très tendue. Certains partis, ce n’est un secret pour personne, ont été infiltrés et œuvrent pour des intérêts étrangers pas forcément amis avec l'Algérie.» Et c'est dans ce contexte que l'attaque de l'ambassade survient. Lundi, une centaine de manifestants ont lancé des pierres, détruisant vitres, ampoules et même caméras de la bâtisse. Selon des médias locaux, les barrières ont été cassées et un incendie allumé dans un petit jardin attenant à la représentation algérienne. Les mêmes sources affirmaient que ces jeunes protestaient contre leur nouvelle expulsion du territoire algérien. D'autres faisaient état de mauvais traitements durant leur séjour. L'ambassadeur malien convoqué par les autorités algériennes (très remontées) semblait, quant à lui, très gêné par cette situation. Son gouvernement a fini par réagir publiquement jeudi en publiant un communiqué où il présente des excuses à l'Algérie, considérant l'acte survenu d’«inamical». Il a également tenu à rassurer les diplomates algériens en poste à Bamako, leur promettant d'œuvrer pour que leur sécurité soit assurée. Une enquête a été officiellement diligentée pour faire toute la lumière sur ces événements.
A. C.