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INTRODUCTION DE L’ANGLAIS AU CYCLE PRIMAIRE Les réserves des experts

Après le secteur de l’enseignement supérieur, c’est au tour de celui de l’éducation nationale de projeter d’introduire la langue anglaise dans les programmes du cycle primaire. Est-ce que les moyens et les conditions sont favorables pour son application ?
Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les expérimentations continuent à affecter l’école algérienne, un secteur déjà secoué depuis plusieurs années par des grèves cycliques.
Pas plus tard que jeudi dernier, le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, annonçait, à partir de Aïn Defla, que son département «a entamé une réflexion sur les modalités d'introduire l'enseignement de l'anglais dès le cycle primaire».
L’enseignement de la langue anglaise dès le premier cycle de l’enseignement est-il une priorité dans une société francophone ? Cette greffe pourra-t-elle réussir ou y aura-t-il un phénomène de rejet ? Pour le pédagogue Ahmed Tessa, l’introduction de l’anglais dès l’école primaire est «une bonne chose». Seulement, poursuit-il, «entre la théorie et la pratique…. nous risquons de retomber dans le même processus que celui de l’arabisation de l’école algérienne qui est un grand échec».
Insistant sur l’enseignement conjoint de l’anglais à côté du français, il précise qu’il ne s’agit point de l’enseignement de cette langue à la place du français comme le prônent les baathistes.
Ahmed Tessa estime que la langue anglaise à côté de la langue française et de la langue arabe permettra aux enfants algériens d’aller au collège avec trois langues maîtrisées.
Toutefois, fait-il remarquer, à condition que «les normes pédagogiques et scientifiques soient respectées, les conditions soient réunies : enseignants de qualité et en quantité, programmes et méthodes ajustés selon les données de la psychologie de l’enfant et de la psycholinguistique».
Pour sa part, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, se demande d’abord, si l’Algérie a les moyens de sa politique. «Si nous avons les moyens d’avoir plusieurs langues, pourquoi
pas ? », dit-il.
Pour lui, l’enfant va, certes, apprendre l’anglais à l’école mais «il ne va pas baigner dans un environnement qui encourage et qui incite à l’apprentissage de cette langue».
Il considère, ainsi, qu’il faut également «faire baigner l’enfant dans un environnement anglophone qui va l’aider à apprendre cette langue. Un environnement qui n’existe pas pour l’instant chez nous». Aussi, il faudrait créer les conditions pour réussir l’apprentissage de l’anglais dans notre pays à travers notamment les médias, les films, l’environnement pédagogique, les panneaux d’orientation, … «Il faut une réflexion globale», ajoute Meziane Meriane. «L’anglais est une langue internationale. Son apprentissage est une bonne chose mais pour s’y mettre, il faut, au préalable, bien préparer le terrain», conclut-il.
Ry. N.

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