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POLÉMIQUE SUR LE REFOULEMENT DE «RÉFUGIÉS ARABES» AUX FRONTIÈRES SUD DU PAYS Les révélations d’Alger

Le directeur chargé de la migration au département de l’intérieur, Hassan Kacemi
Le directeur chargé de la migration au département de l’intérieur, Hassan Kacemi
L’Algérie est décidée à traiter de manière ferme et rigoureuse l’affaire de la migration clandestine, notamment concernant des Syriens, des Yéménites appartenant à des groupes terroristes et identifiés comme tels par les autorités algériennes. Mieux, il s’agit là d’une position publiquement assumée par le gouvernement qui opère, sur cette question, une véritable offensive médiatique par le biais d’un haut responsable au ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Depuis mardi dernier, en effet, le directeur chargé de la migration au département de l’intérieur, Hassan Kacemi, multiplie les interventions médiatiques, répliquant à toutes les accusations de «violation des droits de l’Homme», lancées contre l’Algérie par les différentes organisations. D’abord celles émanant de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, puis, jeudi dernier, du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations-Unies.
Cette instance onusienne a rendu public un communiqué alarmiste, se disant être préoccupée «par la sécurité des personnes originaires de Syrie, du Yémen et de Palestine qui seraient bloquées à la frontière avec le Niger». Leur nombre serait de 120 ressortissants, selon le HCR. Ce à quoi le responsable du ministère de l’Intérieur répondra du tac au tac : «Il est important de relever que nous n’avons jamais eu l’intention, avec cette institution (le HCR Ndlr), de porter les débats sur la voie publique et cela pour préserver le crédit et le prestige du HCR bureau d’Alger (…) malgré plusieurs irrégularités dans la gestion de ce dossier par ce bureau». Hassan Kacemi révélera que le HCR a été invité, à plusieurs reprises, par les autorités algériennes «à respecter les procédures d’enregistrements, telles que prévues par la Convention de Genève sur les réfugiés, notamment l’examen des dossiers, pour l’attribution de la qualité de réfugié». Aussi, «plusieurs réunions de coordination ont été faites avec cette instance pour lui rappeler ses obligations, notamment les attributions régaliennes des pouvoirs publics sur ce sujet. Il a été signifié à cette instance qu’elle ne doit plus continuer à enregistrer, seule, des dossiers de demande de la qualité de réfugié, sans l’avis préalable des pouvoirs publics». Vainement, regrettera Hassan Kacemi. Pire, le bureau du HCR a pris l’initiative de procéder à l’enregistrement de dossiers de migrants «rentrés par Tamanrasset et Adrar, de manière irrégulière» en parfaite violation de la législation algérienne et des conventions internationales en la matière. Rappelant bien que «les missions d’une ONG s’arrêtent là où commence la sécurité de l’Etat», le ministère de l’Intérieur précisera encore, par la voix de son directeur chargé de la migration, que «les décisions prises par les pouvoirs publics au sujet des migrants arabes ont été prises en exécution de décisions de justice et aucune partie, quel que soit son statut, ne peut interférer dans la mise en œuvre d’une décision de justice». Plus précisément encore, «les décisions d’éloignement des migrants arabes, syriens et yéménites, venant de zones de combat, ont été prises à haut niveau et qu’il est bien entendu inacceptable que des pressions soient encore faites à ce sujet, malgré tous les éléments d’information portés à la connaissance de l’opinion publique». Révélant encore de graves interférences, Hassan Kacemi lancera un véritable pavé dans la mare lorsqu’il ajoutera : «La conjoncture nous impose de dire que d’autres informations, assez graves et préoccupantes, sont en notre possession, portant sur la gestion du dossier des réfugiés, seront portées à la connaissance du public dès l’achèvement des procédures judiciaires en cours.
(…) L’Etat algérien ne fera aucune concession sur les exigences liées à notre sécurité nationale.» Confirmant, par ailleurs, que «ces migrants arabes ne sont plus sur le territoire national», le responsable de l’intérieur révélera encore qu’ils «ont préféré être pris en charge par des réseaux occultes (…) Ils avaient la possibilité d’être rapatriés par voie aérienne et ils ont refusé. Alors, s’ils sont passés par le désert, c’est qu’ils ont une base logistique non déclarée, dans le Sahel, assez solide. L’avenir immédiat nous révélera des informations compromettantes à ce sujet». Hassan Kacemi dira, du reste : «Dès que nous avons lancé l’alerte du transit de ces combattants par la Turquie, le 2 décembre 2018, un groupe de 12 personnes disposant de liens avec l’organisation de l’Etat islamique a été arrêté dans la deuxième plus grande ville turque. Que se passe-t-il réellement derrière tous ces mouvements suspects aux frontières sud du pays ?»
Pour rappel, ce phénomène de la migration clandestine dont est victime l’Algérie prend des ampleurs de plus en plus inquiétantes. Comme le rappellera Hassan Kacemi, et en plus des réfugiés syriens, cette migration sauvage qui cible l’Algérie provient de pas moins de 28 autres pays africains avec tout ce que cela comporte comme risques majeurs sur la sécurité nationale. Notamment, l’infiltration avérée, dans le lot, d’éléments terroristes extrêmement dangereux.
Le Conseil national des droits de l’Homme, instance officielle, avance même, dans un communiqué rendu public jeudi dernier, le chiffre de «trente-cinq éléments, d’anciens militaires démobilisés qui ont rejoint l’Armée syrienne libre (un groupe islamiste, Ndlr)» identifiés parmi la centaine de «migrants» refoulés.
K. A.
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