La prolongation de la fermeture des établissements scolaires a plongé parents et élèves concernés par les examens nationaux dans le doute. Le ministère de l’Education ouvre la réflexion et élabore plusieurs scénarios pour le bac et le BEM en fonction de l’évolution de la situation sanitaire. Il assure que la décision finale ne sera pas prise de manière unilatérale mais en concertation avec l’ensemble des acteurs du secteur.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Avec la fermeture des établissements scolaires pour une durée supplémentaire de quinze jours, le doute commence à planer sérieusement sur les examens nationaux. Le ministère de l’Education communique pour la première fois à ce sujet. Il assure être en train d’élaborer un « brouillon » des scénarios possibles en direction des élèves des trois paliers devant passer les examens de fin de cycle primaire, moyen ainsi que le baccalauréat.
Le département de l’éducation dit être conscient de la « sensibilité » de la question, assurant qu’aucune décision ne sera prise sans que les syndicats du secteur, les pédagogues et les associations de parents d’élèves soient associés à la prise de décision. A ce stade, deux possibilités sont discutées : l’annulation de l’examen et sa substitution par le contrôle continu ou la programmation des examens vers la fin août ou début septembre.
La suppression de l’examen de fin de cycle primaire ne semble pas poser de problème. Ce n’est pas le cas pour le BEM et le bac. Si pour le brevet, les deux possibilités sont évoquées, à savoir un examen reporté ou une prise en compte des résultats des deux premiers trimestres, pour le baccalauréat, les choses semblent plus compliquées. La thèse de l’annulation ne peut être évoquée lorsqu’il s’agit d’un passage du secteur de l’éducation vers celui de l’enseignement supérieur. Qu’en pensent les syndicats du secteur ?
Pour Meziane Meriane, président du Snapest, les scénarios dépendent de la date à laquelle une reprise des cours pourrait être possible. Si les cours reprennent d’ici le 19 avril ou même avant le 30 du même mois, il n’y a pas lieu de « s’affoler » puisque le programme a été exécuté jusque-là à hauteur de 75% et qu’il serait possible de le parachever en un mois avant de penser à organiser les examens. Si la reprise se fait au-delà de la fin du mois d’avril, Meziane Meriane estime qu’il est toujours envisageable de décaler les examens à fin août ou début septembre. La thèse du contrôle
continu ? Si certains pays ont opté pour cette solution, le président du Snapest estime qu’il faut bien y réfléchir avant de l’adopter car cela, dit-il, peut léser des élèves qui, au cours de l’année, n’ont pas obtenu de bonnes notes car ayant tout misé sur le BEM ou le bac. Du côté du Cnapeste, Messaoud Boudiba estime qu’il est prématuré actuellement de tracer une feuille de route en raison de l’impossibilité d’avoir une bonne visibilité sur la situation épidémiologique. Il faudra, dit-il, attendre la fin du mois en cours pour pouvoir se prononcer. Cela nécessitera, dit-il, de larges concertations , insistant sur le fait qu’il n’était pas approprié de se comparer à la France qui a décidé de supprimer l’examen du bac et de le substituer par l’évaluation continue.
Le système scolaire algérien ne dispose pas d’outils, dit-il, pour évaluer les élèves. Pour le brevet, des discussions sur l’annulation de l’examen peuvent être envisagées. Pour le porte-parole du Cnapeste, l’urgence est de préserver la santé et l’équilibre psychologique des enfants et ne pas provoquer de rupture avec l’école. Ils doivent savoir que l’année scolaire ne sera pas impactée puisque le programme est à un niveau d’avancement acceptable. Ils doivent, dit-il, savoir qu’il est important de réviser les cours du premier et du second trimestre qui serviront de base aux sujets d’examens.
Les cours du troisième trimestre mis en ligne servent à consolider les connaissances et à préparer l’élève au palier supérieur. Il ne sera pas question de les inclure dans l’élaboration des sujets. Il faudra, dans tous les cas, attendre la fin de ce mois pour être définitivement fixé.
N. I.
